Toujours plus d’Histoire sous le sapin !

Publié le 20/12/2021 à 09:00 - Modifié le 21/12/2021 SAMI

Une fois n’est pas coutume, Noël et la fin d’année provoquent chez certaines personnes comme une envie de dresser quelques top ten, d’établir des classements, bref de revenir sur les coups de cœurs de l’année.

Les essais historiques sont de plus en plus présents dans ces classements, et c’est tant mieux !

On retrouve, ainsi, que ce soit dans la presse spécialisée  (le magazine »l’Histoire »), derrière les hashtags d’historiennes et d’historiens (#TOPHG2021) mais aussi dans le « Monde des livres« , quelques-uns des ouvrages marquants parus cette année dans la discipline.

Dans le genre, « essais passionnants qui développent cet esprit critique si nécessaire à la compréhension de notre présent », citons par exemple  :

Le Grand Récit de Johann Chapoutot. L’historien spécialiste de l’histoire culturelle de l’Allemagne nazie, revient sur les récits constitutifs du XXème siècle. Communisme, fascisme, mais aussi complotisme ou déclinisme, ces systèmes de pensées sont ici décortiqués pour mettre en exergue le besoin des hommes de donner du sens, ou du non sens à l’histoire.

Tous ceux qui tombent: visages et massacre de la Saint-Barthélemy de Jérémie Foa. L’auteur en se plaçant à hauteur des victimes et des bourreaux de la Saint Barthelemy, permet une lecture inédite de cet événement. Crime d’Etat mais pas seulement, car en persécutant et en stigmatisant une partie de la population pendant plusieurs années, le crime perpétré d’en haut, devient un « massacre de proximité », impliquant voisins et proches.

 

 

 

 

 

 

On note, par ailleurs, qu’en 2021,  le corps a donné lieu à des recherches historiques plus qu’ éclairantes sur des questions plus qu’actuelles !

Amour, mariage, sexualité : une histoire intime du nazisme (1930-1950) d’Elissa Mailänder. Un livre sur l’encadrement de la vie sexuelle et de l’intimité des allemands sous le IIIème Reich. Réglementations du mariage et du divorce, politique de stérilisation des plus faibles, mais aussi conception libérale de la sexualité (surtout pour les hommes), l’auteure revient sur l’imprégnation jusque dans les corps et dans les mœurs, de l’idéologie nazie.

Corps noirs et médecins blancs, la fabrique du préjugé racial, XIXe-XXe siècles de Delphine Peiretti-Courtis. Du corps, il est encore question dans cet ouvrage qui s’attarde sur l’acte de naissance du racisme biologique et sa persistance tout au long du XXe siècle. Développés par la médecine coloniale du XIXe siècle, qui cherchent à distinguer les cultures, les stéréotypes vont s’inscrire dans les corps pour progressivement envahir le champs social et médiatique.

Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime : Enora Peronneau Saint-Jalmes, en s’appuyant sur des archives judiciaires liées à des affaires de viol au XVIIIe siècle, déjoue nos a priori sur le traitement judiciaire de ces crimes sous l’Ancien Régime. Les victimes sont réellement entendues et les affaires dans la plupart des cas sérieusement instruites !

 

Enfin, rappelons la parution d’ouvrages qui peuvent d’ores et déjà être considérés comme des références dans leur champs d’études respectifs comme Les mondes de l’esclavage : une histoire comparée sous la direction de Paulin Ismard. Une somme de 1153 pages qui revient sur l’esclavage du Néolithique à nos jours. De la Mésopotamie à la Scandinavie du VIIIe siècle, de la traite négrière aux formes d’esclavagisme moderne en passant par le Code Noir de Napoléon, plus de cinquante contributrices et contributeurs éclairent une histoire qui commence il y a près de 12000 ans.

Citons également La Commune de Paris 1871  : les acteurs, l’événement, les lieux coordonné par Michel Cordillot : « une trentaine de chercheurs étudient l’histoire de la Commune de Paris à travers près de 500 biographies ainsi que d’une centaine de notices thématiques sur les lieux emblématiques, les débats et les controverses qui entourent cet événement ».

 

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