Forget me not

Grebo

Publié le 03/01/2019 à 13:14 - 4 min - par Luke Warm

L’Angleterre est souvent le théâtre de mouvements musicaux au succès aussi foudroyants qu’éphémères : retour 30 ans en arrière avec l'un de ces spécimens, le Grebo.

Tournée de reformations 2019

Le Grebo était une scène qui a émergé dans les Midlands, notamment à Leicester et Stourbridge, et qui regroupait quelques dizaines de formations qui avaient pour seul point commun de proposer un patchwork musical (ou bouillie sonore selon les points de vue) aux ingrédients aussi variés (dans leur dosage) que le metal, le hip hop, l’electro (alors en plein développement), le goth rock ou le rock indus.

 

 

 

 

 

 

 

Ce mélange se retrouvait aussi dans une imagerie psyché-fluo et un look fait de cheveux rasés sur les côtés et longs sur le dessus – parfois dreadlockés, rarement propres – de grands pulls à rayures, avec des jeans amples ou des shorts. Apparue à la fin des années 80, ce mouvement, entre punk et hippie sera balayé au bout de quelques années par le succès colossal de la britpop et du grunge.

 

 

 

 

 

 

 

 

A l’origine du nom, se trouve un groupe justement originaire de Stourbridge, Pop Will Eat Itself et deux de leurs titres « Oh Grebo I Think I Love You » et « Grebo Guru ». Il s’agit d’un mot d’argot des Midlands désignant une sorte de loser débraillé et fainéant. Il n’en fallait pas tant pour les hebdomadaires musicaux en vogue à l’époque, soit le NME et le Melody Maker, qui s’emparent du mot pour créer une étiquette que bien des groupes concernés rejetaient fermement.

Retour en sons et en images :

PWEI “Grebo guru”

Pop Will Eat Itself ou PWEI reste toujours actif aujourd’hui même si le groupe s’est très vite éloigné du son grebo. Son plus célèbre fait de gloire, outre d’avoir été single de l’année dans le NME en 1986, reste d’avoir compté dans ses rangs (comme guitariste et chanteur) le compositeur reconnu de musiques de films, Clint Mansell (Requiem for a dream, Ghost in the shell,…)

PWEI “X Y & Ze”

Wonder Stuff “Who Wants To Be The Disco King ?”

Peut-être le groupe du mouvement Grebo au succès le plus pérenne, tous ses singles entre 1988 et 1994 entrant dans les charts anglais.

Ned’s Atomic Dustbin “Kill your television”

Le troisième groupe originaire de Stourbridge, avec The Wonder Stuff et PWEI, tirait sa particularité de ses deux bassistes et de son look aux mélanges douteux (cheveux longs, short de sport et collection de tee shirts larges) atteint le succès dès son premier album, “Godfodder“.

https://www.youtube.com/watch?v=vonvSnYjGu8

Carter the Unstoppable Sex Machine (ou Carter USM) “The Only Living Boy In New Cross”

Autre groupe à succès du mouvement (mais encore une fois surtout en Angleterre), le groupe londonien se voulait volontiers provocateur, étant même banni à vie de Glastonbury après en avoir insulté le fondateur.

https://www.youtube.com/watch?v=nGaX9lWBTMQ

Crazyhead “What gives you the idea that you’re so amazing baby”

The Bomb Party “Kill Your Wife”

Parfois considérés comme les parrains du movement Grebo, leur musique était un croisement entre les grondements gothiques des Doors et le psychobilly des Cramps

Gaye Bykers on Acid (ou GBOA) “Everythings groovy”

Deux albums chez Virgin avant de se faire virer faute de ventes, les Gaye Bykers on Acid originaires de Leicester aimaient à mélanger punk et électronique.

Age of Chance “Don’t Get Mad… Get Even!”

La musique du groupe de Leeds était basée sur des samples, des riffs de guitare puissants et une section rythmique brutale. Ils ont été parmi les premiers groupes de rock à utiliser un DJ.

Jesus Jones “International bright young thing”

Le groupe au succès le plus large remplissant des salles même aux Etats-Unis grâce à leur mélange de guitares et de house.

EMF “I Believe”

A cheval entre le Grebo et Madchester, le groupe connut un succès phénoménal dès son premier single « Unbelievable » et son premier album « Schubert dip »… sans jamais confirmer ensuite.