Paul Dessau "Orchesterwerke" (1994)

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 27/01/2024 par GLITCH

Le legs musical de l'ex-RDA nous est à peu près inconnu. Seul le nom de Hanns Eisler, élève repenti de Schönberg et auteur de l'hymne est-allemand surnage encore. Pourtant, un autre musicien au moins mérite d'être tiré d'oubli...

Paul Dessau, compositeur aux ordres mais musicien intègre a su habilement, à l’instar de son comparse Bertold Brecht, allier engagement et liberté de langage.
Ce disque rassemble quelques pièces essentielles qui permettent d’apprécier les différentes facettes de son talent d’orchestrateur.

Les Variations-Bach, espiègles et fantasques, déroulent un drôle de kaléidoscope plein d’un tendre irrespect pour le Cantor, tout en montrant que l’écriture rigoureuse de Bach peut se couler heureusement dans la combinatoire du dodécaphonisme.

Les Musiques d’orchestre , d’un style plus libre et radical fourmillent de plans sonores et d’évènements, rappelant parfois la manière exubérante de Ives. Des mélodies de Bach (encore !) ou de chants révolutionnaires se glissent dans de nerveuses embardées de cuivres hachées de rythmes superposés, avant de s’éteindre dans un fourmillement de cordes suspendues . Musique intense et résolue qui projette la tradition dans l’espérance politique.
Enfin, In memoriam Bertolt Brecht , sombre et dramatique, prend un rythme de marche tourmentée pour mieux signifier son exergue : « Maudite soit la guerre ! »
Un disque précieux pour découvrir un des musiciens les plus novateurs de l’après guerre, de l’autre côté du mur.

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