Il bell’Antonio
Mauro Bolognini
lu, vu, entendu par Pam - le 27/09/2025
(Hommage à) La belle Claudia
La belle Claudia Cardinale, décédée le 23 septembre, joue Barbara qu’épouse le bel Antonio incarné par Marcello Mastroianni.
Ce film, tourné dans un noir et blanc superbe, peu diffusé et peu connu décrit le chemin de croix du héros considéré, du fait de sa beauté, comme un séducteur aux innombrables conquêtes. Or, les attendus fondés sur une idée très normée de la virilité et non sur la réalité individuelle de l’objet de fantasme se heurtent à une toute autre vérité.
Antonio n’est pas l’homme à femmes que tous.tes imaginent. Il porte en véritable fardeau de plus en plus pesant, de plus en plus insupportable ce regard obsessionnel posé constamment sur lui avec une admiration excessive mêlée de hargne irrespectueuse. Incapable d’y échapper, il va définitivement capituler. Tout le conduit à l’acmé ultime qui l’enferme dans un piège implacable.
Barbara a beau être belle à se damner et faire naître en lui des sentiments sincères, rien n’y fera, leur mariage va rester non consommé.
La jeune mariée, une fois révélée l’incapacité à concrétiser charnellement l’amour que son époux lui porte, va se lasser et la rupture, elle, sera consommée.
Le sexe, sujet central de ce mélodrame scénarisé par Pier Paolo Pasolini qui l’a ensuite traité dans Enquête sur la sexualité, est abordé à travers les tabous et les préjugés d’une communauté sicilienne. L’impuissance de l’homme coincé dans la conception patriarcale hétéronormée et vigoureusement masculine du coït met en lumière l’absurdité des mœurs sexuelles et religieuses qui enferment hommes et femmes dans des rôles convenus et étroits.
Claudia Cardinale avait alors 22 ans et campait excellemment un personnage à la fois désirable et sacrément déplaisant puisque totalement assujetti aux conventions.
Arrivederci Claudia
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