Phily Sound : the Soul of Philadelphia

Philadelphia International records : l’âme d’une ville

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 30/11/2022 par Eric

Durant les années 60 un nouveau son surgit des ghettos noirs, mélange de Rhythm and Blues et de Gospel : la Soul music. Synonyme de changement, de contestation et de revendication pour la communauté afro-américaine, cette musique va évoluer, marquer les esprits et remplir les pistes de danse avant d'être avalée par la vague disco.

Philadelphia International records
Philadelphia International records

Trois villes et trois maisons de disques vont particulièrement marquer la Soul Music, Detroit (Tamla Motown), Memphis (Stax Records) et Philadelphie (Philadelphia International Records). A chaque fois des hommes de talent se cachent derrière ses labels : Berry Gordy et ses nombreux collaborateurs pour Tamla Motown, on trouve Isaac Hayes, Otis Redding et les tenants du Memphis Sound chez Stax records. Enfin Kenneth Gamble et Leon Huff sont le duo gagnant du Phily Sound.

Gamble & Huff se sont rencontrés au tout début des années 60, alors qu’ils ont à peine 20 ans. Mais leur duo artistique va marquer la musique populaire américaine. Ils composent, écrivent, produisent, (contrôlent), cosignant plus de 3000 chansons, dont 15 dans le Top singles américains, et plus d’une vingtaine de disques d’ors.

Mais avant cela les deux producteurs essayent plusieurs formules et combinaisons avant de trouver la formule gagnante en créant un premier label de Soul Music (Excell Records) et en proposant une soul plus politisé en direction des classes moyennes urbaines. Cela leur ouvre les portes du succès et leur renommée grandit à tel point que de nombreuses stars rejoignent les deux Philiadelphiens pour relancer une carrière déclinante, ainsi Wilson Pickett, Jerry Butler, Dusty Springfield retrouvent avec Gamble & Huff le chemin des charts. Les succès rencontrés gonflent les caisses du label ce qui permet à nos deux compères de fonder en 1971 un label plus conséquent : Philadelphia International Records.

Comme chez Tamla la plupart des artistes enregistrent dans le studio du label (Sigma Sound studios) avec l’orchestre maison connus sous le nom de MFSB (Mother Father Sister brother). David Bowie vint d’ailleurs enregistrer une partie de son album Young Americans dans les studios du label.

TSOP” (The Sound Of Philadelphia) – The MFSB : 

Pour certains l’hymne du Philly Sound…

Ce qui caractérise le Phily Sound c’est avant tout le raffinement des arrangements et des orchestrations. L’orchestre maison pouvant atteindre un nombre conséquent avec section de cuivres, de cordes, en plus des instruments plus traditionnels de la soul music. On peut définir également ce son comme le pont entre la période glorieuse de Tamla Motown et le clinquant de la vague disco qui reprendra (simplifiera) tous les codes du Philly Sound.

La liste est longue des chanteurs, chanteuses et groupes qui s’illustrèrent sur ce label : The O’Jays, Lou Rawls, Don Convay, The Intruders, The Three degrees, Teddy Pendergrass, The Jacksons (ex Jackson 5 ), The Trammps, Harold Melvin & the Blue Notes…

La période faste du label se situe entre 1971 et 1974, durant laquelle on retrouve les perles suivantes qui établirent la réputation du Philly Sound.

 “For the love of MoneyThe O’Jays (Album : The very best of the O’Jays)

En 1972, les O’Jays avaient une longue carrière derrière eux. Mais en ces débuts des années 70 ils se trouvaient dans le creux de la vague. Après avoir refusé un contrat avec Tamla Motown puis Stax, ils signèrent chez Philadelphia pour une suite de hits.

Ex batteur du groupe, le chanteur Teddy Pendergrass est la voix (grave) de cet énorme succès (repris plus tard par Simply Red).

Me and Mrs Jones” – Billy Paul (Album : 360 degrees of Billy Paul)

Billy Paul commença sa carrière très jeune comme chanteur de jazz, accompagnant même Charlie Parker avant la mort du saxophoniste. Mais comme ses disques de jazz ne rencontrait qu’un faible écho, il décida d’enregistrer un album de soul music avec l’aide du duo. L’album qui en résulta fut multi recompensé et lança la carrière du chanteur et du label.

Depuis le duo a été reconnu par le Rock and Roll hall of fame, et a reçu un titre du Berklee College of Music. Kenneth Gamble est devenu un militant musulman et les deux continuent à jouer à composer.

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One thought on “Philadelphia International records : l’âme d’une ville”

  1. DESAYES Sandrine dit :

    Bonjour,
    Très bon article. Née en 1972, j’ai moi même découvert à l’adolescence Billy Paul et MFSB grâce à mes parents qui doivent toujours avoir le 33 Tours Philadelphia Sound special discothèque été 74 !!

    Cordialement,
    sdesayes

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