Je me confine, tu te confines, elle se confine, nous nous …

- Modifié le 30/03/2020 FLO L

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Cloitre

Examinons d’un peu plus près ce verbe dont, avouons-le, nous n’usions guère jusqu’à présent dans notre vie normale, c’est-à-dire notre vie d’avant le confinement.

Formé à partir de confins (= bords, parties extrêmes) lui-même formé à partir du latin confinium (= 1. limite commune à des champs, à des territoires ǁ 2. proximité, voisinage.)

Les dictionnaires de la langue française accordent deux sens au verbe confiner, en logique avec l’origine latine :

Sens 1

Dans le premier sens l’idée dominante est celle de frontière ou de limite entre deux lieux ou choses qui se touchent. On l’emploie le plus souvent sous la forme “confiner à, avec”. Nous pouvons dire par exemple : La France confine avec l’Italie.

A signaler que l’on trouve parfois le mot confinage comme synonyme de voisinage.

Au sens figuré, on rencontre “confiner à” (= être très proche de). Dans L’armée nouvelle Jaurès écrivit : Il y a des opérations capitalistes (…) qui confinent au vol.

Sens 2

Dans le deuxième sens l’idée dominante est celle d’une délimitation autour d’un espace ou d’un point. Il s’agit de tracer des limites autour de quelque chose ou de quelqu’un.

Des haies de noisetiers confinent son jardin. (veinard !)

A cette époque lointaine on confinait les femmes dans le ménage. (quelle idée !)

Dans certains emplois il y l’idée d’enfermer ses préoccupations ou sa personne dans quelque chose. Comme dans la forme pronominale : se confiner. Nous y voilà ! Le sens est celui de se cloîtrer, s’isoler. Oui, il faut bien l’admettre c’est un peu anxiogène.

Au figuré, on peut par exemple : se confiner dans une opposition stérile.

Jusqu’à ce jour point de “déconfiner” dans les dictionnaires. Alors que l’on trouve bien la confiture et la déconfiture. Mais n’en doutons point le “déconfinement” viendra à point à qui sait confiner longtemps. Et à celle, ou celui qui renâclerait à ressortir au grand jour on adressera sans pitié ce conseil :

Vous vous confinez un peu en ce moment, il me semble. Il faut sortir, voir des gens, reprendre des contacts mondains (Maurice Druon, Les grandes familles).

Sources : Le TLFILe petit RobertLe grand Gaffiot

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