La grande Bertha

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - par Isaac Newpomme

Le premier conducteur... fut une conductrice !

Lassée de financer son inventeur de mari – un certain Carl Benz – sans voir aucun retour concret, Bertha décide un beau matin de s’emparer du tricycle à moteur garé dans la cour et d’aller faire un tour avec sans prévenir monsieur et accompagnée de ses deux garçons… Elle laisse juste un petit mot : ” Carl, je pars chez mes parents avec les deux grands et je reviens. Je te laisse avec les deux petits. Bises. Bertha.”

Nous sommes le 5 août 1888 et le “petit” tour qui va en fait durer 106 km (en une journée) est considéré comme le premier voyage en automobile. Un périple à travers la campagne allemande où Bertha Benz affronte mille difficultés : du mutisme effaré des villageois (quand ce n’est pas de la franche hostilité) aux diverses pannes de l’engin, qu’elle répare sans sourciller. Elle s’arrêtera même dans une pharmacie pour “faire le plein” de pétrole.

Une fois arrivée, elle envoie un télégramme à son mari, passe quelques jours sur place et entreprend le voyage retour. L’exploit reçoit une certaine publicité, qui ne manque pas d’attirer des investisseurs, et madame en profite pour suggérer à son mari sidéré quelques améliorations mécaniques. C’est ainsi qu’on attribue à Bertha Benz la paternité des plaquettes de freins.

Son action audacieuse n’est pas pour rien dans le succès de l’automobile. Elle décédera à 95 ans sans avoir jamais, dit-on, repris le volant. La route qu’elle a empruntée est aujourd’hui un parcours labellisé ! La firme Mercedes (encore une femme à l’origine du nom) a rendu un joli hommage à sa cocréatrice le 8 mars dernier, à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, sous la forme d’un court-métrage à voir ici.

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