Steroid Maximus "Ectopia" (2002)

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Il est très rare qu’on puisse parler une nouvelle forme, une nouvelle approche d’un genre, a fortiori lorsqu’il s’agit de musique classique. Pourtant, c’est bien ce que propose cet album, une nouvelle symbiose entre musique classique, BO de films, électronique et rock (auquel seule la batterie, explosive et syncopée, a été empruntée).

Instrumental, toujours dans un format dense et concis qui avoisine les 4 minutes, Ectopia est un véritable tour de force d’écriture pour lequel son concepteur a tourné en compagnie d’un orchestre, passant de showman frénétique à chef d’orchestre. Cela donne des pièces comme Naught et Enzymes plus proches de la musique contemporaine que d’une quelconque sous-branche de musique « populaire » (indus et genres extrêmes inclus), où une section de cordes s’évapore dans la brume, accompagnée sur la fin par un rythme qui perce ce rideau de fumée, nous indiquant que nous venons de pénétrer dans la jungle- urbaine ou végétale ? On continue avec des hœurs féminins oniriques façon années 50 renversés par un big band de jazz toutes sirènes dehors (Tarmac a gris-gris), une bande-son pour film giallo revisité par David Lynch (Bad day in greenpoint), le tout ne manquant pas d’évoquer le cinéma, qu’il s’agisse de scène d’action pure comme des montées de frissons procurées par ces arrangements au millimètre.

Cela ne pourrait être qu’un exercice de style si la patte de Jim Thirwell, plus connu sous les pseudos de Manorexia mais surtout Fœtus, n’était reconnaissable entre mille, lui qui est le seul à allier piano de saloon et jazz canaille avec le fracas d’une orchestration grand-angle. Ectopia est cependant beaucoup plus accessible, que ces prédécesseurs, dont un Gondwanaland beaucoup moins propre et bien plus dérangeant.

Toutes ces ambiances se côtoient, parfois dans un même morceau ; c’est le cas du groovy Chain Reaction, sorte de course-poursuite entre des cuivres toujours plus revanchards et des mélodies réminiscentes de l’age d’or du cinéma. Inutile de craindre le pastiche ou l’agglomérat de gimmicks, ici, Ectopia est bien un disque hors-normes, inclassable, pharaonique et futuriste comme hélas l’industrie du disque ne l’autorise plus guère… A redécouvrir par le plus grand nombre donc, car aucun « public » n’est mieux averti qu’un autre pour cet ovni !

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