A redécouvrir

Cult of Luna : “Eternal Kingdom”

L'épique et l’inéluctable

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 30/05/2018 par L3scarbille

Cet album fête cette année ses 10 ans. Disque du changement, de transition, d’évolution, de régression… c’est selon, mais il a eu le mérite de n’avoir laissé aucune oreille indifférente.

Il y a eu celles et ceux qui ont connu le groupe avec les albums précédents et les considérèrent comme post-rock et n’ont souvent pas aimé le virage pris par les suédois.
Il y a eu celles et ceux qui les ont découverts avec cet album et se sont heurté à un disque situé à la lisière post-core et du post-rock, avec des avis plus mitigés.
Il y a eu celles et ceux qui les ont connus après et ont écouté celui-là a posteriori, et l’ont parfois trouvé trop mélodique ou trop organique.

Heureusement il existe une quatrième voie : celle que l’on vous propose aujourd’hui, celle du disque à redécouvrir, sans a priori ni connaissances préalables nécessaires de la discographie de ce groupe (toujours en activité).

A la manière du second titre de cet album, rentrons immédiatement dans le vif du sujet et lâchons les mots dès à présent : c’est une musique dense, sombre et progressive que l’on vous propose.

 

https://www.youtube.com/watch?v=CPIaA_HoV8k

 

Comme vous pouvez le voir dans cette vidéo ci-dessus, cette densité est assurée par 8 musiciens au total : 3 guitaristes,  2 batteurs, 1 bassiste, 1 claviériste (et trompettiste à ces heures perdues) et un chanteur principal.

Pour autant le résultat n’est pas confus. A la manière des groupes post-rock qui comportent 3 guitaristes, tels Explosions in the sky -dont ils pourraient être le sombre pendant, les guitares savent tout à fait construire un ensemble cohérent, une sorte de carillon funèbre constitué de progressions mélodiques des plus savoureuses.

La section rythmique quant à elle marque la lourdeur et la noirceur, des touches électroniques sont dispensées avec parcimonie et finesse, le tout est tourmenté par des chants post-hardcore.

Maniant avec aisance les narrations torturées, les titres qui constituent cet album savent jouer avec les figures de style que sont les effets de gradation et d’accumulation, les ellipses et les emphases.

Il faut sans doute y voir la parfaite traduction de la base d’écriture de ce disque : la découverte d’un cahier sur leur lieu de répétition, un ancien hôpital psychiatrique, sorte de carnet intime tenu par une personne internée du nom de Holger Nilsson dont les paroles sont des traductions en langue anglaises.

 

 

On évoque souvent les maîtres incontestés en la matière que sont Isis et Neurosis, pour situer Cult of Luna en dessous :  il serait pourtant dommage de les cantonner à cette position, depuis son existence les Cult of Luna n’ont cessé de développer leur personnalité musicale pour le plus grand bonheur de ses fidèles supporters et ce avec brio.

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