La santé des femmes à partir de 50 ans

- temps de lecture approximatif de 14 minutes 14 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Au lendemain de la journée mondiale contre l'ostéoporose, traiter le sujet de la santé des femmes d'âge mûr paraît primordial. Il est vrai qu'à partir de 50 ans, le corps des femmes subit des changements morphologiques et physiologiques.

© Pixabay
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Selon l’Organisation mondiale de la santé (O.M.S.), l’âge moyen (ou « âge mûr ») s’étend de 45 à 59 ans. Mais ces chiffres n’ont qu’une valeur relative puisque tout dépend des processus de vieillissement naturel : biologique et psychologique.
Chaque femme à l’aube de la cinquantaine ne se réveille pas un beau matin atteinte de tous les maux. La maturité du corps et de l’esprit relève plutôt d’un long processus.
Comment parler de la santé des femmes d’âge mûr ? En terme de ce de déclin ou d’évolution ? Quels sont les principales affections mettant à mal le corps des femmes ? Enfin, face au vieillissement quels sont les apports des innovations médicales et quelle est la place de la prévention ?

1. Être une femme de 50 ans

2. Une féminité mise à mal

3. L’évolution de la médecine : artifices ou progrès ?

1. Être une femme de 50 ans

“L’âge dangereux est caractérisé par certains troubles organiques, mais ce qui leur donne leur importance c’est la valeur symbolique qu’ils revêtent. C’est moins du corps lui-même que proviennent les malaises de la femme que de la conscience angoissée qu’elle en prend.” Simone De Beauvoir, Le Deuxième sexe.

Le vieillissement en questions : aspects sociologiques

Le terme « vieillissement » est à prendre au sens d’affaiblissement naturel des facultés physiques et psychiques dû à l’âge. Vieillir aujourd‘hui demeure un vaste sujet traité par les sociologues, tels que Vincent Caradec (sociologue français, spécialiste des questions de vieillissement et membre du Haut conseil de la population et de la famille ) ou Serge Guérin (sociologue français, spécialiste des questions liées au vieillissement de la société et aux enjeux de l’inter-génération). Tous deux ont montré que la notion de « vieillissement » est largement liée au regard que la collectivité porte sur la prise d’âge et explicitent combien la perception de l’âge évolue en fonction des contextes sociaux.
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L’ouvrage Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, de Vincent Caradec, éd.Armand Colin, 2008 montre un tableau synthétique des nouvelles réalités du grand âge et de sa place dans la société moderne : les grandes problématiques telles que le vieillissement démographique ou la place des retraités dans l’économie sont abordées.

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A son tour, Serge Guérin dans Vive les vieux !, éd.Michalon, 2008 propose une réflexion sur l’allongement de la vie et sur l’importance numérique des plus de 50 ans en France qui transforme les conditions sociales du vivre ensemble. Cette nouvelle donne démographique, selon l’auteur, va conduire dans les trente ans à venir à des ajustements spectaculaires au niveau social, technologique et relationnel.
Vieillir aujourd’hui s’inscrit donc dans un processus sociétal, où la force psychologique de chaque individu préfigure son mieux-être.

Qu’est-ce que l’âge « mûr » ? : Aspects psychologiques

“Par définition, [l’âge mûr] est la période qui précède l’âge pourri.” (Pierre Desproges)

Ce qui nous intéresse ici a été nommé par la littérature médicale par le terme de maturescence (cité dans un article de la revue Santé mentale au Québec en 1991). Ce terme est issu d’une autre notion utilisée en psychologie et appelée sénescence (synonyme de vieillissement). La maturescence, précédant la sénéscence, correspondrait alors à la période allant de l’apogée de l’âge adulte à l’aube de la vieillesse, c’est-à-dire la période entre 45 et 60 ans, décrit par l’OMS comme l’ « âge mûr ».

 

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L’ouvrage La crise du milieu de la vie : une deuxième chance, de Françoise Millet-Bartoli, éd.Odile Jacob, 2006 débute d’ailleurs en reprenant quelques concepts de la médecine chinoise : à 20 ans c’est la croissance, à 30 ans le corps atteint sa plus forte tonicité, à 40 puis à 50 ans il se relâche. Par la suite, tout semble être synonyme d’une longue baisse d’énergie.
Par là, l’auteur exprime les doutes et les remises en cause des individus qui ont atteint le « milieu de leur vie ». C’est souvent une période de crise – parfois accompagnée d’une baisse de moral, mais c’est aussi une occasion de faire le bilan et de rebondir. Ainsi, sont exposées les principales manifestations de cette crise, son influence sur la santé, le moral ou la sexualité, et les moyens de trouver une nouvelle harmonie et un équilibre.
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Comment alors accepter cette situation ? L’ouvrage Comment accepter de vieillir ?, de Paul-Laurent Assoun, éd.de l’Atelier, 2003 démontre que notre société nous conduit à un paradoxe car le culte de la jeunesse y est exacerbé alors que l’espérance de vie s’allonge de plus en plus. Par là même, il répond aux nombreuses interrogations suscitées par la vieillesse, la peur et la hantise de la fin qu’elle induit ou la baisse d’activité physique provoquée par l’âge.
Par conséquent, la crise psychologique à l’aube de la cinquantaine serait provoquée en partie par la perception individuelle de son propre vieillissement mais avant tout induite par nos sociétés actuelles. Avec l’âge, la perception de soi change tout comme le corps change. A quelles transformations le corps d’une femme d’âge mûr est-il soumis ?

2. Une féminité mise à mal

Nombre d’idées reçues foisonnent sur le vieillissement physiologique. A ce sujet, Christophe de Jaegger (gérontologue, fondateur du Centre d’évaluation gérontologique et de l’Institut européen du vieillissement) propose, dans l’ouvrage Vieillir, éd. Le Cavalier bleu, 2002, de traiter des notions telles que le culte de la jeunesse, le vieillissement de la population, pour lesquelles nous avons parfois tendance à éluder la réalité biologique.
En ce qui concerne la femme, ces idées reçues vont bon train : « la ménopause […] marque la fin de la vie sexuelle », « les premières rides apparaissent vers 30 ans », « en vieillissant, on prend du poids »… Autant de critères qui mettent à mal ce qui fait l’essence même de la féminité.

Le corps vieillissant : une mécanique qui s’essouffle

Avec l’âge, le corps évolue et s’affaiblit naturellement, le squelette aussi. Après 25 ans, âge où la masse osseuse est la plus importante, sa densité et sa solidité diminuent. L’ostéoporose guette !
L’ostéoporose représente « l’allègement de la trame protéique osseuse. C’est un phénomène naturel, appelé ostéopénie physiologique, lié au vieillissement du squelette. Le traitement des ostéoporoses endocriniennes ou médicamenteuses est celui de leur cause.
La prévention de l’ostéoporose est donc indispensable. L’immobilité favorisant la perte osseuse, l’exercice physique (marche), voire la pratique régulière d’activités sportives, peut être utile ; tout surentraînement a cependant des effets néfastes. Il est recommandé d’avoir une alimentation riche en calcium et en protéines (lait, produits laitiers, viande, poisson) et de limiter la consommation d’alcool et de tabac. » (Source : article « Ostéoporose » sur le Larousse médical en ligne).

 

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Dans l’ouvrage intitulé Ostéoporose, éd.Odile Jacob, 2004, le rhumatologue Patrick Gepner, présente une synthèse sur l’ostéoporose : quand la craindre, comment faire le diagnostic, comment avoir de bons os pour la vie, comment la soigner, les idées fausses et les conseils.
Connaître l’ostéoporose c’est bien, la prévenir c’est mieux.

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L’ouvrage Comment vivre longtemps sans faire de vieux os, éd.Marabout, 2007, du docteur Serge Rafal, spécialiste en médecine douces, répond à l’ensemble des questions concernant ce phénomène et donne tous les conseils pour préserver son capital osseux. Car c’est souvent à l’occasion d’une fracture du poignet que l’on s’aperçoit de la détérioration de ce capital et il est souvent trop tard.
Il insiste d’ailleurs sur l’importance de la nutrition : il met ainsi en avant le rôle clef des vitamines, des oligo-éléments et expose l’équilibre radicaux libres/antioxydants comme des moyens incontournables de prévention au travers de l’alimentation.

Par ailleurs, l’exercice physique n’est pas non plus à éviter : il demeure utile sous toutes ses formes pour le cœur mais aussi pour les os.
Pour aller plus loin, une série de conférences, mises en ligne par la Bibliothèque municipale de Lyon, s’intitulant « Sport et santé…Pour tous et à tout âge » revient sur les vertus préventives d’une activité physique régulière adaptée, surtout celle concernant « les femmes et le sport » dans laquelle intervient le docteur Elisabeth Brunet-Guedj, Médecin du centre de médecine du sport de l’hôpital Edouard Herriot à Lyon.

Site à consulter : Société française de rhumatologie (rubrique « la rhumato et vous »)

La fragilité du corps est, nous l’avons vu, ressentie d’un point de vue physique par l’affaiblissement de l’appareil locomoteur. Mais d’un point de vue physiologique, que se passe-t-il ? Le coupable semble tout trouvé : les hormones.

Gare aux hormones !

Les hormones, d’après le Larousse médical, sont des « substances sécrétées par une glande endocrine, libérées dans la circulation sanguine et destinées à agir de manière spécifique sur un ou plusieurs organes cibles afin d’en modifier le fonctionnement. » Elles sont sécrétées naturellement donc, mais peuvent aussi faire l’objet d’un traitement particulier comme par exemple à la ménopause.

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L’ouvrage Les hormones des femmes tout au long de la vie, des docteurs Hubert Sacksick et Patrick Demma, éd.Josette Lyon, 2006, offre un panorama complet des hormones féminines qui confèrent aux femmes leur aspect, leur comportement et leurs humeurs, et décrit également les différents types hormonaux, les solutions aux différents problèmes, ainsi que l’ensemble des traitements concernant santé, équilibre et sexualité.

De la puberté à l’adolescence en passant par la grossesse ou la ménopause, qu’elles soient secrétées ou substituées, les hormones jouent un rôle primordial dans la vie des femmes. Leur préscription ne va toutefois pas sans risque de “dommage collatéral”.
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A ce sujet, le livre Ménopause : la vérité sur les hormones « J’accuse », du docteur Henri Rozenbaum, éd.Josette Lyon, 2006, va plus loin. L’ouvrage revient sur la publication aux Etats-Unis, en 2002, de la plus vaste étude jamais réalisée sur le traitement hormonal de la ménopause – aboutissant à des résultats défavorables – elle suscita d’ailleurs un vent de panique chez les femmes traitées ; un peu plus de la moitié d’entre elles interrompit la prise d’hormones, provoquant la réapparition des troubles liés à la ménopause dans 70 % des cas. Les médias, par une interprétation le plus souvent erronée des résultats, et les autorités sanitaires, au nom d’un principe de précaution mal compris, contribuèrent à créer ou à entretenir la panique. Depuis, des études plus approfondies sont parues aux Etats-Unis et en France. Ce livre revient donc sur cette question délicate : le traitement substitutif hormonal de la ménopause est-il concluant ?
Pour bien comprendre les enjeux du traitement hormonal substitutif, l’Afssaps a émis à des recommandations à destination des praticiens et des femmes. Elle suggère une utilisation raisonnée de ce traitement sans adjoindre une posologie stricte car le recul nécessaire sur les effets secondaires manque cruellement encore aujourd’hui.

Site à consulter pour aller plus loin : Avenirs de femmes
A 50 ans, le corps des femmes se fragilise. La prise en charge de leur maux s’est améliorée avec les progrès de la médecine. Mais les dernières avancées médicales permettent-elles réellement un mieux être pour les femmes ? N’y a-t-il pas tromperie ou artifice lorsqu’il est question d’esthétique et de longévité ?

3. L’évolution de la médecine : artifices ou progrès ?

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La Vie de femmes : 50 ans d’avancées médicales, de Catherine Weil-Olivier, éd.John Libbey Eurotext, 2008 souligne une profonde mutation de la société liée aux progrès de la médecine qui ont changé la vie des femmes.
L’évolution radicale de la dernière moitié du XXe siècle a été sous-tendue par des avancées médicales dont les plus marquantes, car les plus médiatiques, concernent la sexualité féminine : accès à la pilule contraceptive, légalisation de l’avortement, prise en charge efficace de la grossesse et, simultanément, droit à la maternité avec la procréation médicalement assistée. Les dépistages de cancers, par leur accessibilité (cancer du col de l’utérus), voire leur généralisation (sein, colon), et le traitement hormonal substitutif contre la ménopause viennent, quelques années après, encore améliorer la qualité de vie des femmes.
Si de telles avancées ont été faites, comment conçoit-on de vieillir aujourd’hui ? Comment les femmes conçoivent leur féminité à cet âge ?

Vieillir mais dans quelles conditions ?

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La notion de longévité peut être perçue aussi bien négative ou positive.

Dans le livre s’intitulant J’ai décidé de bien vieillir : mobiliser son énergie vitale, éd.Albin Michel, 2009, Claudine Badey-Rodriguez, psychologue du vieillissement, s’appuie sur des études de psychologie. Elle explique comment se débarrasser des modes de pensée négatifs qui empêchent de bien vieillir. Elle donne des pistes pour profiter pleinement de la vie. Dans son chapitre « accepter son corps vieillissant, garder l’estime de soi », elle dénonce la dictature de l’apparence qui fait passer le corps vieillissant comme laid, et accuse certains artifices esthétiques proposés par la médecine et la chimie (chirurgie, cosmétiques…).

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Par ailleurs, Le guide du bien vieillir, d’Olivier de Ladoucette, éd.Odile Jacob, 2004 , même s’il s’adresse à des personnes de plus de 60 ans, permet à chacun de trouver des conseils scientifiquement validés pour entretenir son corps et adopter une bonne hygiène de vie.

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Pour aller plus loin, le livre Vivre longtemps et rester jeune : science ou charlatanisme, de Jacques Frexinos, éd.Privat, 2006, raconte, à travers une suite d’histoires et de réflexions, l’évolution des idées, des traitements et des régimes utilisés au cours des siècles pour augmenter la longévité.

Site à consulter pour aller plus loin : le Centre médical européen santé et longévité (CEMESAL)

Esthétique et bonne forme demeurent les critères les plus sensibles du vieillissement touchant la féminité. Et une question se pose : où en est le mythe de la Fontaine de Jouvence ?

Le thème de la jeunesse éternelle : une biologie trafiquée ?

Avec Vieillissement et longévité, de Claude Lafon, éd.Ellipses, 2007, plusieurs interrogations se posent : pourquoi vieillit-on ? S’agit-il d’un processus inhérent à la vie même ? Et comment comprendre le rôle de ce phénomène dans le cadre théorique de l’Evolution ? Les biologistes ont entrepris d’élaborer des réponses qui se révèlent souvent bien différentes de celles que l’on attendrait. Dans le cas de l’être humain, le vieillissement présente des faces multiples : biologiques, mais aussi psychologiques et cognitives, et en outre collectives aussi bien qu’individuelles. L’allongement de la durée de la vie, dont tout laisse penser qu’il va se poursuivre, est porteur de problèmes variés en même temps que d’espoirs. Appréhender l’ensemble constitue donc un chantier aussi pressant que vaste. La biologie nous montre ici l’exemple d’une approche à la fois rigoureuse et ouverte sur tous les aspects de cette question complexe.

Pour continuer, l’ouvrage Les techniques de lutte contre le vieillissement, de Christophe de Jaeger, éd.PUF, 2009, propose de faire connaître les différentes techniques envisageables tout en soulignant les enjeux sociaux et culturels d’un tel allongement de la durée de vie : ralentir le processus du vieillissement et mieux vieillir.
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L’auteur a également consacré un livre à la molécule “de la jeunesse éternelle”, La DHEA : mythes et réalité, éd.Albin Michel, 2005. Molécule porteuse du mythe de la santé et de la jeunesse éternelle, la DHEA a pu apparaître, depuis quelques années, comme une solution-miracle. Mais sa notoriété explosive s’accompagne d’une grande confusion sur sa véritable nature, ses possibilités et ses dangers. Si la DHEA est médicalement passionnante, elle est surtout un produit actif qui a d’importantes conséquences biologiques. Aussi est-il fondamental d’en connaître les clefs afin de l’utiliser sans risques. Peut-on réellement envisager le temps qui passe non plus comme un affaiblissement de nos capacités mais comme un supplément de bonheur et de sérénité ?

Les progrès de la médecine dans la prise en charge de la santé des femmes ont permis d’innombrables avancées dans la quête du mieux être. Les hormones, tout d’abord actrices secondaires dans la transformation du corps de la femme deviennent substitutifs actifs dans la lutte contre le vieillissement. Les avancées médicales ont permis de mettre en place de nouveaux traitements mais surtout d’en comprendre leurs limites ; faisant ainsi de la prévention précoce un des meilleurs remèdes contre les affections et troubles affaiblissant les femmes d’âge mûr.

Aujourd’hui, les pouvoirs publics ont décidé, suite au Plan National « Bien vieillir » (2007-2009) , de faire prendre conscience de l’importance d’une prise en charge sérieuse mais surtout globale de la vieillesse. Car le vieillissement est un phénomène dont les retentissements biologiques, psychologiques et sociaux sont étroitement liés.

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