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Publié le 20/08/2021 à 16:55
- 3 min -
par
Lydie S.
Il y a 18 ans, Bertrand Cantat portait des coups mortels à sa compagne Marie Trintignant. D’abord condamné à huit ans de prison par la justice lituanienne, il n’en fera que quatre.
Ce féminicide a fait la une des médias durant l’été 2003. “Tragédie moderne”, “héros maudit”, l’agresseur devient la victime. Les unes font référence à la passion et à l’amour du couple, minimisant alors les faits comme en témoignent ces articles :
- Bertrand Cantat reste des nôtres, par Hélène Chatelain, Claude Faber et Armand Gatti (Le Monde, 16 aout 2003) : “Aujourd’hui, nous restons solidement convaincus que Bertrand n’est pas fait pour le rôle que l’on veut lui attribuer. Certes, il est devenu en quelques jours un personnage profondément tragique. Notre compagnon a besoin de retrouver son honneur. Au nom de ce qu’il est réellement. Un homme digne d’être considéré comme un frère”.
- Les mots qui tuent, par Jacques Lanzmann (Libération, le 19 septembre 2003) : “On frappe pour faire taire les mots qui tuent. On frappe celle qu’on aime. […] J’en suis sûr, Bertrand Cantat ne cherchait pas la mise à mort. Il cherchait à se faire aimer davantage “.
- L’affaire Bertrand Cantat : Marie Trintignant, l’amour battu, par Pascale Robert-Diard (Le Monde, 19 septembre 2007) : “Entre le rocker et l’actrice, c’était la passion. En cette soirée de juillet, à Vilnius en Lituanie, les tourtereaux ont une violente querelle. Le chanteur de Noir Désir lève la main droite … “
- Bertrand Cantat, Marie Trintignant : retour sur une tragédie moderne, par Jacques Chambon (Nouvel Observateur, 23 juillet 2013) : “Il y a dix ans, la comédienne succombait sous les coups de son amant. Une histoire qui a pris une ampleur extraordinaire, jusqu’à devenir un mythe contemporain”.
Le collectif #NousToutes, très présent sur les réseaux sociaux, sensibilise aux violences sexistes ainsi qu’aux mécanismes tendant à minimiser ces violences et culpabiliser les victimes : c’est le victim-blaming.
18 ans après le meurtre de Marie Trintignant, une vidéo circule sur les réseaux sociaux de l’échange entre Lio et Muriel Cerf (Tout le monde en parle, France 2, le 07/01/2008) :
Pour aller plus loin :
– #NousToutes, un collectif féministe ouvert à toutes et tous, constitué d’activistes dont l’objectif est d’en finir avec les violences sexistes et sexuelles dont sont massivement victimes les femmes et les enfants en France.
– @Préparez-vous pour la bagarre : le compte Instagram qui décrypte les discours sexistes et antifeministes dans les médias : les meurtres de Marie Trintignant, et plus récemment de Nathalie Maillet et Anne Lawrence Durviaux.
– Féminicides : le « crime passionnel », un si commode alibi, p . Le Monde, le 02 juin 2020
– Derrière Bertrand Cantat en héros romantique, l’histoire d’une presse française machiste, par Hélène Combis, France culture, 12/10/2017
– Les explications des « Inrocks » une semaine après leur « une » polémique avec Bertrand Cantat, Le Monde, 17 octobre 2017
– Geurts Marik, « Amour, souffrance et meurtre passionnel », Empan, 2004/1 (no53)
– Mercader Patricia, Houel Annik, Sobota Helga, « L’asymetrie des comportements amoureux : violences et passions dans le crime dit passionnel », Sociétés contemporaines, 2004/3 (no 55)
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