Le mot du mois

Misophonie

Les sons qui dérangent

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 15/06/2016 par Sabine Bachut

Une personne mâche un chewing-gum, le bruit d'une craie sur le tableau, des bruits anodins qui peuvent finir par énerver. Cependant, certains les supportent moins que d'autres, on parle alors de misophonie.

La misophonie est une intolérance à certains sons très précis, souvent produits par notre entourage. Les psychiatres et les chercheurs se demandent s’il faut la classer parmi les pathologies psychiatriques. Des mesures semblent révéler une activité différente du cerveau des misophones.

Le terme de misophonie fut employé pour la première fois en 2000 par un couple de neuroscientifiques. Elle désignait une détestation très ciblée de certains sons, entraînant une détresse psychologique et un évitement des situations ou des personnes associées à ces bruits. Les sons déclencheurs provoquent des réactions d’aversion immédiate associant du stress, de l’agacement, dégoût et puis, progressivement, colère et violence. Ces dernières s’arrêtent dès que le bruit cesse. La misophonie est littéralement “la haine du son”.

JPEG - 25.7 koLe risque est que tout le monde se reconnaisse comme misophone. Entre la gêne que l’on peut tous ressentir, et un syndrome réel qui nous empêche de vivre, la différence est grande.

Est-ce une nouvelle pathologie ? Par tâtonnement, la psychiatrie moderne procède à des interrogations afin de définir si c’est une pathologie ou non. Les experts ont écartés la phobie et l’hyperacousie (une hypersensibilité de l’ouïe). Certains l’expliquent par un traumatisme lié à une guerre, la pétarade d’une moto ou d’une voiture qui éveille un stress post-traumatique ou une phobie. En tout cas, il y a une réponse émotionnelle forte à un bruit donné. Par conséquent, les traitements expérimentaux tentent d’associer le bruit à un événement paisible et apprécié. Par exemple, associer le bruit crispant à une vidéo sur des animaux ou des voyages… pour couper les associations négatives. D’autres ont recours à des dispositifs filtrant les bruits. L’essentiel étant de reprendre le contrôle sur ses émotions et ne plus se laisser gouverner par elles !

Tiré de : la revue Cerveau et psycho de novembre-décembre 2015

Un article d’allodocteurs.fr sur la misophonie

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