Majorana

Le mot du mois est un nom propre...

Publié le 24/05/2018 à 13:46 - 1 min - Modifié le 30/05/2018 par Isaac Newpomme

Qu'est-il arrivé à Ettore Majorana ?

Ettore Majorana

Un génie s’appartient-il encore ? A-t-on le droit de passer volontairement à côté du grand destin que tout le monde nous promet ? De négliger un potentiel que tant d’autres n’ont pas eu la chance d’obtenir à la naissance ? Par où passe le bonheur ?

Ces questions, Ettore Majorana a dû se les poser ce matin du 26 mars 1938, avant de disparaitre au monde…

Né 32 ans plus tôt, il était un jeune physicien brillant, remarqué par Enrico Fermi (qui plus tard le qualifia de génie total), précurseur en physique des particules et dont certains écrits ne seront compris que plusieurs années plus tard. Il n’aura pourtant rédigé que 9 articles au total…

Timide, introverti, solitaire et dépressif, il semble ne plus supporter son univers. Il vide son compte en banque, écrit une dernière lettre et embarque sur un navire. On ne le reverra plus. Suicide ? Enlèvement ? Retrait volontaire ? Tout a été dit, le grand écrivain italien Leonardo Sciascia en a tiré un livre, tout comme le physicien Etienne Klein, ainsi qu’un documentaire.

Jusqu’à ce jour de juin 2011, 73 ans après, quand la police scientifique italienne déclara avoir formellement identifié Ettore Majorana sur une photo prise en Argentine en 195. On n’en sait pas plus sur ce que fut la deuxième vie du physicien : le génie trouva-t-il la paix intérieure ? Aura-il préféré le grand air de la pampa aux odeurs studieuses des amphis et des labos ?

Chaque soir, une fois le bureau fini, une fois le restaurant fini, une fois les amis partis – revient la joie féroce, le rafraîchissement d’être seul. C’est l’unique vrai bonheur quotidien. »

(Cesare Pavese)