Reprises de thèmes classiques

Pour rire

Pierre Dac et Francis Blanche s’engagent malicieusement en politique et prennent sagement Le parti d’en rire (paroles de P. Dac et F. Blanche) sur la musique du Boléro de Ravel, saine bonne humeur et verve réjouissante, promesses électorales loufoquement alléchantes …. (et mine de rien, et malgré le fou rire qui guette, les triolets de doubles-croches de Francis-le tambour sont bien en place).

Tout le monde connait la malheureuse histoire de Gabrielle (et pourquoi son mari, pour finir, ne supportait plus le poisson), histoire que nous content en stéréo polyphonique les Frères Jacques dans l’inénarrable Complexe de la truite (F. Blanche), d’après le quintette pour piano et cordes en la majeur, D. 667 de Franz Schubert .

L’avait-on vissée manu militari au piano dans sa prime jeunesse ? Anne Sylvestre adresse une lettre ouverte à Elise et prend taquinement à partie Ludwig van et son Elise, qui décidément la sâoulent avec cette scie-ci … (en réalité un délicieux morceau , trop souvent maladroitement approximé par les apprentis-pianistes : bagatelle en la mineur, WoO 59 de Ludwig van Beethoven).

Le saviez-vous, la pince à linge fut inventée en 1887 par un nommé Jérémie Victor Opdebec. Voir la genèse de cette géniale trouvaille sur l’air de la 5ème symphonie de Beethoven dans cet album-anthologie des 4 Barbus (également inspirés par Mozart et Rossini)

Henri Salvador s’est emparé de l’air de Gilda (Rigoletto de Giuseppe VERDI Acte 1, scène 13) pour raconter l’histoire de Juanita Banana jeune villageoise cubaine qui avait « une drôle de voix » et qui, à la manière de Florence Foster Jenkins voulut faire de l’opéra, au secours !

Dans l’antre du roi de la montagne (Peer Gynt) d’Edvard Grieg est magistralement revisité par le groupe britannique The Who (Hall of the mountain King). Le solo de guitare grimaçant de Pete Townshend et les hullulements de Roger Daltrey façon loup-garou évoquent de façon très expressive la visite du héros Peer Gynt au Roi de la montagne, et à ses filles qui sont des gnomes . On imagine bien , à l’écoute, l’ambiance harrypotteresque qui règne dans le repaire du monarque.

Quelques larmes

Amy Lee, très sombre chanteuse du groupe rock Evanescence, surfe à la hard, dans l’ album the open door sur les chœurs du « lacrymosa » du Requiem de Mozart .

La valse des regrets :

Georges Guétary interprète avec une jolie voix de ténor cette romance surannée au parfum nostalgique, mélodie exquise issue de la Valse pour piano n° 15 en la bémol majeur, op. 39 de Johannes Brahms.

Nana Mouskouri, dans “Mon amour” reprend, voix de velours à fendre l’âme, le 2ème mouvement du vibrant Concerto d’Aranjuez, pour guitare et orchestre de Joaquin Rodrigo.

Trois russes …

Le concerto pour piano et orchestre n°2 en ut mineur de Rachmaninov (2e mouvement) sert de canevas à la chanson “All by Myself” d’Eric Carmen. Celui-ci s’étant imaginé que l’œuvre appartenait au domaine public, s’en est copieusement et talentueusement inspiré, mais, mauvaise pioche …, pour se rendre compte un peu tard, une fois la chanson publiée, qu’il n’en était rien . Il dut se racommoder, probablement carnet de chèques en main, avec les ayants-droit de Rachmaninov, pas contents du tout.

Gloria Lasso, crooneuse qui eut son heure de gloire , nous proposa jadis sa version « dance », aujourd’hui un peu datée, des danses polovtsiennes, superbe thème provenant de l’opéra de Borodine « le Prince Igor » dans étranger au paradis. (arrangé par le grand Francis Blanche)

Le chanteur Sting cite fidèlement le motif de la suite pour orchestre de Serge Prokofiev Lieutenant Kijé (2ème mouvement : romance) , thème élégant et nostalgique, lui-même issu d’une romance populaire « La colombe grise gémit ». Le film que devait illustrer cette suite ne vit jamais le jour. Le scénario s’inspirait d’une nouvelle satirique, moquant le dédale administratif kafkaien de la Russie tsariste : à la suite d’une erreur administrative apparait à l’ordre du jour le nom d’un lieutenant qui, en fait, n’existe pas . Personne n’osant reconnaître l’erreur, ce lieutenant aura donc une vie fictive, dont la suite réalisée par Prokofiev rapporte quelques épisodes.
La voix plaintive du ténor hautre-contre rock fait merveille dans ce lancinant plaidoyer pour un dialogue bien au-delà des frontières (Russians)

… et deux anglais

Décidément inspiré par les compositions classiques le même Sting rend également hommage à John Dowland (compositeur anglais, 1563-1626) célèbre pour ses languissantes lute songs (Ecouter cette version étonnante par Russell Oberlin, une voix androgyne, anachronique). Là encore pour l’ancien de Police, pari amplement réussi dans une interprétation actualisée, quoique collant très exactement à l’original, très personnelle mais indiscutablement pertinente musicalement(Songs from the labyrinth).

Chanson plus bifluorée s’attaque plaisamment au duo de contre-ténors sound the trumpet de Henry Purcell : Honte à la trompette, car, c’est bien connu, rien ne vaut le son du hautbois, surtout le soir au fond des bois.

Quelques autres

Norma Ray dans Tous les maux d’amour nous sert une funk un peu tiédasse hélas, sur un thème pourtant sublime : la Pavane de Gabriel Fauré .

Le célébrissime Canon en ré majeur pour 3 violons et basse continue de Johann Pachelbel en a inspiré plus d’un, entre autres Ménélik qui, comme Perec, se souvient, en vrac, et psalmodie ses états d’âme, en rap.

Pour un peu d’amour et avec beaucoup de sensibilité Henri Tachan s’approprie la magnifique

fantaisie pour piano à quatre mains en fa mineur, op. 103, D. 940 de Franz Schubert.

Dans son Concerto pour Arnould , Maurane rend hommage à son pianiste, Arnould Massart, mais plus encore à l’immense J.S. Bach à qui elle voue une grande admiration, belle performance vocalistique, bravo car, franchement, c’est inchantable car pas vraiment prévu pour Concerto pour violon BWV 1041

Le libanais Claude Chalhoub, avec son beau Stradivarius , a su dans cette reprise orientalisante de la 1ère gnossienne s’inspirer habilement des harmonies modales d’Erik Satie.

Le thème vigoureux et martial entonné par le choeur d’hommes extrait de sur un marché persan de Ketèlbey est incontestablement la cellule dont s’inspire Jo Dassin dans le début de son tube l’Amérique.

Passé recomposé à la mode électro

Recomposed
: Réinterprétations d’oeuvres de Ravel et Moussorgsky par Carl Craig et Moritz Von Oswald, à partir d’enregistrements du Berliner Philharmoniker (en 1985, 1986 et 1987) sous la direction d’Herbert Von Karajan. On s’éloigne ici beaucoup des œuvres originales.

Musique de spectacle

Pitié. Conçue à l’origine comme le fil conducteur du spectacle du chorégraphe flamand Alain Platel où Fabrizio Cassol saxophoniste tendance jazz s’empare de la Passion selon Saint Matthieu de Johann Sebastian Bach .

Pour les enfants

Rappelez-vous le générique de Bonne nuit les petits, mais si, Nounours, Nicolas, Pimprenelle, souvenez-vous…Et bien la version originale est de Giovanni Battista Pergolesi Que ne suis-je la fougère ?. Comment, vous n’étiez pas encore né ?




Le thème de la comptine doucement s’en va le jour est extrait, à pas de velours, de l’opérette de Johann Strauss die Fledermaus (la chauve-souris) à l’acte II (Brüderlein und Schwesterlein)

Quelques anthologies

Les classiques de Gainsbourg : les musiques qui l’ont inspiré : Brahms, Chopin, Dvorak

Dans son album un jour on vit Frida Boccara, servie par Eddy Marnay, nous offre un florilège vocal de chansons reprenant pour la plupart des thèmes classiques : Haendel, Bach (admirable thème dit « du veilleur » de la cantate 147), Telemann, Smetana, Granados … Une voix déjà désuète mais profondément touchante.

Dave : “Classique” (Odeon / EMI) Hommage à Dvorak, Wagner, Schubert …

La Famille Maestro vol. 1 et 2 (Sony BMG Music)

Les airs célèbres des plus grands compositeurs, spécialement adaptés en chanson pour les enfants.

Quelques sites

Les thèmes classiques dans la chanson française L’ACIM, portail des bibliothécaires musicaux dresse une liste classée par ordre alphabétique de compositeurs.

Wikipedia propose sur cette page (list of popular songs based on classical music) une sélection chronologique, riche et un peu rhapsodique, de thèmes classiques repris dans les musiques populaires les plus diverses.

Chansons sur des mélodies de Beethoven

Arielle Dombasle, Nas, Johnny Halliday, Whitney Houston, Dario Moreno et al. ont tous en eux quelque chose de Ludwig…

Do it yourself !

Muni d’un incontestable brin de plume, vous avez terriblement assuré pour les lyrics, THE chanson est prête, mais impossible de trouver la moindre bribe d’harmonie, le moindre fragment de mélodie …

Qu’à cela ne tienne, un peu Shadok sur les bords, vous dénicherez à coup sûr dans le Dictionary of musical themes

l’embryon musical dont vous ferez, félicitations, un beau bébé.

Dico un peu costaud, sans tablatures, classement par compositeurs, titres (langue anglaise), tonalités.

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