Impostures scientifiques

- temps de lecture approximatif de 16 minutes 16 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

L'Histoire des Sciences n'est pas seulement marquée par la sainte quête de la vérité. En effet, le monde scientifique a aussi été le théâtre d'impostures plus ou moins importantes. Pourquoi certains scientifiques deviennent-ils des falsificateurs voire de véritables imposteurs ?

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« L’imagination est plus importante que le savoir » disait Einstein. Pauvre Albert ! Il doit se morfondre en voyant ce que sont devenus les chercheurs d’aujourd’hui. Un souci majeur du chef d’équipe actuel est de trouver de l’argent. Les formulaires de demandes de subvention comportent désormais une partie « résultats attendus » dans laquelle il doit décrire en termes précis les résultats qui seront obtenus dans trois ou cinq ans. Monsieur Einstein, pouvez-vous nous délivrer une théorie de la relativité pour dans trois ans ? Monsieur Fleming, découvrez les antibiotiques avant la fin de votre subvention, sinon il faudra rembourser. Cette course à la publication et aux résultats entraine parfois des dérives, les chercheurs n’étant pas tous de dignes descendants d’Archimède ou du professeur Tournesol, obsédés par la quête de la vérité scientifique. Depuis que le savoir existe, des charlatans, des arrivistes mais aussi des illuminés exploitent nos préjugés, nos croyances pour présenter comme scientifiquement prouvés des faits qui ne le sont pas.

1- Falsification de résultats, fraude scientifique

2- Trois exemples célèbres de canulars

3- Une polémique très actuelle : l’imposture climatique

1- Falsification de résultats, fraude scientifique

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Petit traité de l’imposture scientifique

Les scientifiques seraient-ils différents dans leurs comportement du reste de l’humanité ? Les chercheurs sont humains, trop humains…

Pourquoi trichent-ils ?

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Laurent Ségalat dans La science à bout de souffle évoque longuement la nécessité pour un chercheur à publier un article dans une revue scientifique même en falsifiant les résultats et compare la tricherie estudiantine à la tricherie scientifique.

Par fraude scientifique, on entend la publication de résultats ex nihilo. Ces cas extrêmes, bien que marquants (voir le livre La souris truquée de William Broad et Nicholas Wade) ont toujours existé et forment le petit musée des supercheries scientifiques. Trop gros pour rester longtemps ignorés, à l’image des fossiles de Gupta.
Le professeur Gupta, géologue indien réputé dans les années 1970, achetait des fossiles dans une boutique parisienne, et prétendait dans ses publications qu’ils provenaient de régions reculées de l’Himalaya.

Aucune étude scientifique n’a examiné méthodiquement la question de la fraude scientifique. Et pour cause, le matériel est difficile à obtenir. On peut cependant, par analogie, extrapoler à la science un certain nombre de conclusions tirées de la fraude scolaire, laquelle a été abondamment étudiée, particulièrement dans les « colleges » américains (établissement d’enseignement supérieur correspondant aux quatre premières années universitaires). Car tricher pour faire passer un article dans une bonne revue revient à tricher pour obtenir une bonne note.
Autre effet systématique qui ressort des études menées sur la tricherie estudiantine : non combattue, la fraude augmente avec le temps, et devient un comportement tellement normatif que les étudiants n’ont plus le sentiment de commettre un interdit.

La course à la publication

Science et communication : pour le meilleur ou pour le pire ?

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Les scientifiques se plaignent régulièrement de la difficulté de faire “passer” leurs idées et les concepts scientifiques. Les crises récentes montrent cependant que certaines informations peuvent se diffuser relativement vite. Trop vite, même. On objectera aussi que ce ne sont pas forcément les bonnes informations qui circulent. Développer la culture scientifique, c’est aussi former des esprits critiques. Ce l’est d’autant plus que les circuits d’information et de “communication” scientifiques sont loin d’être à l’abri des contre-vérités. Beaucoup d’entre elles viennent des chercheurs eux-mêmes, tantôt sous la forme de subversions malicieuses destinées à tester la vigilance de leurs pairs ou la crédulité des médias et de la société, tantôt à travers de véritables impostures. (Michel Claessens p. 129)

Martine Bungener, directrice de la délégation à l’intégrité de l’INSERM :
« Le problème de la recherche, c’est souvent une course contre le temps. Si un chercheur loupe une première publication, il peut louper sa carrière, et ne pas avoir les fonds nécessaires pour poursuivre. Sans oublier certains scientifiques, prisonniers de leurs théories, qui dérapent sans en prendre conscience.
Autre problème : les grandes revues prestigieuses qui sont tenues par des groupes anglo-saxons influents.
Les scientifiques français, espagnols et italiens ont beaucoup plus de mal à se faire publier.”

Dans la catégorie supérieure, on trouve les trucages et artifices en tout genre. Merci Photoshop ! La retouche des images publiées est devenue si courante que désormais les éditeurs de certaines revues scannent les images soumises avec des logiciels destinés à détecter les retouches. Mais dans cette course entre vilains et gendarmes, les vilains ont bien une longueur d’avance.
Un chercheur qui ne publie pas assez, ou pas assez bien au goût de ses bailleurs, est un chercheur condamné. Diminution des crédits signifie diminution de sa force de frappe, de ses publications. Dans le monde sans pitié de la recherche contemporaine où il faut toujours rester au premier plan le manque de résultats se paie cher.
Bien sûr tous les chercheurs ne sont pas des tricheurs !

Sokal/Bogdanov

Peter Woit dans Même pas fausse ! la physique renvoyée dans ses cordes établit un parallèle entre l’affaire Sokal et l’affaire Bogdanov.

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En 1996 en effet, le physicien Alain Sokal avait soigneusement élaboré un canular intitulé « Transgressing the Boundaries : Toward a Transformative Hermeutics of Quantum Gravity » (transgression des frontières : vers une herméneutique transformative de la gravité quantique »). L’article ne contenait aucun argument rationnel. Tout au contraire, il va enchainer les assertions sans fondement, les transitions logiques à couper le souffle et une vaste collection de propos absurdes tenus tant par les théoriciens du post-modernisme que par certains scientifiques. C’était bien sûr une pure fantaisie, mais au second degré on pouvait le trouver fort amusant (à condition de savoir qu’il s’agissait d’un pastiche). Sokal soumit l’article au prestigieux journal Social Text, et les publications acceptèrent sa publication dans la rubrique « Etudes scientifiques ».

L’affaire Sokal ou la querelle des impostures

Impostures scientifiques : les malentendus de l’affaire Sokal

Considérée globalement, la prouesse des Bogdanov (outre l’obtention d’une thèse) avait été de faire publier cinq articles, dont trois étaient quasiment identiques, dans des revues à comités de lecture. Plusieurs journalistes s’emparèrent de l’affaire et de nombreux articles furent écrits sur les frères Bogdanov dans différents journaux. Des détails croustillants émergèrent sur leur façon d’obtenir une thèse.

Ils étaient cinquantenaires, avaient été responsables d’une émission de science-fiction dans les années 1980 en France et présentaient actuellement une émission composée de courts fragments destinés à apporter des réponses à des questions scientifiques. Moshe Flato, un spécialiste de physique mathématique de l’université de Dijon, avait accepté de les prendre en thèse au début des années 1990, mais était décédé brutalement en 1998. Après sa mort, ils soutinrent leur thèse, et l’un d’eux (Grichka) obtint un doctorat de mathématiques en 1999. Le second (Igor) échoua mais on lui dit qu’il pouvait se représenter à condition que trois de ses articles soient publiés par des journaux à comité de lecture, et il s’exécuta. Il finit par obtenir un doctorat de physique en 2002.

Alors que l’affaire Sokal se focalisait sur l’objectif prémédité de confondre les éditeurs de textes sociologiques, les articles aberrants de Bogdanov semblaient avoir été écrits de bonne foi, et publiés non dans un journal mais dans cinq. Ceci remet en cause le sérieux de toute la production récente des revues avec comités de lecture dans ce domaine de la physique puisque le processus d’évaluation, de toute évidence, a gravement failli.

L’équation Bogdanov

Au commencement du temps

2- Trois célèbres exemples de canulars

Le canular en tant que tel est une farce visant à leurrer momentanément et déclencher le rire, mais souvent avec celle-là sont mêlées de véritables tromperies visant à permettre à son ou ses auteurs d’en tirer gloire ou fortune, voire les deux.

L’homme de Piltdown

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Ce canular reste l’un des plus célèbres au monde, tant il a égaré des millions de personnes pendant 40 ans à partir d’un faux grossier. Le coupable court toujours, et chacun a son idée…
18 décembre 1912 : Charles Dawson, avocat et géologue amateur accompagné d’Arthur Smith Woodward, le célèbre paléontologue président de la Société géologique de Londres, annoncent au monde entier leur découverte fracassante : le crâne du plus vieil homme du monde, le chaînon manquant entre le singe et l’homme. Une formidable revanche pour les Anglais, alors que les hommes de Neandertal et de Cro-Magnon étaient français.
Le fossile, retrouvé dans une petite carrière au bord d’une route, se compose d’un crâne et d’une mâchoire dont il reste deux dents. Ces deux molaires présentent une usure plate, caractéristique de l’être humain. A l’époque, les fossiles sont datés en fonction de l’âge géologique du terrain où ils sont trouvés.

Or Dawson a déjà récolté à cet endroit d’autres fossiles datant de la fin de l’ère glaciaire : une dent d’hippopotame, une dent d’éléphant… L’homme de Piltdown aurait donc 500 000 ans de plus que l’homme de Néanderthal.

Malgré quelques sceptiques, l’autorité et la renommée de Woodward emporte l’adhésion de la plupart des paléontologues. Dawson meurt en 1916, et plusieurs années passent. Mais au fil du temps, plusieurs autres ossements humains sont découverts, et un “arbre généalogique” de l’homme se constitue. L’homme de Piltdown, lui, ne colle pas avec cette chronologie, et son origine devient de plus en plus difficile à expliquer.

Perplexes, les savants continuent d’étudier les moulages du crâne généreusement fournis par le British Museum dans lequel il est exposé. Il faudra attendre 1949, un an après le mort de Woodward, pour découvrir l’énorme supercherie. Le docteur Kenneth Oakley, membre du British Museum, soumet les ossements de Piltdown à une datation au fluor (la quantité de fluor augmente avec l’âge, car les fossiles s’imprègnent du fluor contenu dans les roches où elles gisent).

Verdict : le crâne ne peut pas provenir du gisement où il a été trouvé. En y regardant de plus près, Oakley se rend compte que les os ont été teintés au bichromate de potassium. Et ce n’est pas tout : les dents ont été artificiellement limées pour faire croire à une usure humaine, et la machoire appartient à un Orang-outang ! Quant à la boîte crânienne, elle vient tout bêtement d’un homme moderne. Même les fossiles de mammifères trouvés dans le même gisement sont des faux, ils ont été rapportés de Malte et de Tunisie.

Le 21 novembre 1953, Le Museum d’histoire naturelle de Grande Bretagne doit avouer dans son bulletin que l’homme de Piltdown est une imposture. Une datation au carbone 14 en 1959 enfonce le clou, en datant le crâne de l’époque du Moyen-âge et la mâchoire de 500 ans au plus.

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Qui est l’auteur de ce canular ?
Le plus vraisemblable, c’est que Dawson lui-même ai truqué le fossile. Mais pourquoi aurait-il monté cette imposture ? De plus, ce n’est pas lui qui a pu se fournir les dents d’hippopotame et d’éléphant. Woodward semble aussi être hors de cause, son rôle se bornant à accréditer les trouvailles de Dawson.

De nombreux auteurs ont donc avancé chacun leur coupable : Grafton Elliot Smith, un anatomiste australien associé aux recherches, William Ruskin Butterfield, le conservateur du musée de Hastings qui aurait voulu se venger de Dawson, Samuel Allison Woodhead, un ami de ce dernier… Mais la piste la plus sérieuse semble être Teilhard de Chardin, un jeune jésuite à l’époque. Ce dernier aurait voulu faire une blague à son ami Charles Dawson, et voyant l’ampleur de l’affaire, n’aurait pas osé faire machine arrière.

A lire : Le mystère de l’homme de Piltdown : une extraordinaire imposture dont voici une critique parue dans ce dossier Pour la science.

La mémoire de l’eau

Le 30 juin 1988, la revue scientifique Nature sort un scoop : l’eau serait capable de conserver la mémoire des molécules d’une substance qu’on y a diluée, sans que la molécule soit elle-même présente dans l’eau. Si l’information ne venait pas d’un chercheur brillant, personne ne l’aurait prise au sérieux. Mais voilà : Jacques Benveniste, auteur de l’article, n’a rien d’un plaisantin. Médecin et biologiste, directeur d’une unité de recherche à l’Inserm, il est entre autres le découvreur d’un des principaux médiateurs de l’inflammation, le PAF-acéther.
Pour les partisans de l’homéopathie, cette découverte est inespérée : si l’eau diluée à l’extrême peut avoir un effet, cela justifierait le mécanisme d’action des médicaments homéopathiques. Comment a procédé Benveniste pour son expérience ?

Quelques explications préliminaires : les globules blancs (basophiles) renferment des granules contenant de l’histamine et possèdent sur leur surface des anticorps du type immunoglobuline E (IgE). Lorsque ces globules blancs sont exposés à des anticorps anti-IgE, ils perdent leurs granules : on dit qu’ils “dégranulent”. Pour vérifier si les anticorps ont réagi, on utilise un colorant : si le liquide reste incolore, c’est que la dégranulation a eu lieu, sinon les basophiles se colorent en rouge.

Benveniste et ses collaborateurs soumettent donc des basophiles à diverses dilutions d’anticorps anti-IgE dont certaines dans lesquelles il n’existe plus aucune molécule du produit d’origine (l’anti-IgE). Et qu’observent-ils ? Un fort pourcentage de basophiles ont dégranulé même en présence de l’eau “pure”.

Pour les scientifiques de Nature, cette découverte semble tellement incroyable qu’ils décident de procéder à un test de vérification “en aveugle” : une équipe comprenant un magicien professionnel (!), un expert des fraudes scientifiques, et le directeur lui-même, John Maddox, est chargée de procéder à ce test.

Des tubes avec diverses dilutions sont numérotés de manière aléatoire et mis dans une enveloppe adhésive fermée. Les résultats ne sont pas probants, mais le rapport indique qu’aucune tricherie n’a été décelée. Alfred Spira, un autre éminent spécialiste de l’Inserm apporte d’ailleurs son soutien à Benveniste : pour lui, cette découverte est “la plus importante depuis celle de Newton”, et il lance un appel international pour réaliser des recherches supplémentaires.

Pourtant, d’autres séries d’expériences n’arrivent pas à reproduire les résultats obtenus par Benveniste. Car les basophiles ont tendance à dégranuler un peu n’importe comment dans des conditions in vitro. De plus, certains basophiles ne sont pas visibles au microscope. Enfin, les pics de dégranulation sont aléatoires. Bref : le test est difficilement interprétable. Et puis si l’eau avait une “mémoire”, pourquoi l’aurait-elle seulement pour les basophiles ?

Au fil des mois, les soupçons de fraude s’accumulent. Lors d’une expérience en Israël, l’assistante de Benveniste introduit des anti-IgE et d’autres protéines dans des tubes sensés être trop dilués pour en contenir. D’autre part, les recherches de l’unité de Jacques Benveniste sont directement financées par le laboratoire Boiron, le leader mondial des médicaments homéopathiques. Ce sont eux encore qui ont payé la contre-enquête menée par Maddox. Bref, pas vraiment un gage d’indépendance.

Mis en cause par le conseil scientifique de l’Inserm, le docteur Benveniste sera pourtant maintenu dans ses fonctions jusqu’à la fermeture de son unité, en 1993. Quand à Nature, la revue se contentera de publier des études contradictoires à celles de Benveniste, sans en tirer de conclusion définitive.

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L’imposture scientifique en 10 leçons
Le livre est structuré sous la forme d’un manuel permettant de faire le tri dans ce que l’on nous dit être scientifique. Car comment le lecteur inexpert peut-il se faire un jugement personnel sur la mémoire de l’eau ou sur la fusion froide ? Dix leçons, avec des exercices en fin de chaque chapitre. Théoriquement, une fois le livre fermé, le lecteur qui a suivi les cas et tiré les leçons de ces exemples, devrait être « vacciné » contre le crédit qu’il fait spontanément à tout ce qui relève de l’autorité de la science. Analyse de Girolamo Ramunni, professeur à l’université de lyon II.

L’affaire Hwang

Hwang Woo-Suk : un des plus grands spécialistes au monde du clonage ; un “scientifique de très haute volée”, “intelligent”, selon ses confrères ; mais plus que ça : un héros national. Présenté partout comme le prochain lauréat du prix Nobel, Hwang bénéficiait d’un statut à part dans son pays : le gouvernement finançait ses recherches à hauteur de 500 000 euros par an, et la compagnie aérienne nationale lui donnait même gratuitement des billets à vie.
Vétérinaire d’origine, Hwang est d’abord le père de Snoopy, le premier chien cloné (un lévrier afghan). Cette naissance constitue à elle-seule une prouesse : les mammifères sont très difficiles à cloner. Mais ce sont deux articles publiés dans Science en 2004 et 2005 qui vont asseoir sa réputation de pape mondial du clonage : Hwang y présente onze lignées de cellules souches obtenus à partir d’embryons humains. Un espoir immense pour la recherche médicale, car ces cellules souches sont susceptibles d’être utilisées pour guérir des paralysies ou des maladies dégénératives.

Sa descente aux enfers va pourtant bientôt commencer. Premier acte : le 10 novembre 2005, Roh-II-Sung, un des co-signataires de l’article, reconnaît avoir payé les ovules de 18 donneuses. Ce n’était alors pas illégal (la loi coréenne a été modifiée depuis), mais éthiquement douteux. Deux semaines plus tard, Hwang reconnaissait pourtant les faits, et devait déposer sa démission.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Début décembre, un courriel anonyme sur le forum du Centre d’information sur la recherche biologique de Corée du Sud fait remarquer que les résultats des tests ADN des cellules souches “collent” trop parfaitement aux cellules d’origine. Lors d’une conférence de presse, Hwang admet certaines “erreurs” sur les illustrations des 11 lignées de cellules souches. Dans la foulée, Roh-II-Sung affirme sur NBC, la télévision sud-coréenne, que le deuxième article a été truqué : il n’y a jamais eu 11 mais seulement 5 lignées de cellules souches. Hwang présente ses excuses, mais continue à clamer son innocence sur cette dernière affaire : il nie avoir été au courant de ces trucages.

L’affaire s’emballe : le magazine Science retire ses deux articles en accord avec les auteurs (le premier a été cosigné par 15 personnes et le second par 25), l’Etat retire immédiatement son soutien financier au laboratoire, et deux enquêtes sont lancées (une par la justice coréenne et une par l’université de Séoul) contre Hwang. Le Ministre de la Santé coréen démissionne, et l’opposition réclame le remboursement de tous les fonds publics alloués aux recherches de Hwang (40 millions de dollars au total).

Dans le pays, l’incompréhension et la honte dominent : les coréens ont le sentiment d’avoir été trahis. Quelques-uns continuent pourtant de lui faire confiance : un Comité de soutien pour sa réhabilitation a été créé.

Difficile de savoir ce qui s’est vraiment passé. Hwang a-t-il perdu la raison ? “Le clonage, c’est le triangle des Bermudes de la rationalité scientifique” explique Axel Kahn, un des plus grand généticiens français ; “il rend fou tous les gens qui y touchent”. A-t-il subi une trop forte pression des médias ? A-t-il été poussé par un besoin de reconnaissance ? Et d’ailleurs, a-t-il lui-même falsifié ses résultats ?

Gérald Schatten, un chercheur américain co-signataire du premier article, a pris ses distances et a monté son propre laboratoire dès le mois de novembre. Il a même déposé un brevet à son nom aux Etats-Unis. Or un des chercheurs impliqué dans la fraude se retrouve aujourd’hui… dans son laboratoire. Bref, l’affaire n’est pas terminée, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle constitue un coup dur pour la recherche embryonnaire. En France en particulier, les scientifiques attendent toujours une loi autorisant le clonage thérapeutique.

Pour en savoir plus cliquer ici.

Si vous souhaitez organiser à votre tour un canular scientifique, suivez donc Les sept règles d’or suivantes.

3- Une polémique très actuelle : “l’imposture climatique”

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L’imposture climatique
Claude Allègre propose de revenir à une écologie positive, réaliste et constructive et fait des propositions qui sont en adéquation avec la réalité de notre monde. Les problèmes qui se posent à la Terre peuvent être résolus par l’innovation et les nouvelles techniques doivent entraîner une croissance permettant la réduction des inégalités et un meilleur équilibre homme-nature.
Ce livre fait débat.

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Dans L’imposteur, c’est lui Sylvestre Huet, journaliste à Libération, répond à Claude Allègre. ll relève de nombreuses erreurs factuelles, prouve que Claude Allègre a falsifié des graphiques scientifiques, qu’il a calomnié de nombreux scientifiques, démontre que sa présentation des sciences du climat est mensongère ou erronée, comme celle des textes et du fonctionnement du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ou sa dénonciation d’un système « totalitaire et mafieux » régissant les laboratoires de climatologie.

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One thought on “Impostures scientifiques”

  1. valari dit :

    L’imposture existe dans toutes les professions même celles qu’on ne soupçonnait pas à priori car dans la société ils ont une image positive, il suffit de se souvenir des campagne de dons pour la recherche sur le cancer et autre maladies.
    Les chercheurs sont avides de pouvoir, et même entre eux, pour arriver à leurs fins, tous les coups sont permis selon les propres termes du COMETS (comité d’éthique du CNRS).
    Sur internet, un blog récent décrit une imposture scientifique : chercheursimposteurs.blogspot.com/

    l

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