logo-article

La république du catch

Nicolas de Crécy

Un univers typique de Nicolas de Crécy avec des personnages loufoques, décalés et touchants qui existent avec une intensité pimentée. Un monde finalement pas si éloigné du notre, avec, d’un côté, un gang nommé “la République du catch”, et, de l’autre, des fantômes, des oubliés, des tordus, bref, des exclus, qui se retrouvent sur une sorte d’île dépotoir/usine au milieu de l’eau. Nous n’aurons aucune explication des règles de ce monde, nous aurons juste le droit, et le plaisir, de savourer ce qui est offert à notre imagination !

JPEG - 333 ko

Nous suivons Mario, petit frère d’une fratrie de mafieux dont les noms finissent tous par O. Petit en frère, petit en taille, petit en existence face à ces requins de la pègre dont il aimerait bien oublier l’existence. Mais bon, “la famille c’est important” et Mario est convoqué par Enzo, le chef de la République du catch. Enzo est un bébé sans pitié qui dirige d’une main de maître l’organisation. Une mission est confiée à Mario, celle de remettre une enveloppe avec, à la clé, comme récompense, de rencontrer une jolie fille. Il faut dire que Mario n’est pas aidé du côté physique et sa timidité n’arrange rien. Il a bien essayé de “draguer” Bérénice, une catcheuse professionnelle affiliée aux mafieux. Elle est belle, souple et dotée d’un caractère bien trempé, mais s’est moquée de lui et a même essayé d’étrangler son ami, un pingouin mélomane qui joue divinement du piano. Bref, parti en direction de l’île dépotoir/usine pour accomplir sa mission, il tombe sur un ancien associé d’Enzo, Picollo, une brute sans cervelle aux coups de sang légendaires. Ce dernier dont la tête et corps sont séparés – preuve qu’il n’avait pas besoin des deux réunis – sont montés sur un étrange assemblage robotique lui permettant de se déplacer. S’ensuit une course poursuite ubuesque, de tour de pétrole à ascenseur déglingué, où Picollo tente de tuer Mario à grand coup d’acrobaties loufoques. En parallèle, le pingouin mélomane pressent la situation dramatique de Mario et démarre son piano sur une fuite de schubert pour voler au secours de son ami à travers la ville, l’eau et la zone sinistrée. Alors que Mario semble perdu, apparaissent les fantômes, les laissés pour compte, les exclus de la société, les rebuts dont personne ne veut. Attirés par la musique du pingouin qui leur donne le vague sentiment d’exister, ils décident d’aider Mario – un peu contre l’avis de ce dernier d’ailleurs- et de se venger au passage d’une société qui les ignore et les fait disparaître par son mépris.

Et ce n’est que le début de l’histoire, Nicolas de Crécy va nous entraîner sur les pentes de l’absurde et de la poésie, entre crayon acéré et imagination débridée, afin de nous faire voyager et enfin, lâcher prise sur le réel pour ne conserver qu’un étrange goût d’ailleurs qui donne l’envie de continuer… Avec un deuxième tome ?

A découvrir : :> les autres pépites de Nicolas de Crécy dans nos rayons, notamment Prosopopus

A lire : :> une jolie critique de Du9 pleine de superlatifs à l’attention des amateurs éclairés !

A écouter : :> Nicolas de Crécy dans l’émission Mauvais genre sur France Culture

Voir dans le catalogue de la BML

Tags

Partager

Poster un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *