Médecines alternatives : entre intégration et dérives

- temps de lecture approximatif de 32 minutes 32 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Souvent issues de traditions médicales très anciennes, les médecines dites alternatives, également appelées non conventionnelles, se développent en parallèle, en complément ou en alternative à la médecine classique. Certaines pratiques sont reconnues par le corps médical comme l'acupuncture (pratiquée par des médecins et sages-femmes), d'autres suscitent des interrogations quant à leur efficacité, et enfin certaines se rapprochent des dérives sectaires.

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Pourquoi les médecines naturelles ont parfois mauvaise presse ? Le désaccord vient avant tout des milieux scientifiques et des méthodes de validation des médicaments. Ainsi, pour être « validée », donc reconnue, une méthode thérapeutique doit faire preuve de son efficacité au cours d’essais, menés contre placebo selon des critères méthodologiques et un protocole très précis. De telles études supposent que tous les patients ayant la même maladie reçoivent le même traitement ou le même placebo. C’est là que tout diverge. Une médecine qui soigne un patient et non une maladie ne peut entrer dans de tels protocoles. La majorité des praticiens de médecines naturelles souhaitent la reconnaissance de l’originalité de leur pratique. Ils aimeraient que leur soit appliqué le principe de l’épistémologie (branche de la philosophie qui étudie les sciences) : une science, même non démontrée, non prouvée scientifiquement, est valable dès lors qu’elle est appliquée avec succès par un grand nombre de personnes depuis longtemps. Toutefois, à défaut de légitimité officielle, de nombreuses médecines douces ont discrètement trouvé une place dans le système de soins. Avec tous les risques de dérives que cela peut entraîner… En utilisant la spiritualité et le psychisme comme instruments de guérison, beaucoup de médecines douces peuvent prêter le flanc à des dérives. Le meilleur moyen de s’en prémunir reste de savoir faire la part des choses. De l’avis de la MIVILUDES (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), à côté des grandes structures sectaires bien identifiées émergent des groupent plus modestes, qui sévissent dans les domaines du développement personnel ou de la formation professionnelle. Devant la recrudescence des cas de manipulation, les méthodes de développement personnel et de coaching d’entreprise font l’objet d’une surveillance attentive de la part des pouvoirs publics.


« Primum non nocere » (D’abord, ne pas nuire) Hippocrate


medecine traditionnelle

Elles sont appelées « médecines non conventionnelles » par l’OMS et l’Union Européenne. Le terme de « médecines alternatives » a l’intérêt de suggérer un choix thérapeutique, celui dit de « médecines complémentaires » souligne la possibilité d’employer ces médecines en plus de la médecine officielle, celui de « médecines douces » se réfère aux moyens thérapeutiques employés. Ils sont peu agressifs. Ils n’ont pas d’effets secondaires, ou ceux-ci sont réduits. Il évoque aussi la relation particulière entre le thérapeute et son patient.
Le terme de « médecines naturelles » peut-être justifié, soit par l’origine naturelle des moyens thérapeutiques (plantes, aliments, éléments naturels…), soit par l’appel aux forces de guérison du patient. Il l’est également par sa conception de la santé : état d’équilibre juste et harmonieux entre l’homme et son environnement, nature comprise.


- § Petits rappels : définitions des médecines alternatives §

On désigne sous le vocable « médecine douce » l’ensemble des pratiques médicales à visée diagnostique et thérapeutique qui échappent à l’emprise de la rationalité scientifique (méthodique, objective, universelle). Cette dernière domine la pensée médicale occidentale actuelle et correspond -surtout pour sa partie thérapeutique- à ce que l’on appelle la « médecine par les preuves » (evidence based medicine ou EBM). On classe en France, au sein de ces médecines, les pratiques suivantes : l’acupuncture, l’auriculothérapie, la centrothérapie, la chiropraxie, l’homéopathie, l’iridologie, la naturopathie, la phytothérapie, le thermalisme.

L’acupuncture est une médecine traditionnelle chinoise ancienne (3000 ans av. J.C.). Cette pratique consiste à introduire des aiguilles très fines dans des points précis du corps. Il existe 365 points répartis sur 12 lignes appelées « méridiens » chaque méridien gouvernerait un système organique tel que cœur, poumon, estomac, etc. L’acupuncture est utilisée avec succès dans les douleurs de tous ordres, les contractures ou spasmes musculaires, et également dans les allergies ou dans le cadre d’un sevrage tabagique. On a montré qu’elle était susceptible d’engendrer une sécrétion d’endorphines (hormone cérébrale active sur les douleurs) au niveau cérébral. Les séances d’acupuncture sont remboursées par les caisses d’assurance maladie. On évalue leur fréquence à sept millions d’actes d’acupuncture par an en France.
Sur le net :Acupuncture-medicale, portail de base de données d’acupuncture et de médecine traditionnelle chinoise, et Acupuncture-france, site de l’Association française de l’acupuncture

La chiropraxie consiste en un traitement médical par manipulations effectuées sur diverses parties du corps, essentiellement la colonne vertébrale.
Sur le net : Chiropratique, site de l’Association française de chiropratique

L’homéopathie est aujourd’hui l’une des formes les plus populaires de médecines dites « naturelles », « douces » ou encore « alternatives ». Elle fut fondée au début du XVIIIe siècle, par un médecin allemand, Samuel Hahnemann.
L’homéopathie repose sur deux principes. Le premier est représenté par la formule latine : « similia similibus curantur » (« les semblables sont soignés par les semblables »). Ce principe est fondé sur une constatation : le fait qu’il est possible de guérir une maladie dont on connaît les symptômes en administrant au patient le produit responsable de ces symptômes. Cette constatation est largement utilisée en médecine allopathique, dans le cadre, par exemple, de la vaccination. Dans ce cas, cependant, le produit administré est transformé sur le plan qualitatif puisque, dans un vaccin, on injecte une bactérie modifiée, rendue inoffensive.
L’homéopathie diffère de l’allopathie dans l’utilisation de cette constatation en agissant non pas sur la qualité, mais sur la quantité du produit administré, ce qui amène au second principe : celui de l’infinitésimalité. Ce principe consiste à administrer en quantités infinitésimales des dilutions de matières premières d’origine chimique, minérale, végétale, animale ou humaine. La préparation est obtenue par un procédé intitulé « potentialisation » ou « dynamisation », qui consiste à opérer des dilutions successives de ces matières premières.
A ces deux principes s’ajoute une notion supplémentaire, liée cette fois à la personne traitée : la notion commune de « terrain », ou encore de « constitution » du malade. Il découle de cette dernière règle l’idée que l’homéopathie ne soigne pas des maladies mais des malades, ce qui signifie que des patients ayant des symptômes équivalents peuvent avoir des traitements différents.

La naturopathie s’est développée en France à partir des années 20 et repose sur une vision dite « synthétique » du corps dans ses relations avec la nature. Elle recommande des régimes semi-végétariens, la pratique d’exercices physiques et mentaux ; son illustration littérale est le best-seller de Maxence van der Mersch, intitulé Corps et Âmes, publié en 1943.

La phytothérapie se distingue des autres pratiques en ce qu’elle repose sur l’utilisation des plantes, qui est elle-même au fondement de la pharmacologie allopathique la plus sophistiquée. La science des plantes médicinales est ancienne : elle remonte à 4000 ans av. J.C. en Chine. On la retrouve en Inde et en Egypte.
Les plantes sont à la base des médicaments dits « allopathiques » ; les molécules qui en sont extraites sont utilisées directement ou reproduites par synthèse (partielle ou totale).
L’OMS a recensé 20 000 plantes médicinales, utilisées depuis la nuit des temps et dont la moitié reste encore à analyser. Parmi les plantes dont la composition chimique est déjà connue, 500 sont répertoriées actuellement dans la pharmacopée classique.
La phytothérapie diverge de la science médicinale des plantes par les formes thérapeutiques qu’elle conseille. Celles-ci comportent l’emploi direct des parties constitutives de la plante (fleur, fruit, feuille, etc.). Les modes de préparation sont traditionnels : l’infusion, la décoction, la macération, les broyats.
L’intérêt de la phytothérapie sur le plan historique et culturel est de faire le lien entre les médecines dites « douces » et la médecine habituelle. Dans les deux cas, le pouvoir thérapeutique des plantes (au sens large) est reconnu, même s’il émane de deux perspectives différentes.
Sur le net :Phyto2000, site de l’Association des usagers de la phytothérapie clinique

L’ostéopathie est une méthode thérapeutique manuelle utilisant des techniques de manipulations vertébrales et musculaires.
Elle admet que le bien-être du corps humain est lié au bon fonctionnement de son appareil locomoteur (squelette, articulations, tendons, nerfs et muscles). Elle peut ainsi agir à distance, à partir du système musculosquelettique, sur les principaux organes du corps humain, en utilisant des techniques de torsion, d’élongation et de pression. Les manipulations ostéopathiques sont, normalement, effectuées par un médecin. Brèves, s’accompagnant d’un léger craquement, elles sont habituellement indolores. En France, à la différence des Etats-Unis, certains ostéopathes ne sont pas médecins. Cependant, la formation continue est aujourd’hui obligatoire et les diplômes seront prochainement officialisés.
L’ostéopathie sur le net :UFOF, site de l’Union fédérale des ostéopathes de France, Ostéos, site de l’Association des médecins ostéopathes de France, et Ostéopathie, site du registre des ostéopathes de France

Toutes ces approches émanent, de près ou de loin, du vitalisme qui est né en Europe au XVIIIe siècle en réaction aux visions mécanistes du corps humain développées alors. On retrouve, pêle-mêle, le refus de l’idée que la vie humaine se réduit à ses propriétés physico-chimiques et la croyance en la nécessité de l’adaptation de l’homme à son milieu naturel plutôt que la conquête et la maîtrise de cet environnement.
La totalité de ces pratiques repose sur une notion mal définie, la notion de terrain. Dans le cadre de la médecine allopathique, cette notion correspond à un ensemble de caractéristiques spécifiques de la personne qui n’est pas encore élucidé scientifiquement (dans ce cadre se situe, par exemple, l’effet placebo). Or un flou entoure les pathologies qui sont définies à partir du terrain : les médecines douces ont une efficacité réelle sur ces pathologies.
L’engouement actuel pour ces pratiques de soins est conforté par une attitude réductionniste -inspirée du scientisme-chez les médecins allopathes ; ces derniers tendent à privilégier les maladies au détriment des malades, à morceler leurs activités en spécialités (négligeant ainsi de prendre en compte la totalité de l’être humain), et enfin à ne pas tenir compte de ce qui -chez le malade- n’entre pas dans une de leurs catégories explicatives.
Deux français sur trois ont recours aux médecines dites alternatives. De plus en plus présentes à l’hôpital, elles annoncent un nouveau concept, celui de la médecine intégrée où l’on considère le patient dans sa globalité.
(sources : le livre de la médecine et le Petit Larousse de la médecine)

Les médecines douces en Rhone-Alpes :
Qui sont les ostéopathes ? , des aiguilles pour calmer la douleur, haro sur les médecines douces, L’homéopathie, championne des médecines naturelles, anesthésier par l’hypnose

Ouvrages généraux


guide medecines alternatives

LE GUIDE DES MEDECINES ALTERNATIVES, Jean Ernest, éd.Flammarion
Plus de 85 médecines douces, regroupées par thèmes, analysées et commentées.
Pour découvrir toutes les médecines énergétiques, les thérapies manuelles, la médecine par les plantes… Plus de 200 affectations de la vie courante, avec les réponses thérapeutiques les pus efficaces, des propositions de traitement et des posologies adaptées à chacun. Un ouvrage de référence pour toute la famille, pratique à consulter, avec son code couleurs, ses pictogrammes et un signet marque-page.
Pour se soigner en douceur, sans agresser son corps.



larousse des médecines douces

LAROUSSE DES MEDECINES DOUCES, éd.Larousse

Qu’est-ce qui les différencie de la médecine conventionnelle ? Comment s’y retrouver ? Quels sont leurs principaux bienfaits ? Découvrir les médecines douces : les informations clés. Qu’est-ce qu’une médecine douce ? Les médecines douces peuvent-elles tout soigner ? Sont-elles adaptées à tous et à tous les âges ? Comment les utiliser en toute sécurité ? Quels sont les pièges à éviter ? Quelle est leur place dans le système de santé ? Se soigner avec les médecines douces : 100 maladies et leurs traitements possibles.


médecines alternatives critique

MEDECINES ALTERNATIVES LE GUIDE CRITIQUE, Ernst Edzard, éd.Elsevier

Cet ouvrage, traduit du livre anglais The Desktop Guide to Complementary and Alternative Medicine de Edzard Ernst, propose une approche critique de la médecine alternative fondée sur la littérature : organisé de manière pratique sous forme de guide, il prend appui sur des preuves et évalue l’efficacité de 60 médecines alternatives. Objectif, ce livre met en garde le médecin contre les méfaits de certaines pratiques, pose des méthodes de diagnostic et de traitement et propose des synthèses claires sur les bénéfices et risques des médecines alternatives.


histoires paralleles

HISTOIRES PARALLELES DE LA MEDECINE, Thomas Sandroz, éd.Seuil
Sous des formes infiniment variées, les médecines dites parallèles ne cessent de proclamer leur fracassante nouveauté.
Replacées dans une perspective historique, ces thérapeutiques montrent pourtant d’évidents liens de parenté avec des idées parfois fort anciennes, telles la confiance absolue dans le pouvoir guérisseur de la nature ou la responsabilisation du patient dans sa propre guérison. Un autre paradoxe tient à ce que ces thérapeutiques ” douces ” résultent souvent de positions dogmatiques d’une extrême rigidité.
Leurs histoires, souvent stupéfiantes, peignent une fresque bariolée où se croisent en toute libéralité mystiques et hommes de bonne volonté, prix Nobel et charlatans avérés. Elles montrent surtout que les aromathérapies, drainages lymphatiques, ostéopathies, intégrations structurales et autres régimes ” naturels ” sont l’ombre portée de la médecine traditionnelle – ombre d’autant plus insistante que cette dernière se fait plus technique et en vient volontiers à oublier son principal objet : le patient.

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- § Vers une médecine intégrée : §


solution interieure

Une étude publiée aux Etats Unis en 2002 révèle que 36% de la population recourt aux « médecines alternatives et complémentaires ». Médecines chinoise et ayurvédique, acupuncture, homéopathie, phytothérapie, psychothérapie, méditation, hypnose, yoga, tai chi, qi gong, massages, chiropraxie, ostéopathie, toucher thérapeutique, reiki. Les dépenses consacrées à ces pratiques représentent plusieurs milliards de dollars que les malades n’hésitent pas à débourser sans aucune aide financière. Cette tendance se vérifie dans la plupart des pays occidentaux puisque, d’après les études, la proportion des consommateurs de soins médicaux non conventionnels varie de 20 à 50%, voire même 65% au Japon.

Des études révèlent que, la plupart du temps, les malades n’osent pas avouer qu’ils consomment ces médecines « douces » – un qualificatif qui s’oppose au caractère déshumanisé et parfois brutal de la médecine technologique. Hélas, le manque de communication entre les patients et leurs médecins ouvre la porte à toute une série de charlatans. Ceux-ci n’abusent pas toujours les gens intentionnellement. Ce sont parfois des praticiens trop peu formés ou mal informés. Certains sont de très bonne foi mais totalement aveuglés par leurs croyances et leurs superstitions. L’établissement d’un dialogue interculturel est donc urgent. Celui-ci devrait permettre de traduire les métaphores issues de l’empirisme dans un langage scientifique. Il paraît indispensable que les professionnels de la santé s’informent sur toutes les manières de soigner afin de pouvoir orienter leurs patients honnêtement, dans le respect des attentes de chaque individu.

Le discours qui opposait la médecine conventionnelle aux thérapies alternatives et complémentaires ne paraît plus d’actualité. Il s’agit plutôt d’évaluer l’efficacité et la place de chaque approche thérapeutique au sein d’une « médecine intégrée ». C’est la recommandation faite par l’OMS. Par ses avancées pharmacologiques et ses innovations technologiques, la médecine conventionnelle a remporté de nombreux succès. Les antibiotiques et la chirurgie ont permis d’allonger le temps de vie au-delà de toutes les espérances. Néanmoins, comme le rappelle, Andrew Weil, responsable de l’enseignement des médecines alternatives et complémentaires à l’université d’Arizona, « la médecine allopathique est nécessaire pour traiter 10 à 20% des problèmes de santé. Pour les 80 à 90% restants, lorsqu’il n’y a pas urgence, on dispose de temps pour expérimenter d’autres méthodes, des traitements souvent moins chers, moins dangereux et finalement plus efficaces, car ils agissent de concert avec les mécanismes de guérison du corps au lieu de les affaiblir ». C’est précisément le cas d’une multitude de maladies chroniques dont le nombre augmente parallèlement à l’accroissement de la durée de vie.

En posant de nouvelles questions, l’étude scientifique des médecines non conventionnelles permet de faire évoluer nos concepts à propos de la nature humaine. Ainsi, par exemple, à l’université Harvard, l’observation des effets de l’acupuncture sur le cerveau a montré que la stimulation d’un point précis provoque une activation neuronale dans une zone cérébrale dont la spécificité est en rapport avec les effets prévus par la théorie chinoise. Il existerait donc des liens cérébrocorporels en dehors des voies neurologiques classiques. De récentes études sur les effets de l’ostéopathie laissent entrevoir la possibilité de voies de communication très anciennes, encore mal connues, situées dans les tissus conjonctifs de l’organisme. Invoquer l’effet placebo pour expliquer l’efficacité des pratiques alternatives et complémentaires ne suffit donc plus. Même si la suggestion, l’adhésion du patient au traitement, et l’espoir dans un résultat positif interviennent d’une manière prépondérante dans beaucoup de ces médecines, cela nous oblige à étudier la relation longtemps ignorée qui existe entre le psychisme et la santé du corps.

En insistant sur ce qu’Aldous Huxley – l’auteur du Meilleur des mondes – appelait le « potentiel humain », les médecines alternatives et complémentaires enseignent que chaque individu possède d’importantes capacités de prévention et de guérison. En ce sens, elles replacent l’être humain au centre débat scientifique. Quand on sait que le simple fait de prendre le temps d’écouter ou de toucher un patient augmente ses défenses immunitaires, on imagine comment la médecine de demain pourrait réduire l’escalade des dépenses de santé. Lorsque l’on prend conscience des dégâts engendrés par le stress ou les mauvaises habitudes alimentaires, on est obligé d’admettre que nous avons une part de responsabilité dans les processus qui mènent à la maladie et à sa guérison. Ces notions paraissent essentielles à enseigner aux médecins du futur car ils devront les communiquer aux générations à venir.

  • Le cas du NCCAM mis en place par le NIH (National Institutes of Health)

Le NCCAM (National Center for Complementary and Alternative Medicine) , centre national sur les médecines complémentaires et alternatives est créé en 1998, face au constat du Dr David Eisenberg que les patients recourent souvent aux médecines alternatives mais s’en ouvrent peu à leur médecin. Son budget national est depuis passé de 2 à plus de 123 millions de dollars (95 millions d’euros) en 2006. Résultat : la plupart des universités américaines, de Columbia à Duke, disposent aujourd’hui d’un centre de médecine alternative, appelé cam center, et les protocoles de recherche se multiplient. Les essais et résultats du NCCAM sont désormais accessibles à tous sur un simple clic. On y apprend ainsi que l’acupuncture est efficace face aux douleurs du genou atteint par l’arthrose mais pas vraiment le millepertuis pour la dépression sévère, ou le cartilage du requin contre le cancer.
En pratique, cette évaluation se heurte cependant à quelques obstacles. D’abord, il n’est pas facile de démontrer l’efficacité de telle ou telle approche dans la mesure ou, dans 70% des cas, les maladies ont un fort taux de guérison spontanée. De plus l’évaluation ne fait l’unanimité, tous les partisans des médecines alternatives ne partagent le souhait de la transparence. D’autres y sont franchement hostiles, comme certains ostéopathes ou chiropracteurs, argumentant que leur discipline est avant tout une philosophie, qui ne saurait se plier à une telle approche.
Enfin, comment faire la part de l’effet placebo, inhérent à toute pratique médicale, parallèle ou orthodoxe, ce secret mélange omniprésent dans la relation médecin-malade entre empathie, conviction du thérapeute et attentes du patient ?

Quoiqu’il en soit, si la théorie des méridiens de l’acupuncture et les infinitésimales dilutions de l’homéopathie continuent de faire des sceptiques, de plus en plus d’assurances complémentaires santé proposent depuis l’automne 2006 le remboursement de ces médecines douces. Le plafond est de 150€ par an, plafond vite atteint quand on sait que certains thérapeutes n’hésitent pas à facturer leur conseil 80€ ou plus !
Enfin, quelques conseils sont nécessaires pour ne pas tomber entre les mains de praticiens peu scrupuleux. D’ailleurs, la MIVILUDES n’a pas manquer de dénoncer certaines « altermédecines multiformes qui ont pour point commun de ne bénéficier d’aucune validation scientifique, d’être exercées dans la plupart des cas par des thérapeutes autoproclamés et d’aboutir à un refus pur et simple de soins médicaux traditionnels. »
En tout cas, si « les médecines alternatives s’emploient surtout face à la « bobologie » », comme le remarque le Dr Altherr, on on ne peut que déplorer la non-universalité d’application du principe d’Hippocrate « primum non nocere » : « d’abord, ne pas nuire ».
(Source : sciences et avenirs, n°720, février 2007)

Ouvrages de synthèse


imaginaires et rationalités

IMAGINAIRES ET RATIONALITES, Jean-Jacques Wunenburger, éd.Belles Lettres

L’ouvrage vise à reconstituer le contexte de la médecine dominante, puis de restituer la complexité de ces médecines alternatives, leurs thèmes de prédilection, le portrait de leurs adeptes, le mélange d’imaginaires et de rationalité qui traverse leurs discours et leurs pratiques. Ces analyses autorisent-elles à les rejeter comme des leurres, voire comme des impostures, ou, au contraire, encouragent-elles, sous certaines conditions, à plaider en faveur de leur réévaluation dans nos systèmes de santé ? La question est abordée en fonction des grands défis de notre époque et des mutations générales de la rationalité contemporaine.


enquetes sur les guerisons paralleles

ENQUETES SUR LES GUERISONS PARALLELES, Françoise Perriot, éd.Pré-aux-Clercs
Sans chercher le sensationnalisme, les auteurs de ce livre lèvent le voile sur des pratiques encore méconnues mais dont l’impact se vérifie chaque jour un peu plus : magnétisme, radiesthésie, aromathérapie, hypnose, naturopathie, chiropractie…
Ils proposent des clés pour comprendre cette nouvelle approche de la santé. Ils ont travaillé en étroite collaboration avec Jacques Montagner, magnétiseur renommé, qui, fort de trente années d’expérience et d’échanges constructifs avec le corps médical, révèle les secrets de sa pratique, ses succès, mais aussi les limites de son art.


HEROS DE LA GUERISON

HEROS DE LA GUERISON, Christine Bergé, éd.Empêcheurs de penser en rond
Aux États-Unis, de nombreux malades atteints de maladies chroniques ou incurables sont abandonnés par la médecine officielle, ou la refusent après un parcours douloureux.
Ils se tournent alors vers des groupes de soutien et de traitement spirituel animés par des thérapeutes qui ont fait des emprunts aux traditions les plus diverses.


soigner par l'invisible

SOIGNER PAR L’INVISIBLE, Olivier Schmitz, éd.Imago

Olivier Schmitz dévoile, au coeur de notre société moderne, l’univers magique où nos contemporains tentent de trouver l’apaisement de leurs souffrances.

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- § Une vigilance institutionnelle et associative active §

1. Le rôle de l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit les médecines alternatives et complémentaires comme « un ensemble de pratiques où les patients sont considérés dans leur globalité, au sein de leur contexte écologique ». Certaines médecines traditionnelles sont prises en compte et encouragées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), surtout dans les pays en voie de développement et les pays émergents. En effet, elles sont simples d’emploi, économiques et complémentaires de la médecine classique. Néanmoins l’OMS met en garde contre l’absence de réglementation ou la mauvaise utilisation des pratiques liées aux médecines alternatives et pointe effets nuisibles et dangereux.

2. Le rôle et le travail de la MIVILUDES : risques et dérives sectaires dans les domaines de la santé, du bien-être et du développement personnel

Dans un rapport réalisé en 2005, la MIVILUDES précise qu’en quatre ans, le nombre de méthodes en médecine douce recensées est passé de 89 à plus de 2000. En France, seules deux pratiques, l’acupuncture et l’homéopathie sont reconnues par l’Ordre national des médecins et, à condition qu’elles soient exercées par des médecins, remboursées par la Sécurité sociale. Quant à l’ostéopathie, plus de cinq ans après l’article 75 de la loi Kouchner du 4 mars 2002 reconnaissant un statut à l’homéopathie, elle peine aujourd’hui à être réglementée.

L’univers des médecines douces n’échappe pas à de possibles dérives, dues à des personnes à l’éthique douteuse. La popularité des méthodes de soins alternatives attire certains charlatans, ou des sectes, qui profitent d’un cadre légal flou, voire absent. Ces abus font l’objet d’une surveillance croissante, mais il convient de rester vigilant en gardant à l’esprit quelques principes simples.
Depuis les années 70, certains groupes sectaires puisent dans les médecines traditionnelles des semblants de philosophie qu’ils détournent à leurs fins : endoctrinement, abus de confiance, enrichissement. En 2004, la mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) a indiqué les signes qui peuvent permettre d’identifier un mouvement sectaire :

  • la volonté de convertir le plus grand nombre à leurs idées ;
  • l’adhésion inconditionnelle des membres à une doctrine capable de répondre à toutes les questions existentielles et la perte d’esprit critique chez ces membres ;
  • l’exigence d’une disponibilité toujours plus importante et de contributions financières à la limite des capacités des membres ;
  • une structure organisée sur le mode opaque avec un contrôle mutuel des membres et l’exigence d’un dévouement aux dirigeants (obéissance à un maître ou à un gourou) ;
  • le rejet du monde extérieur et la situation de rupture des membres avec leur entourage ;
  • les difficultés des membres qui le souhaiteraient à quitter le groupe ;
  • l’adoption d’un vocabulaire propre au groupe ;
  • le refus de soins ou l’adoption d’habitudes alimentaires strictes et sans exceptions. (Source : le Larousse des médecines douces)

Les promesses et recettes de guérison, de bien-être et de développement personnel sont au cœur des pratiques à risque et dérives sectaires qu’elles émanent de groupes structurés à dimension transnationale ou de la multitude de mouvements nucléaires en réseaux ramifiés, constitués le plus souvent autour d’une poignée d’adeptes.
Ce phénomène est préoccupant par son développement exponentiel au regard de l’augmentation du nombre de praticiens, de techniques non conventionnelles à visée thérapeutique et de formations débouchant sur des qualifications non validées et d’avenir incertain.
L’offre psychothérapeutique est particulièrement concernée par ce constat.
Les dangers et les dérives du marché alternatif de la guérison et du bien-être tiennent notamment à l’absence d’évaluation indépendante et rigoureuse des méthodes qui excluent explicitement ou de fait les pratiques conventionnelles médicales et de la formation.
Le dynamisme professionnel de ces groupes s’affirme : organisation de l’information notamment par le recours à Internet, participation à de nombreuses manifestations (colloques, salons…), diffusion de produits complémentaires thérapeutiques par le système des ventes pyramidales, protection des labels….
De nouvelles tendances à risque apparaissent répondant aux critères d’emprise sectaire.
Cette offre complexe et évolutive génère des interrogations, des signalements, des situations douloureuses et divers délits en droit familial, commercial et pénal.

- Les méthodes “psychologisantes”,

Les thèses développées dans ces groupes s’appuient sur une approche « psychologisante » reposant sur trois postulats :

  • la culpabilité du patient dans le développement de sa maladie ou de son mal être,
  • l’angoisse de la maladie,
  • la revendication d’un mieux être dans une société individualiste et matérialiste.

(Citons entre autres la méthode HAMER et les pratiques héritières des principes haméristes, la Communication facilitée ou la psychophanie, les psychothérapies déviantes ou les faux souvenirs induits)

Cf le détail de chacune de ces méthodes

- Les pratiques aux fins de prévention et de développement personnel

Elles répondent à l’attente d’une approche globale de la personne, dite “holistique”, et aux promesses de « naître sans tare, de vivre plus vieux et de mourir mieux ». Elles intègrent par ailleurs le principe très porteur de précaution.
Dans ce courant, le jeûne est prôné comme facteur de prévention des maladies et thérapie efficace. On y trouve aussi des régimes comme le végétalisme.
Ces approches portées par la vague écologiste et la mouvance new age ont connu un réel succès ces dernières années attirant un nombre important d’adeptes, mais sont en revanche responsables de nombreuses victimes.
Cette catégorie de pratiques compte un nombre significatif d’affaires judiciaires.

(Citons ici l’hygiénisme ou les dogmes du déséquilibre alimentaire et certaines pratiques de développement personnel)

Cf le détail de chacune de ces pratiques

- Les pratiques de santé basées sur l’irrationnel

Une tendance s’affirme autour de la pensée magique et de la quête de spiritualité accompagnée de la foi dans le miracle apte à guérir et à sauver des vies.
Cette tendance regroupe des thérapeutes « spirituels » auto proclamés, “dotés de pouvoirs personnels extraordinaires” dont celui de guérir, des guides spirituels qui recourent à la prière comme pratique thérapeutique exclusive ou encore des groupes d’inspiration orientaliste qui par « la canalisation de l’énergie vitale universelle » permettraient de devenir son propre guérisseur.
Ces différentes pratiques dont certaines peuvent s’exercer à distance voire par téléphone, rejettent la médecine conventionnelle.

(Comme l’Énergie universelle humaine (HUE), le Reiki, les groupes spirituels, l’Eglise Universelle du royaume de Dieu, l’Invitation à la vie intense (IVI))

Cf le détails de chacune de ces pratiques

- Objectifs du ministère de la santé et des solidarités contre les dérives sectaires en 2006
Le ministère de la Santé et des Solidarités a durant l’année 2006 préparé un projet de lutte contre les dérives sectaires dans les domaines sanitaire et médico-social dont le rapport 2006 de la MIVILUDES a souligné l’ampleur. En premier lieu, l’administration centrale du ministère de la Santé et des Solidarités doit améliorer l’organisation de la veille en la matière. Des instructions ont été données aux services pour mobiliser leur ressources de façon à amplifier la recherche des publications et manifestations de toute nature (presse écrite et audiovisuelle, internet, salons…) susceptibles d’encourager de telles dérives. Il s’agit d’un important travail de collecte d’informations qui pourra donner lieu à signalement auprès du parquet ou de la MIVILUDES. Par ailleurs, les services ont été invités à constituer une cellule d’analyse des pratiques non conventionnelles intervenant dans le domaine médical et paramédical. Ce travail s’effectue en lien avec les sociétés savantes et les instances d’expertise placées auprès du ministère de la Santé et des Solidarités. Des instructions ont été données aux services de sorte que les actions de formation des personnels des établissements de santé qui sont financées par l’assurance maladie soient scrupuleusement analysées au regard des risques de captation par des mouvements de nature sectaire et que les outils juridiques et techniques soient améliorés ou créés dans le but de faciliter le repérage de ces formations par les professionnels, et de les exclure du champ de la formation professionnelle continue des personnels hospitaliers. Plus largement, et dans le même esprit, les financements de l’État ou de l’assurance maladie sont rigoureusement analysées avant d’être accordés aux domaines susceptibles de donner lieu à dérives sectaires ou à manipulation (citons,par exemple les diverses solutions proposées à des patients atteints de cancer ou de la maladie d’Alzheimer, ou les méthodes de prise en charge de publics relevant de structures médico-sociales). Dans le cadre d’un même objectif d’accroissement de la vigilance, la directive nationale d’orientation 2007 du ministère de la Santé et des Solidarités, qui indique aux services déconcentrés les thèmes prioritaires de contrôle pour l’année à venir, place la lutte contre les dérives sectaires au nombre des actions à entreprendre de façon prioritaire. Le Guide de la protection de l’enfance, diffusé début 2007 à l’usage des professionnels de ce secteur, comprend un chapitre sur les dérives sectaires et les précautions à prendre en la matière. Enfin, les services doivent commencer à travailler, très rapidement, en lien avec des psychiatres et les associations concernées, à l’accompagnement des sortants de mouvements à caractère sectaire. Des ressources existent déjà, tant dans l’administration centrale que dans les services déconcentrés, pour mener ces actions, et chaque direction d’administration centrale, chaque service déconcentré, sont dotés d’un correspondant en la matière. Le train de mesures mis en place suppose cependant, pour être pleinement efficace, un approfondissement des synergies utiles dans ce domaine avec les différents ministères concernés et la MIVILUDES. À cet égard, les orientations que le ministère de la Santé et des Solidarités a présenté à la MIVILUDES, ont reçu son encouragement.
(source : rapport de la MIVILUDES de 2006 )

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3. L’existence de l’Association pour la Défense des valeurs Familiales et de l’Individu (UNADFI) : à propos des psychothérapies

- Les diverses professions du secteur “psy “

Afin d’y voir un peu plus clair, quelques définitions nous semblent nécessaires :

Psychiatre : Titulaire du Doctorat de Médecine et rattaché à l’ordre des médecins, le psychiatre est spécialisé dans le traitement des maladies mentales et des troubles pathologiques de la vie psychique. Il est habilité à prescrire des traitements chimio-thérapeutiques.

Psychologue : Le titre de psychologue, reconnu depuis le Loi du 25 juillet 1985, est réservé aux seuls titulaires d’un diplôme universitaire de 3ème cycle (DESS de psychologie). Nombre d’entre eux ont une activité essentiellement orientée vers la psychologie clinique. Ils effectuent des bilans psychologiques, entretiens d’évaluation, d’orientation et de soutien psychologique, thérapies … Leur champ d’intervention s’étend aussi au monde du travail et de l’entreprise : organisation, recrutement, bilan de compétences, formation…
Seuls ces deux titres sont réglementés et, par conséquent, garant d’une certaine compétence. Psychothérapeute : Il s’agit d’une fonction et non d’un titre. Les psychothérapies peuvent être pratiquées par des psychiatres et des psychologues ainsi que par des personnes formées à des techniques dans des écoles plus ou moins sérieuses.

Psychanalyste : il s’agit d’une fonction et non d’un statut. Les psychanalystes ont effectué eux-mêmes une psychanalyse et sont inscrits auprès d’une institution ou d’une école qui supervise leur pratique. La psychanalyse découverte par Sigmund Freud apparaît à la fois comme une théorie du fonctionnement psychologique et comme une technique thérapeutique. Son objectif est la prise de conscience des processus psychologiques inconscients. Elle s’intéresse à l’histoire du sujet et, plus encore, au ” comment ” celui-ci a vécu son histoire.

- Qu’est ce que la psychothérapie ?

Les psychothérapies regroupent toutes les méthodes de traitement des difficultés et troubles psychologiques, voire des désordres somatiques, utilisant des moyens psychologiques et, d’une manière plus précise, la relation du thérapeute et du patient. Ainsi, la personnalité du thérapeute compte autant que la technique retenue.
Elles trouvent leur fondement dans différentes théories du fonctionnement psychologique. Les différents courants sont la psychanalyse, le cognitivisme, le comportementalisme et l’humanisme. Elles peuvent être individuelle, de couple, de groupe, de famille, institutionnelle et mettre en œuvre des procédés verbaux et/ou non verbaux.

- Les psychothérapies dites brèves

Elles constituent un ensemble hétérogène de méthodes psychothérapeutiques auxquelles peuvent être appliquées les notions de durée définie, de but thérapeutique désigné et de contrat précis. Le rôle actif du thérapeute donne une place de premier plan à des qualités praticiennes telles que l’empathie, la capacité diagnostique immédiate, la précision et l’opportunisme thérapeutique.
Ces thérapies sont orientées directement vers le traitement des symptômes : un objectif précis et limité est visé.

- Les nouvelles thérapies

Depuis les années 70 les approches psychothérapeutiques se sont multipliées. Beaucoup d’entre elles viennent des Etats-Unis. Il s’agit d’un ensemble de méthodes orientées vers le mieux-être mais qui ne sont pas toutes du même ordre. Elles font presque toutes une place importante à l’approche corporelle et mettent l’accent sur l’expression émotionnelle et la communication non verbale ; elles s’intéressent plus au comportement, à la mise en actes qu’au discours. Elles sont orientées vers “l’ici et maintenant”, la façon dont la personne s’exprime, agit et entre en relation dans le présent, plus que vers l’évocation du passé et la reconstitution de l’histoire du sujet.
Les nouvelles thérapies ne remplacent pas les anciennes ; elles apportent des possibilités diversifiées de réponse aux différentes demandes qui peuvent se manifester dans le champ psychothérapique.

- Comment s’engager dans une thérapie ?

S’informer sur la formation du thérapeute, sa réputation, son expérience professionnelle.
Se faire préciser les données du contrat qui vous liera au thérapeute : cadre thérapeutique, durée, fréquence des séances, prix, engagement concernant les vacances et les absences éventuelles.
Le coût des séances ne peut faire l’objet d’une prise en charge par la sécurité sociale et les mutuelles que si le psychothérapeute est médecin ou psychiatre.

- Psychothérapies et Sectes

Les groupes sectaires n’hésitent pas à faire des emprunts aux techniques psychothérapeutiques. Non contrôlée, accessible à tous puisque, selon certains, chacun de nous en un rien de temps peut devenir psychothérapeute grâce à des formations payantes proposées par n’importe qui, la psychothérapie est un outil très intéressant pour les sectes et futurs maîtres à penser. Détournées de leur finalité par certains, toutes les techniques de psychothérapie peuvent être utilisées à des fins de mise sous dépendance. Ainsi, seront utilisés P.N.L, analyse transactionnelle, rebirth, hypnose, sophrologie, et bien d’autres encore, dans le but de déstabiliser les individus par un travail de remise en question de leurs représentations du monde extérieur et du monde interne, par l’acquisition de nouvelles connaissances et d’un nouveau langage, par la fabrication de certitudes et, enfin, de modeler la personnalité grâce à une relation privilégiée établie entre le thérapeute et le patient où la neutralité bienveillante et l’analyse du contre-transfert n’existent pas.
Instrument de transformation, la psychothérapie peut être exploitée comme un véritable instrument d’aliénation. Le rapport parlementaire sur les sectes en France (1995) regroupe un certain nombre de sectes sous la dénomination de mouvements “psychanalytiques”. Dans cette classification l’on y trouve La faculté de Parapsychologie, la Famille de Nazareth et l’Eglise de Scientologie, diverses organisations “prétendant guérir l’inconscient de traumatismes divers” (p. 54). D’autres associations ou organisations utilisent la psychothérapie, sous toutes ses formes diverses, afin de recruter des adeptes : les mouvements guérisseurs sont nombreux à exploiter ce créneau. D’autres encore ont des pratiques thérapeutiques qui, selon les témoignages, ne seraient pas s’en rappeler les techniques de manipulations mentales. En effet, grâce à certaines pratiques qui feraient revenir du fond de la mémoire des souvenirs traumatisants totalement oubliés (viols, inceste, maltraitances …), cause des troubles présents, des enfants se retournent contre leurs parents sur la base de ces souvenirs retrouvés. Ainsi, ces psychothérapeutes, formateurs, spécialistes de la maltraitance occasionnent des ruptures familiales et fidélisent leur clientèle. De nombreuses plaintes et témoignages ont été déposés contre ces thérapeutes par des familles qui se plaignent de l’utilisation systématique de la référence à l’inceste comme explication des désarrois et des conflits. Depuis une dizaine d’années, l’Amérique du Nord connaît bien ces dérives sous l’appellation du syndrome des faux souvenirs.
Aussi, par le biais de la psychothérapie, des thérapeutes appartenant à une secte peuvent recruter des personnes susceptibles d’intéresser le groupe.
Pour résumer, plusieurs possibilités de dérive sectaire liée à la psychothérapie existent : un groupe qui propose une technique thérapeutique ; un thérapeute qui pratique la psychothérapie à des fins de manipulation mentale ; un thérapeute-adepte qui profite de son pouvoir de thérapeute pour l’influencer à adhérer à un groupe.
(Source : UNADFI )

Ouvrages de synthèse


sectes à l'assaut de la santé

LES SECTES A L’ASSAUT DE LA SANTE, Paul Ariès, éd.Seuil

L’homéopathie ou la naturopathie seraient-elles des médecines crypto-sectaires ? Ces questions ont été ouvertement posées par quelques experts officiels es-sectes.
Paul Aries connu pour ses travaux sur les sectes et McDo dénonce avec force cet amalgame.
Un vrai danger existe certes, mais il tient à la déshumanisation actuelle de la médecine au nom du culte de la toute-puissance, au nom des impératifs économiques du marché
Les frères ennemis de la santé Alternative-Santé et le Quotidien du Médecin ont rendu compte favorablement des thèses de Paul Aries, est-ce le signe d’une alliance possible ? Le pluralisme thérapeutique est souhaitable mais pas avec les idéologies extrémistes.


4. Dans la presse

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- Nota Bene : un site très important, Prevensectes, indépendant présente une mine d’informations sur les dérives sectaires liées à la santé.


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