Comprendre la théorie de l’évolution : un défi d’actualité

- temps de lecture approximatif de 24 minutes 24 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Il y a 150 ans, Charles Darwin publiait "L'origine des espèces", œuvre fondatrice de la théorie de l'évolution. Cette théorie a révolutionné la biologie et plus généralement la science. Pensée incontournable pour la compréhension du monde et de la vie, elle est néanmoins remise en cause par certains groupes, au premier rang desquels figurent les créationnistes.

© Pixabay
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2009 célèbre Darwin de toute part : sites internet, suppléments de revues, ouvrages, films documentaires… la darwinomania bat son plein ! 200 ans après sa naissance et 150 ans après la publication de l’origine des espèces, Charles Darwin et la théorie de l’évolution restent au cœur de l’actualité. Cette théorie a définitivement révolutionné l’histoire de la vie, elle est essentielle pour la compréhension du monde auquel nous appartenons, la compréhension des liens de parenté entre les espèces et leur évolution au fil des millénaires. Cependant, les détracteurs de Darwin, créationnistes en tête, semblent regagner du terrain…

Pour débuter nous vous proposons de refaire le voyage de Darwin, dossier multimédia proposé sur le site Sagascience du CNRS

Le 28 octobre au soir, Café des Sciences avec l’association 1001 sciences sur la question de l’évolution.

Sommaire

Aux origines de la théorie de l’évolution
Qu’appelle-t-on évolution ?
Pour comprendre la théorie de l’évolution ?
Avant Darwin
Les héritages du darwinisme
Quand la polémique s’en mêle
La théorie de l’évolution dans la littérature

Aux origines de la théorie de l’évolution

L’idée d’une transformation des êtres vivants au cours du temps a été exprimée à diverses occasions depuis près de 2500 ans, mais ce n’est qu’au XIXe siècle que le concept de descendance avec transformation – l’évolution telle qu’on la conçoit aujourd’hui – a été formalisé et doté d’un mécanisme cohérent par Darwin, apportant une vision nouvelle de la vie et de son histoire. La pensée évolutionniste imprègne désormais tous les domaines de la biologie et, par la dimension historique du processus de l’évolution, elle touche également les sciences de la Terre et de l’univers. Comprendre le monde au travers de l’évolution conduit à voir et penser autrement… et c’est sans doute pourquoi cela ne plaît pas toujours !
C’est au cours de son long voyage autour du monde (1831-1836) sur le Beagle que Darwin, par ses observations, a forgé sa théorie de l’évolution. Tout particulièrement lors de son escale aux îles Galapagos où il s’est attaché à l’étude de populations de moineaux. Ceux-ci sont devenus célèbres sous le nom de pinsons de Darwin.
In : Sagascience

Qu’appelle-t-on évolution ?

La terre a été peu à peu colonisée par les plantes, des organismes unicellulaires qui de mutations en mutations ont évolués vers des êtres plus complexes : les animaux (dont l’homme).
L’évolution se fait par sélection naturelle, ce sont les animaux les plus adaptés à leur milieu qui survivent. Ce sont donc eux qui auront le plus de chance de se reproduire, et donc de transmettre leurs gènes.
Un animal qui aurait une anomalie génétique, par exemple plus de poils que ses congénères, aura plus de chances de survie dans un environnement plus froid. Il pourra donc transmettre cette « anomalie positive » à toute sa descendance. Cette mutation se diffusera rapidement à toutes les nouvelles générations de cette espèce.
In : Hominidés

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L’origine des espèces par Charles Darwin, Ed. Garnier/Flammarion

Oeuvre fondatrice de la théorie de l’évolution, Charles Darwin, conscient de son aspect révolutionnaire, a mis trente ans avant de se décider à la publier. Le succès et la polémique furent au rendez-vous : l’homme descendrait du singe !

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Voyage d’un naturaliste autour du monde fait à bord du navire Le Beagle de 1831 à 1836 par Charles Darwin, Ed. la découverte.
En 1831, à vingt-deux ans, le jeune Charles Darwin part comme naturaliste sur le Beagle, qui doit faire un tour du monde de cinq ans, en s’attachant plus particulièrement à naviguer le long des côtes de l’Amérique du Sud en passant le cap Horn, puis revenir en doublant le cap de Bonne-Espérance. Ce voyage aura une importance décisive pour la formation de la pensée de Charles Darwin. C’est à partir de là que, ayant rassemblé une somme monumentale, inégalée, d’informations scientifiques, il pourra élaborer le travail qui le mènera à formuler sa théorie de l’origine des espèces, travail dont on devine qu’il est déjà sous-jacent à chaque page de ses passionnantes observations. Il décrit minutieusement les paysages, les roches, les fossiles, la faune, la flore les phénomènes naturels, les sociétés et les mœurs des habitants.

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L’autobiographie de Charles Darwin Ed. du Seuil. L’auteur retrace ici sa vie à l’intention de ses petits enfants. On découvre un jeune homme passionné par la nature plus que par les études qui a su développer des talents d’observateur hors pair. Talents qui lui ont permis de comprendre les mécanismes de l’évolution car s’il n’a pas inventé la théorie en elle-même, il l’a étoffée et surtout expliquée : l’évolution se fait par sélection naturelle, ce sont les animaux les plus adaptés à leur milieu qui survivent. Ce sont donc eux qui auront le plus de chance de se reproduire, et donc de transmettre leurs gènes.

Darwin 2009 Au travers de ce site, retrouvez toutes les manifestations de l’Année Darwin.

Darwin en ligne Site référence des oeuvres complètes de Darwin, y compris les manuscrits numérisés.

Institut Charles Darwin International Le Projet de l’Institut Charles Darwin International a bénéficié de la bienveillance et du soutien des plus hautes autorités nationales et internationales… Il est appelé à devenir un centre européen pluridisciplinaire pour l’avancement des sciences et de la conscience de l’évolution.

Pour comprendre la théorie de l’évolution

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Darwin : l’homme qui osa par Catherine Bousquet, Ed. Belin.

Darwin a révolutionné la pensée scientifique en proposant, en 1859, sa théorie de l’évolution. Cette dernière fournissait rien de moins qu’une explication à l’extraordinaire diversité des êtres vivants sur notre planète : les espèces ne sont pas fixes, elles ne sont pas créées une fois pour toute, elles évoluent. Mieux, elles sont reliées entre elles, formant une sorte d’immense arbre généalogique. Voilà qui bouleversait totalement la vision du monde vivant et l’idée que l’homme se faisait de lui-même. Il n’était plus au centre, ni au sommet du monde. C’était un animal comme les autres. Il fallait oser !

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Darwin c’est tout bête par Marc Giraud, Ed. Robert Laffont. Le naturaliste Marc Giraud mobilise méduses volantes, scarabés péteurs, mouches, éléphants et bien d’autres pour raconter Darwin et les grandes questions de l’évolution : qu’est-ce-que l’adaptation au milieu ? La sélection naturelle ? L’évolution des espèces ?

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Darwin dessine-moi les hommes par Claude Combes, Le Pommier.

Sous forme d’un dialogue entre Yin et le scientifique Claude Combes, ce livre aborde “l’histoire du vivant, cette histoire que l’on appelle évolution, et qui aurait pu, disent les savants, ne jamais exister. Une histoire grandiose qui a donné aux humains la capacité de poser des questions sans perdre celle de s’émerveiller” (Claude Combes). La plus grande énigme qui se soit posée à l’esprit humain : l’évolution du monde vivant.

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Darwin et l’évolution expliqués à nos petits-enfants par Pascal Picq, Le Seuil. “L’évolution ne se contente pas de raconter l’histoire de la vie avec ses fossiles emblématiques devenus héros de cinéma comme les dinosaures et les mammouths. Ce récit pourtant n’est pas un conte ou un mythe, mais une chronique fascinante construite par la science. De grands scientifiques (Lamarck, Darwin, Gould, etc.) nous aident à comprendre pourquoi il y a toujours des espèces qui apparaissent, d’autres qui se diversifient et d’autres encore qui s’éteignent” (Pascal Picq)

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EvolutionTexte Jean-Baptiste de Panafieu ; photographies Patrick Gries, Ed. du Museum d’histoire naturelle.
A partir de magnifiques photos de squelettes de vertébrés conservés dans différents Muséums nationaux d’histoire naturelle, nous sommes amenés à comprendre comment les animaux qui peuplent aujourd’hui la Terre portent en eux les traces d’une évolution de plusieurs milliers d’années.

Avant Darwin

S’il revient à Darwin d’avoir formulé les grands principes de la théorie de l’évolution, quelques scientifiques avaient déjà débroussaillé le terrain.

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Lamarck, philosophe de la nature par Pietro Corsi, PUF.
A partir de ses observations sur les variations individuelles au sein d’une même espèce, Lamarck en a simplement déduit que les individus s’adaptent à leur milieu. Pour Lamarck, ces adaptations sont graduelles et non perceptibles à l’échelle humaine.
Les générations suivantes n’ont retenu de lui que l’hypothèse fausse de l’hérédité des caractères acquis alors qu’il fut l’un des rares et des premiers à défendre l’idée d’évolution.

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Classification et évolution par Hervé Le Guyader, Ed. Le Pommier. L’auteur retrace l’histoire de la théorie de l’évolution, depuis les premières tentatives de classification des plantes, trois siècles avant J.C., à la théorie de l’évolution formulée par Charles Darwin au XIXe siècle.

Les héritages du darwinisme

Depuis la publication de l’origine des espèces il y a 150 ans, l’évolution jouit d’une actualité quasi-permanente. Cette “darwinomania” est légitime puisque la théorie de l’évolution des espèces a été sans cesse enrichie, complexifiée par des générations de chercheurs.

Darwin et le Darwinisme par Patrick Tort, PUF.
Il faudra répéter longtemps encore que Darwin n’était ni eugéniste, ni raciste, ni néo-malthusien, ni impérialiste, ni pro-esclavagiste, mais très exactement l’ennemi de tous ces dispositifs de forces idéologiques…

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L’odyssée de l’évolution, par Denis Buican, Ellipses.

Panorama des théories sur les origines et l’évolution de la vie et du vivant, de l’évolutionnisme à la biognoséologie en passant par le néodarwinisme ou la théorie synergique de l’évolution.

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Darwin contre Darwin par Thierry Hoquet, Ed. du Seuil.

A l’occasion du 150e anniversaire de L’origine des espèces de Darwin, quelle lecture faire de ce traité ? Certains se déclarent darwiniens tout en rejetant certaines thèses centrales.

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Dans la lumière et les ombres : Darwin et le bouleversement du monde par Jean-Claude Ameisen, Fayard et Le Seuil.
Ce livre est un voyage. À travers l’espace et le temps. À travers la lumière et les ombres. À la rencontre d’une révolution scientifique toujours plus riche, toujours en devenir. À la rencontre aussi de la longue nuit de notre histoire, où la science légitimera la négation de la vie et de la dignité de tant d’êtres humains. Un voyage à travers la mémoire et l’oubli. À la recherche de l’empreinte en nous de ce qui a disparu, de ceux qui ont disparu.

Le Néodarwinisme

Avec l’arrivée de la génétique à la fin du XIXe siècle, la théorie va s’étoffer. Elle aboutira après 1930 à la théorie synthétique de l’évolution (appelé aussi néodarwinisme) : combinaison des apports de la biologie de la géologie et de la statistique. Elle développe l’idée d’une évolution graduelle et explique les évolutions par deux mécanismes de mutation. Pour aller plus loin vous pourrez voir sur le site « hominides » les principes majeurs de cette théorie.

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Qu’est-ce que l’évolution ? : le vivant selon Darwin et le néo-darwinisme par Dominique Guillo, Ed. Ellipses. “L’homme descend du singe”… Contrairement à une idée reçue, cette formule ambigüe traduit fort mal le message du darwinisme. Pour Darwin, l’évolution n’est pas un développement orienté vers la formation d’espèces toujours plus complexes et perfectionnées. C’est une histoire sans direction prédéterminée des populations d’êtres vivants, irréductible à toute échelle des êtres, et qui doit beaucoup au hasard. En quoi cette thèse est-elle beaucoup plus déstabilisante et complexe que la simple évocation de la parenté de l’homme avec les animaux ? Que signifie la sélection naturelle ? Quels aspects du néo-darwinisme font actuellement débat dans les sciences de la vie, mais aussi dans les sciences humaines et la philosophie ?

 

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Après Darwin : la biologie une science pas comme les autres par Ernst Mayr, Ed. Dunod.
Recueil de textes de E. Mayr (1904-2005), ornithologue et biologiste. L’influence de la pensée darwinienne sur la pensée moderne et une explication de certains aspects mal compris de la sélection naturelle et de la spéciation sont présentées.

La théorie des équilibres ponctués

Dans les années 70, certaines découvertes paléontologiques vont poser problème aux néodarwinistes. Une nouvelle théorie se met en place : celle des équilibres ponctués, développée entre autre par Stephen Jay Gould. À la différence des néodarwinistes, l’évolution ne se ferait pas de manière graduelle et continue mais par des périodes ponctuelles d’intense activité évolutive séparées par de longues périodes stagnantes ce qui sera appelé des « révolutions génétiques ». Ceci expliquant notamment la difficulté à trouver les fameux chaînons manquants, ces espèces qui devraient faire le lien entre deux lignées a priori éloignées. C’est actuellement la théorie la plus utilisée même si elle ne remplace pas totalement le néodarwinisme (dont la théorie s’applique parfaitement à certaines lignées).

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La structure de la théorie de l’évolution par Stephen Jay Gould, Ed. Gallimard.
En 1972, Stephen Jay Gould bouleversa l’orthodoxie darwinienne – autrement appelée la “théorie synthétique de l’évolution”. Il formulait la théorie de l’équilibre ponctué : le changement, au cours des temps géologiques, ne s’était pas fait de manière graduelle, comme l’avait soutenu Darwin, mais par des phases de stabilité suivies de phases de changements rapides, permettant l’apparition de nouvelles espèces. Cette thèse, largement confirmée aujourd’hui, a conduit S. J. Gould à réexaminer la théorie darwinienne et à la repenser profondément.

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Cette vision de la vie par Stephen Jay Gould, Le Seuil.
Dernier volume des réflexions sur l’histoire naturelle, interrompus par la mort de l’auteur en 2002, qui traite des plumes des dinosaures, de la syphilis, des papillons collectionnés par Nabokov, des rapports entre Darwin et Marx, etc.

Les recherches actuelles

Peu de concepts fédèrent autant de disciplines que l’évolution. Les recherches actuelles visant à comprendre l’histoire et les mécanismes de l’évolution, à affiner l’arbre généalogique qui en résulte, impliquent des chercheurs travaillant tant dans les sciences de la vie que dans les sciences de l’univers. Jamais les collaborations entre ces chercheurs n’ont été aussi étroites. Des champs disciplinaires nouveaux sont nés de ce rapprochement entre, notamment, la génétique, l’écologie, la biologie du développement, la biogéographie, la systématique et la paléontologie.

In : Sagasciences

Quand la polémique s’en mêle

Avec Darwin la polémique a explosé : l’homme descendrait du singe !
Les critiques et les caricaturistes, ne supportant pas d’ être cousins d’un animal, ont réagi assez violemment en s’attaquant personnellement à Darwin.
Les découvertes de fossiles ont peu à peu étayé la théorie de l’évolution, et le débat semblait se calmer…
Depuis quelques années, la polémique s’est réanimée (surtout en Amérique du Nord) et le créationnisme a ses propres activistes, parfois à des fins peu louables.

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Darwin viendra-t-il ? par Luc Périno, Ed. le Pommier. Roman qui évoque les polémiques qui n’ont pas manqué de surgir dès la publication de L’origine des espèces. Oxford, samedi 30 juin 1860 : quelques mois après sa publication retentissante, L’origine des espèces doit être soumise à la critique de l’Église anglicane et de l’Académie des sciences, toutes deux hostiles à la théorie de la sélection naturelle. Le débat, minutieusement préparé par l’Association britannique pour le développement des sciences, s’annonce agité. Cette première grande mise en scène réunit près de mille personnes autour du livre de Darwin. Toutes les personnalités scientifiques, politiques, ecclésiastiques et artistiques du royaume seront présentes. Il en vient aussi d’Amérique et de toute l’Europe. Darwin, l’auteur du livre, viendra-t-il en personne ? Ses alliés sont rares. Cent cinquante ans plus tard, les nouvelles péripéties du créationnisme et de l’Intelligent Design rendent une surprenante actualité à ce désormais légendaire débat d’Oxford.

Darwinisme social

Bien des théories évolutionnistes se sont évertuées à appliquer le darwinisme aux sociétés humaines.
Nées du bouillonnement des échanges entre sciences de la vie et sciences sociales durant la seconde moitié du XIXe siècle, les figures du “darwinisme social”, qui assimile la société des hommes à une espèce animale, dont la santé passe par l’élimination des éléments les plus improductifs (criminels, alcooliques, infirmes) ne cessent de soulever des polémiques. En question le rôle exact de la pensée darwinienne dans l’émergence d’idéologies aux relents nauséabonds, comme l’eugénisme, qui prescrit une sélection artificielle des êtres humains.

In : Journal du CNRS , Le monde selon Darwin

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Aux orgines des théories raciales : de la Bible à Darwin par André Pichot, Flammarion. Peu amène avec Darwin, André Pichot n’entend pas dédouanner Darwin de toute responsabilité dans l’émergence de ces dérives sociologiques : “Darwin n’était ni plus ni moins raciste, esclavagiste que ses contemporains. Mais du darwinisme sont sorties toutes sortes de théories sociologiques et politiques qui ont fait de la concurrence, de la guerre et du massacre les principes exclusifs des sociétés et de leur évolution”.

L’effet Darwin sélection naturelle et naissance de la civilisation par Patrick Tort, Le Seuil. Une interprétation expéditive du darwinisme a fait trop souvent de la “survie du plus apte” l’argument des manifestations ordinaires de la loi du plus fort : élitisme social, domination de race, de classe ou de sexe, esclavagisme, élimination des faibles. Patrick Tort, spécialiste de l’œuvre de Darwin, montre qu’en réalité la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l’intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers l’émergence – elle-même sélectionnée – des sentiments affectifs, du droit et de la morale.

Créationnisme et dessein intelligent

Le créationnisme : en six jours , Dieu créa la terre, les plantes, les animaux, l’homme et enfin la femme (Adam et Eve). Les nouvelles espèces sont impossibles, et les mutations n’existent pas (fixisme).
Tous les êtres vivants actuels sont donc issus d’un couple unique d’origine. La seule « évolution » des espèces possible est la disparition (par exemples les dinosaures).
Seul évènement dans cette courte histoire, le déluge : la terre a été recouverte entièrement d’eau et seul un couple de chaque espèce a été sauvé (c’est la fameuse Arche de Noé).

Le dessein intelligent : en 1987, aux Etats-Unis, le créationnisme a essuyé un revers dans sa lutte contre le darwinisme : un procès retentissant opposant les
deux parties s’est soldé par l’interdiction d’enseigner le créationnisme dans les écoles.
La “nouvelle théorie” créationniste, le Dessein Intelligent, ou Intelligent Design, a donc tenté de présenter ses arguments de manière plus scientifique. Repartant en guerre contre la théorie de l’évolution, ces nouveaux créationnistes ont enlevé toute notion de Dieu de leur vocabulaire… sans changer le fond de leur pensée.

Cela nous donne les notions suivantes :
– l’évolution est guidée par un être supérieur, il y a un dessein intelligent dans l’univers.
– la vie humaine est trop complexe pour être le fruit du hasard.
– la théorie de l’évolution est trop frustre pour expliquer la complexité de la vie. La meilleure hypothèse alternative, c’est qu’une intelligence supérieure, extraterrestre ou divine, l’a organisée.
– il y a tellement de choses belles dans la nature que c’est forcément une force intelligente qui dirige tout cela…
Il suffit de remplacer les notions de force ou Dessein Intelligent par le mot Dieu pour retrouver tous les arguments des créationnistes trente ans en arrière.
In : Hominidés

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Darwin Hérétique : l’éternel retour du créationnisme par Thomas Lepeltier, Le Seuil.
La tentation d’hybrider la science et la religion n’est pas nouvelle. Elle motive aujourd’hui des mouvements tels que le créationnisme et aux Etats-Unis l’Intelligent Design. Présente bien avant Darwin et sa théorie de l’évolution, elle resurgit régulièrement tel un infatigable serpent de mer.

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Dieu versus Darwin : les créationnistes vont-ils triompher de la science ? par Jacques Arnould,Ed. Albin Michel. Théologien et historien des sciences, il établit une petite typologie des créationnismes, nous aide à démêler les arguments et les enjeux, les positions théologiques et politiques. Il nous aide ainsi à situer la théorie dite de l’Intelligent Design, sous-marin créationniste pour les uns, compromission scientiste pour les autres.

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Les créationnismes par Cyrille Baudouin, Ed. Syllepses. Depuis le début du XXe siècle, aux États-Unis, les mouvements créationnistes ne cessent de remettre en cause l’enseignement de la théorie darwinienne de l’évolution. Les récentes prises de position anti-évolutionnistes de plusieurs ministres européens de l’éducation ont poussé le Conseil de l’Europe à traiter de “cette question d’actualité politique”, afin d’appeler les gouvernements “à s’opposer fermement à toutes les tentatives de présentation du créationnisme comme discipline scientifique”. La France n’évoque la question des créationnismes qu’au travers de ce qui se passe dans les pays étrangers, ou presque. Sommes-nous véritablement à l’abri de ces mouvements ?

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Mon père n’est pas un singe par Cedric Grimoult, Ed. Ellipses.
La réalité de l’évolution des espèces ne devrait aujourd’hui plus faire de doute : l’homme vient d’une forme animale qui s’est transformée grâce au jeu du hasard et de la sélection naturelle. Pourtant l’idée même de cette évolution, souvent symbolisée par notre appartenance à une lignée simiesque, est rejetée par les créationnistes qui s’en tiennent au texte de la Bible, d’après lequel tous les humains proviennent d’Adam, le premier homme créé tel quel par Dieu au début des temps. Considérée comme impie, hérétique, intolérable, l’idée de l’évolution est combattue avec acharnement pour sauvegarder cette vision dogmatique de la Création divine. Pour les créationnistes, nos pères ne sont pas des singes !

Et Dieu dit ” Que Darwin soit ! science et religion, enfin la paix ?
Stephen J. Gould reprend l’idée d’une distinction entre les deux grandes institutions de l’esprit humain et affirme la nécessité d’un principe de non-empiètement entre science et religion.

La théorie de l’évolution dans la littérature

Darwin et l’évolution n’ont pas manqué d’inspirer les écrivains. Voici une sélection de romans et une bande dessinée sur ce thème :

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Evolution
de Stephen Baxter, Presses de la Cité.
Ce roman retrace l’histoire de l’évolution de l’être humain et de l’intelligence en général, depuis les derniers dinosaures jusqu’à un lointain futur, un ambitieux roman de science-fiction.
Présentation de la série sur Wikipédia

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L’échelle de Darwin, les enfants de Darwin de Greg Bear, LGF.
Comment, aux Etats-Unis, l’apparition d’un virus donne naissance à des enfants mutants et comment les pires instincts de protection remontent à la surface.

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Les animaux dénaturés de Vercors, LGF.
Une espèce mi-homme, mi-singe est découverte par des chercheurs, dont le journaliste Douglas Templemore, lors d’une expédition en Nouvelle-Guinée. Occasion de se poser la question : qu’est-ce que l’homme ?

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Les enfants de la Terre par Jean Auel, Omnibus.
Captivante saga d’un couple au temps de la préhistoire qui nous transporte au plus près de la vérité de la vie quotidienne voici environ 35000 à 25000 ans. Dans cette reconstitution des conditions de vie des premiers hommes, Jean Auel comble astucieusement les vides et propose des solutions toujours vraisemblables, au plan romanesque comme scientifique.

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Pourquoi j’ai mangé mon père par Roy Lewis, Actes Sud.
Utilisant avec réussite le principe ancien qui consiste à transposer dans une époque (la préhistoire), la pensée d’une autre (la nôtre), Roy Lewis nous conte les efforts de nos ancêtres les demi-singes dans leur lutte acharnée pour la survie et la prospérité de l’espèce. Voilà que nos ancêtres sont à la croisée des chemins, face à une nature hostile et à une foule de prédateurs. Un tournant de l’évolution qu’il est crucial de négocier en douceur, sous peine d’extinction. Or, voilà qu’Edouard, hominien à l’esprit éclairé, découvre le feu. Une trouvaille qui sauve la famille certes, mais déplaît fort à son frère Vania, qui prédit la fin du monde, milite pour la viande crue et le retour dans les arbres…

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Alpha Direction de Jens Harder, Actes Sud.
Ce superbe album de bande dessinée de 350 pages relate et montre comme on ne l’avait jamais vue l’évolution des formes de vie, depuis le big bang jusqu’à l’apparition de l’homme. Ces pages impressionnantes confrontent aussi l’état actuel de notre savoir avec les croyances et représentations des époques antérieures, souvent naïves ou fantastiques, telles que l’iconographie en porte témoignage.

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