La plume assassine a péri
Publié le 22/04/2023 à 11:11 - Modifié le 25/04/2023 Chineuse Deculture
L’intrigante et prolifique Anne Perry nous a quittés. Derrière ce nom mythique du rayon policier et icône de l’éditeur 10/18 se cache Juliet Marion Hulme.
S’il est d’usage de craindre les écrivains de littérature noire, Juliet Marion Hulme a dissimulé longtemps sous un nom de plume son passé de meurtrière pubère.
Née à Londres en 1938, sa famille déménage en Nouvelle-Zélande dans les années 50. Tuberculeuse, elle développe une amitié épistolaire fusionnelle avec Pauline Rieper. La mère de cette dernière refuse que les jeunes filles s’émancipent, elles préméditent son assassinat et l’exécutent le 22 juin 1954. Seule mineure emprisonnée, elle écope de 5 ans ferme.
“L’affaire Parker-Hulme” inspirera les films : Mais ne nous délivrez pas du mal de Joël Séria, et Créatures célestes de Peter Jackson, gratifiant Kate Winslet de son premier rôle sur grand écran.
En prison, Juliet Marion Hulme raconte s’être repentie et avoir engrangé grâce à ses codétenues une folle matière littéraire. Libérée en 1959, elle change de nom et s’expatrie au Royaume-Uni. En 1979, elle inaugure sa carrière d’écrivain avec L’Étrangleur de Cater Street et publiera toute sa vie avec la régularité d’un métronome. De l’Angleterre victorienne au Paris de la révolution française, ses récits ont sans surprise pour thème la faute et la rédemption. Elle recevra le prix Edgar Allan Poe de la meilleure nouvelle en 2000.
Enfin elle pousse son dernier souffle ce 10 avril 2023 âgée de 84 ans en Californie, après plus d’une centaine de livres achevée. Auront-ils suffi à pardonner son acte ?
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