Sand "Ultrasonic Seraphim" (1996)

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Depuis quelques années, on ne compte plus les rééditions de krautrock (rock allemand dit « planant ») des années 70 dans les bacs des labels, des disquaires, et donc de la médiathèque de la Part-Dieu. Parmi les plus remarquées de 2011, il y avait « Golem », unique album sorti à l’époque par le groupe Sand, obscur trio de folk planant formé en Bavière au début des années 70. Or il se trouve qu’une réédition plus ancienne, aujourd’hui épuisée et oubliée, était déjà dans nos étagères depuis quelques années.

L’album original Golem – produit par Klaus Schulze dans son studio à Berlin – est ici non seulement présent mais agrémenté d’une dizaine d’inédits, portant le tout à deux disques de dérives planantes et parfois flippantes. Il faut dire que même si l’on est déjà aguerri au son des moogs et oscillateurs chers au genre Krautrock, la voix de sorcier du chanteur Johannes Vester a de quoi surprendre. Peu de chanteurs parviennent à approcher de si près la limite du grotesque, tout en gardant indéniablement cette aura mystique et hors d’age, qui fait de Sand un groupe unique en son genre, très ambient même pour la scène allemande des 70’s. Si les premières écoutes sentent bon la Série B, l’atsmosphère se révèle véritablement enveloppante et troublante.

Les chansons sont en effet très longues, comme de grandes aquarelles hypnotiques et angoissées, souvent basées sur des ritournelles extrêmement simples, mais qui dans l’echo fantomatique de ces lourdes nappes de claviers, prennent une dimension très particulière. Il y a un côté campagnard et naïf en même temps qu’occulte et fascinant dans cette musique, ce qui est probablement du à l’origine géographique du trio : la Bavière profonde, plus précisément le village dont était originaire le légendaire Baron de Munchausen, non loin de Hamelin, bourg d’origine du joueur de flûte du même nom.

Aujourd’hui, Sand est consacré comme l’une des grandes inspirations du « folk apocalyptique » de Current 93 ou les liturgies crépusculaires de Coil. Pour donner des références plus connues, il faut se figurer un mélange entre The End des Doors et les morceaux les plus experimentaux de Can. Un must, en tout cas, pour ceux qui aiment les frissons vintage et la campagne brumeuse des romans gothiques !

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Sand – Ultrasonic Seraphim by Dariev Stands on Grooveshark

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