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Ne coupez pas ! / Coupez !

Shin'ichirô Ueda / Michel Hazanavicius

Pour des raisons de budget, ça va (ne pas) couper chérie.

Titrés en deux imprécations qui se rejoignent, Ne coupez pas ! et Coupez ! sont deux films réjouissants d’hémoglobine qui ne cesse de gicler pour de rire.

Le premier est japonais (titre original : Kamera wo tomeru na!) et date de 2017. Tourné en deux jours, programmé à l’origine pour deux petites salles à Tokyo, il est devenu en quelques semaines le plus gros succès de l’histoire du cinéma indépendant au Japon avec plus de 300 salles qui ont affiché complet.

La première partie du film est un plan séquence d’une trentaine de minutes, une histoire abracadabrante de zombies, mal filmée, surjouée, n’importenawak.

On serait tenté.e.s de rester sur notre faim et de couper, mais surprise !, après le générique, un deuxième film commence. On entre alors dans l’envers du gore, dans les prises de vue tout aussi délirantes de cette panouille horrifique. Et c’est à se tordre les viscères de rire ! L’équipe, qui ne cesse de rencontrer des situations rocambolesques, va déployer des trésors d’inventivité et de solidarité pour y faire face avec l’énergie des solutions bricolées dont le résultat va au-delà des attentes. C’est tout simplement hilarant !

Changement de pays et de réalisateur : ne rencontrant pas l’adhésion pour sa distribution en France, Ne coupez pas ! va faire l’objet d’un remake. De Shin’ichirô Ueda, on passe en 2022, à Michel Hazanavicius.

Si  la version française duplique l’originale (on y retrouve d’ailleurs l’actrice qui campe la productrice dans l’opus nippon), elle comporte également des changements personnels et autobiographiques liés directement à la pratique cinématographique débrouillarde d’Hazanavicius qui va au-delà du simple copier-coller pour notre plus grande joie.

« Je dirige ce film, donc je m’y livre forcément, mais ça passe surtout par des silences que je laisse un peu durer au montage ou un regard que je choisis plutôt qu’un autre. En vrai, je ne me suis pas davantage livré dans les scènes père/fille que je ne le fais à travers les gags. » (Le Point Pop)

Cabotinage de l’acteur principal, compositeur bruiteur désemparé, démonstrations de self-défense avec un mignonnet et très efficace Pom ! ou de Krav Maga qui fait mal pour de vrai, zombie complètement bourré, acteur luttant vainement contre ses intestins déchaînés, jets de faux sang au tuyau aspiré expiré, vraie hache, père et fille qui s’épaulent dans l’adversité et se retrouvent, bidouillages de dernière seconde qui sauvent le tournage, …

… toutes ces joyeusetés font de ces deux ovnis des hymnes désopilants au cinéma non commercial dont le manque de moyens est porteur d’une liberté créative et d’un plaisir enfantin à s’amuser.

Amusez-vous !

Voir dans le catalogue de la BML

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