L’écologie fait sa rentrée littéraire

- Yôzô-san

Au lendemain du G7 où l’environnement devait être un sujet phare, et alors que la forêt amazonienne s’embrase, la question de l’écologie est partout. Dans les médias, sur les présentoirs des rayons documentaires de nos libraires… et bien évidemment, dans les pages de nombreux romans. Si la précédente rentrée littéraire nous avait déjà régalés de titres comme Chien-loup de Serge Joncour ou La guérilla des animaux de Camille Brunel interrogeant le rapport entretenu par l’homme avec le monde qui l’entoure, cette année encore l’écologie tient une place importante dans cette nouvelle rentrée avec quatre romans particulièrement attendus.

 

Pour son premier roman, Deux kilo deux Gil Bartholeyns a choisi la cause animale, et plus particulièrement aux conditions de vie et d’abattage des poulets. Deux kilo deux, c’est le poids idéal d’un poulet industriel au moment de son abattage. En dessous de ce poids, l’éleveur verra son prix de vente diminuer et au-dessus, l’animal sera débité en filets, eux aussi moins rentables. Suite à une lettre anonyme, Sully J. Price, inspecteur vétérinaire, est envoyé enquêter sur des allégations de cruauté animale au sein d’un élevage avicole dans un coin isolé de la Belgique, en plein milieu d’une tempête de neige. Dans ce microcosme, Sully va découvrir la réalité complexe d’un monde rural en proie avec un système de normes et les chiffres qui casse les bêtes comme les hommes, détruisant lentement les sols et les âmes.

 

Après Née contente à Oraibi dans laquelle Bérengère Cournut nous contait l’histoire de Tayatitaawa, une orpheline Hopi des plateaux solaires et désertiques de l’Arizona, la voilà qui poursuit sa quête d’une façon plus harmonieuse d’habiter le monde dans un nouveau roman quasi ethnographique se déroulant cette fois-ci en plein cœur du Groenland. Dans De pierre et d’os, la romancière met en scène la jeune Inuit Uqsuralik qui se retrouve coupée de sa famille quand l’iceberg sur lequel elle se trouvait se brise, l’entraînant loin des siens. Un roman qui nous fait découvrir un mode de vie entièrement tourné la nature avec une spiritualité et des légendes aussi riche que le climat est rude.

 

Avec Amazonia, Patrick Deville nous embarque pour une remontée de l’Amazone avec son fils, de Belém à Santa Elena — le temps de revisiter l’histoire de cette région du monde, de retracer les destins de ses grands hommes (Aguirre, Bolívar ou encore Darwin), mais aussi d’observer avec amertume l’impact de l’industrialisation sur son écosystème.

 

Pour son nouveau roman intitulé La panthère des neiges, Sylvain Tesson s’en va sur les traces de cette espèce menacée, si difficile à observer qu’on la surnomme « le fantôme des montagnes ». Là, sur le plateau de Changtang, au Tibet, à plus de 5000 mètres d’altitude et par les températures atteignant parfois -30°C, l’auteur s’interroge sur la façon dont l’homme a provoqué l’extinction de nombreuses espèces et imagine le monde tel qu’il serait si l’ensemble du règne animal venait à disparaître. Un récit entre périple personnel et ode à la nature.

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