Extension du domaine de la poésie
Publié le 29/01/2019 à 08:00 - Modifié le 28/01/2019 Benoît S.
Sans surprise, la rentrée littéraire de janvier vient de consacrer Michel Houellebecq et son Sérotonine champion toutes catégories. Si son œuvre romanesque est connue de tous, on oublie parfois que l’auteur des Particules élémentaires s’est d’abord fait connaître en écrivant de la poésie.
Après avoir écrit dans la Nouvelle Revue de Paris, son premier recueil, Rester vivant : méthode, sort en 1991. Comme son titre l’indique, nulle rupture entre les œuvres romanesque et poétique. Avec ce désenchantement qui le caractérise, l’auteur égrène, sur un ton las, les vicissitudes du quotidien, le désir qui se flétrit, la souffrance dans son rapport au monde sur fond d’autoroutes ou d’hypermarchés.
« Le lobe de mon oreille droite est gonflé de pus et de sang. Assis devant un écureuil de plastique rouge symbolisant l’action humanitaire en faveur des aveugles, je pense au pourrissement prochain de mon corps. Encore une souffrance que je connais mal et qui me reste à découvrir, pratiquement dans son intégralité. Je pense également et symétriquement, quoique de manière plus imprécise, au pourrissement et au déclin de l’Europe. » (Non réconcilié : anthologie personnelle 1991-2013)
La poésie de Michel Houellebecq a été plusieurs fois mise en musique au gré de rencontres avec des artistes aussi divers que Jean-Louis Aubert, Carla Bruni ou encore Iggy Pop. Mais c’est l’album Présence humaine, fruit de sa collaboration avec Bertrand Burgalat, fondateur du label Tricatel, qui emporte nos suffrages.
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