Il n’y aura pas de sang versé

Maryline Desbiolles

lu, vu, entendu par FLO L - le 04/08/2023

À Lyon en juin 1869 les ouvrières des ateliers de soierie se mettent en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et une augmentation de leur salaire. Nous suivons, sous la plume de Maryline Desbiolles, la destinée de quatre jeunes femmes qui ont quitté leur pays, leur région et leur famille pour rejoindre les ateliers lyonnais, et bientôt la révolte.

Pour construire son roman l’auteure file la métaphore de la course de relais. Nous découvrons chapitre après chapitre Toia qui arrive du Piémont italien, Rosalie de la Drôme, Marie de Haute-Savoie et Clémence déjà installée à Lyon. Le témoin de l’histoire peut passer de main en main.

Ces mains qui bientôt vont s’affairer à vérifier la qualité du fil de soie qui s’enroule sur les bobines ovales des moulins et valent aux ouvrières le surnom « d’ovalistes » comme si la piste ovale du stade de course était déjà là.

Les conditions de vie et de travail sont rudes, bientôt éclatera la première grève de femmes en France, après une lettre de revendications datée du 21 juin 1869 restée sans réponse. L’écriture de Maryline Desbiolles excelle à rendre l’âpreté de l’époque grâce à ses quatre ovalistes auxquelles son écriture rend hommage en les incarnant avec force. Elles gagnent en grandeur et en beauté, au prix du sang versé qui a bien coulé malgré tout.

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