Des allergies en général aux allergies saisonnières en particulier

- temps de lecture approximatif de 9 minutes 9 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Quand le retour des beaux jours se conjugue avec crises d'asthme, rhume des foins, conjonctivite ou autres irritations... c'est que vous êtes certainement allergique. Un panorama des différentes allergies, en particulier celles causées par les pollens.

© Pixabay
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Si une majeure partie d’entre nous se réjouit du retour du printemps, et se sent d’autant plus encline à flâner au dehors pour profiter du ciel bleu et de l’éclosion florale, bien d’autres voient toutes ces fleurs d’un œil suspicieux. En effet le printemps s’apparente pour eux à une saison cauchemardesque, synonyme d’écoulements nasaux, d’œils rougis, et autres irritations plaisantes. Environ 20 % de la population française est allergique, soit 18 millions de personnes. Parmi elles, 12 millions souffrant de rhinites allergiques et 3 millions d’asthmatiques. Selon l’Association de recherche clinique en allergologie et asthmologie (ARCA), un Français sur deux pourrait être concerné en 2015. Parce que le sujet nous semble de saison, nous vous proposons un point sur les allergies avec un focus particulier sur les allergies aux pollens…

I) L’allergie

  • a) Qu’est-ce qu’une allergie ?
  • b) Les allergies sont-elles fréquentes ?
  • c) Qui sont les allergènes ?
  • d) Du diagnostic au traitement des patients allergiques

II) Les allergies aux pollens

  • a) Le rhume des foins
  • b) L’action des pouvoirs publics
  • c) Un allergène à la loupe : l’ambroisie

bouleau 2

I) L’allergie

La paternité du concept d’allergie, apparu en 1906, est attribuée au médecin viennois Clemens von Pirquet ; il cherchait ainsi à expliquer les aléas liés à l’immuno-thérapie.

a) Qu’est-ce qu’une allergie ?

L’allergie est une réaction anormale de l’organisme à une substance étrangère (allergène), pourtant inoffensive pour un non-allergique. Le premier contact entre l’allergène et l’organisme du sujet est appelé sensibilisation. Le corps considère alors que cette substance est dangereuse et provoque une réaction immunitaire ; c’est l’hypersensibilité.

En savoir plus :

Parmi plus de 6.000 articles classés de A à Z décrivant le corps humain, ses pathologies et leurs traitements, un article rédigé dans un langage clair permet une bonne première approche de la notion d’allergie.

Les allergies croisées

Alors que généralement il faut avoir été en contact préalable avec un allergène pour devenir allergique, des personnes peuvent avoir des réactions allergiques à différents allergènes sans qu’il y ait eu sensibilisation préalable. On parle alors d’allergie croisée.
Selon un article de Stéphane Oiry dans le quotidien Le Monde du 20 avril 2010 les allergies croisées concernent 2 % de la population française et ce phénomène, encore rare il y a une vingtaine d’années, semble être en pleine progression. Ainsi on peut constater de plus en plus d’allergies croisées entre les pollens et certains fruits et légumes ; l’allergie aux pollens précède en général d’une ou plusieurs années l’apparition des allergies alimentaires. Les personnes allergiques à l’ambroisie peuvent aussi l’être au melon, à la banane et à la pastèque.

guide allergies odile
Le guide des allergies, Docteur Bernard Poitevin et Docteur Bernard Chemouny, ed. Odile Jacob
L’ouvrage, qui concerne aussi les médecines alternatives, répond aux questions : pourquoi est-on allergique ? Quels sont les mécanismes biologiques de l’allergie ? Quelle est la différence entre sensibilité et allergie ? Quels sont les allergènes repérés ? Les tests pratiqués ? Les maladies allergiques ? Quels sont les traitements proposés par les spécialistes ? Comment peut-on prévenir l’allergie ?

b) Les allergies sont-elles fréquentes ?

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les allergies se situent au sixième rang des maladies dans le monde ; ainsi, plus d’un enfant sur cinq est allergique !

Les allergies se répartissent en cinq catégories :

• Les allergies respiratoires

• Les allergies cutanées

• Les allergies oculaires

• Les allergies alimentaires

• Les chocs anaphylactiques (manifestation la plus grave de l’hypersensibilité)
allergies cavalier bleu

L’ouvrage de Jean-Luc Ménardo et François-Bernard MichelLes allergies, ed. Le Cavalier Bleu, fait le point sur les origines des allergies et les moyens de lutter contre elles.

c) Qui sont les allergènes ?

Quant aux allergènes, trois types sont distingués :

• Les pneumallergènes ou allergènes aéroportés (acariens, pollens, moisissures, poils d’animaux domestiques) pénètrent l’organisme par voie respiratoire

• Les trophallergènes (arachides, œuf, lait) pénètrent quant à eux l’organisme par voie digestive

• Les allergènes chimiques (aspirine, nickel, chrome, formol, latex) atteignent l’homme par des voies très variées (par exemple : par voie sanguine)

En savoir plus :

  • Un dossier consacré aux allergies sur le site de caducée

dictionnaire des allergies

  • Le dictionnaire des allergènes, de Guy Dutau.
    Recense tous les allergènes connus, de A comme abeille à Y comme yucca. Donne des renseignements utiles et comprend 1.200 références.

d) Du diagnostic au traitement des patients allergiques

La première étape est l’interrogatoire, qui évoque les antécédents familiaux et personnels, les allergènes à l’origine des troubles, avant un examen des signes cliniques. Des tests cutanés sont ensuite effectués ; ils seront confirmés par des examens de laboratoire.
Il existe trois types de traitements :

• le traitement préventif : éviction de l’allergène mis en cause

• le traitement symptomatique : recours aux antihistaminiques (inhibent l’action de l’histamine et sont efficaces sur la plupart des symptômes de la rhinite allergique. Ceux de première génération entraînaient de la somnolence, les plus récents sont mieux tolérés), aux corticoïdes (action anti-inflammatoire), aux cromones (des molécules qui empêchent la libération d’histamine et agissent sur l’écoulement et les démangeaisons nasales), aux bétabloquants, à l’adrénaline, à la théophylline

• l’immunothérapie spécifique : désensibilisation quand l’allergène est clairement identifié ; l’allergène est alors administré en dose croissante par voie orale, sous-cutanée, sublinguale ou nasale pour que l’organisme s’y habitue. Le taux de réussite à ce traitement est de 90% en cas de désensibilisation aux venins d’hyménoptères (insectes aux ailes membraneuses et aux mandibules mordantes), mais varie de 60 à 80% pour les pollens et les acariens. Cette solution n’est envisagée que lorsque la gêne occasionnée est intense et longue (plusieurs semaines). Il est donc inutile d’entreprendre une désensibilisation lorsqu’on est sujet à un rhume des foins quelques jours par an. Ce type de traitement peut néanmoins causer des incidents allergiques graves.
Avec les premiers beaux jours, une certaine catégorie de personnes allergiques se sent particulièrement vulnérable : ce sont toutes les personnes allergiques aux pollens.

II) Les allergies aux pollens

Les réactions allergiques spécifiques aux pollens adoptent diverses formes : rhinite, conjonctivite (yeux irrités et larmoyants, asthme, dermite des prés (apparition de plaques rouges sur la peau) ou bien prurit (démangeaisons de type urticaire ou eczéma).

a) Le rhume des foins

Eternuements sans fin, nez qui coule, voire palais et oreilles qui démangent : voici les symptômes habituels de la rhinite allergique, plus communément nommée rhume des foins. Elle survient quand les pollens entrent en contact avec les muqueuses du nez, et transforme le printemps en cauchemar pour les personnes allergiques.
La rhinite pollinique, réellement décrite vers 1800, était alors appelée “fièvre des roses”, car on la croyait occasionnée par ces fleurs. Le terme de rhume des foins apparait quant à lui en 1828 sous la plume de John Maculoch. Les liens entre la quantité des pollens présents dans l’atmosphère et l’intensité des manifestations observées fut établi en 1873 par Charles Blackley.
Quand l’allergène parvient à atteindre les bronches, celles-ci deviennent le lieu du conflit et peuvent provoquer un asthme allergique. La gêne pour respirer et une sensation d’étouffement aigüe associée à des sifflements, caractérisent alors la crise d’asthme.

En savoir plus :

guide allergies

 

Le guide des allergies aux pollens, de Pierrick Hordé
Cette étude des manifestations allergiques dues aux pollens analyse chacun d’entre eux et présente une carte des caractéristiques polliniques de chaque région de France.

asthme et allergies
L’asthme et les allergies, Docteur Pierrick Hordé, ed. Flammarion
Les réponses d’un allergologue pour aider à mieux appréhender et mieux comprendre les symptômes et les crises.

Le rôle du climat

La pluie, et toute augmentation de l’humidité, entraînent un dépôt des pollens au sol, et libèrent donc l’atmosphère de leur influence. Au contraire, l’ensoleillement permet la libération des pollens, mais le véritable facteur aggravant est le vent, qui favorise leur dispersion.

b) L’action des pouvoirs publics

Pollinovigilance et autres sources végétales allergènes :

Les grandes villes et la plupart des villes de moyenne importance ont mis en place des « calendriers polliniques », coordonnés par le Site du Réseau national de surveillance aérobiologique. Des « spécialités régionales » sont liées à la végétation ; dans l’est et le nord-est de la France, la pollinose au bouleau sévit particulièrement, l’ambroisie est très répandue dans la région Rhône-Alpes et les cyprès se répandent sur l’ensemble du pourtour méditerranéen. Le contrôle de ces végétaux nécessite une action incluant les botanistes, les pépiniéristes, les architectes-paysagistes, les allergologues et les décideurs.

En savoir plus :

  • Le Site du Réseau national de surveillance aérobiologique ; cette association loi de 1901, créée en 1996 poursuit les travaux réalisés depuis 1985 par le Laboratoire d’Aérobiologie de l’Institut Pasteur à Paris. Ce site, très riche en informations, propose entre autres un bulletin allergo-pollinique, des présentations des risques par pollen et par ville et des guides pour reconnaître les végétaux.

jardin
Un jardin sans allergies, Lucy Huntington, ed. Eyrolles
Cet ouvrage explique comment concevoir un jardin afin de pouvoir en profiter lorsqu’on souffre d’allergies. L’auteure y prodigue de nombreux conseils et y répertorie plus de 280 plantes à privilégier et 200 plantes à éviter pour lesquelles elle propose des alternatives.

c) Un allergène à la loupe : l’ambroisie

allergie ambroisie 3

 

Alors que les classiques rhumes des foins apparaissent en mai-juin, les allergies provoquées par le pollen d’ambroisie sont beaucoup plus tardives. Elles démarrent en général vers la fin de l’été : à la mi-août pour se prolonger jusqu’en octobre, avec un maximum d’intensité en septembre.
Le pollen de l’ambroisie provoque chez de nombreuses personnes des réactions allergiques : 6 à 12 % de la population est sensible à l’ambroisie. Il suffit de 5 grains de pollen par mètre cube d’air pour que les symptômes apparaissent. En cette saison, le diagnostic est alors assez facile à poser dans les régions où la plante est présente, ainsi que dans les zones où le vent est capable d’apporter du pollen…

En savoir plus :

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