A redécouvrir

Louise TALMA : The ambient air – Lament – 7 episodes… (2005)

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 07/02/2024 par GLITCH

Louise Talma (1906-1996) fut la plus française des musiciens américains. Née à Arcachon, fille d'une cantatrice française, elle étudia au conservatoire américain de Fontainebleau où elle se révéla compositrice sous la direction de Nadia Boulanger (enseignante d'Elliott Carter, George Gershwin, Michel Legrand ou Philipp Glass).

Elle fut la première femme élue à l’Académie américaine des Arts et Lettres. La première aussi à voir un opéra joué –et ovationné- dans une grande salle européenne ( The Alcestiad à Francfort en 1962). La première encore, à recevoir la bourse Guggenheim…

Et sa musique est à peu près inconnue, du moins en Europe. Aucun enregistrement n’est aujourd’hui disponible. C’est pourquoi celui-ci, paru en 2005, est précieux autant que rare.
Il s’attache aux œuvres tardives de Talma, d’une belle maturité. L’ensemble allie une grande souplesse tonale héritée de Schönberg, un entrain rythmique qui dénote son Stravinsky et un art de la suggestion poétique qui fleurit entre Ravel et Koechlin

Cette musique peut à bon droit être qualifiée d’impressionniste. Beaucoup de ses compositions forment de petits cycles qui font succéder les points de vue. Des instants qui fixent une couleur, avant de faire glisser la lumière vers un autre aperçu.

Les Variations on 13 ways of looking at a blackbird, pour ténor, hautbois et piano offrent un beau et malicieux exemple (textes et musique) de cette adresse kaléidoscopique. Les 7 épisodes de Lament, pour flûte, alto et piano illustrent autrement cet art de l’instant, entre danse et élégie. De même le subtil Ambient air, qui esquisse en 4 instruments le vent, la brume, la pluie ou l’écho. Soundshots égrène ses « éclats de son », miniatures ludiques et pétillantes en forme d’exercice pour le clavier, comme les Mikrokosmos de Bartok.
Cet art du contraste subtil culmine en grand format dans Full circle, pour orchestre de chambre. Ici le chant des flûtes s’expose à des climats motoriques, ou des harmonies suspendues.

Les pièces dépassent rarement les 10 minutes. Mélodies charmantes et agiles, qui s’épanouissent dans des tableaux chambristes aux lignes claires, aux arêtes et aux couleurs vives On remarque une dilection notable pour la flûte, qui virevolte ou arabesque tendrement . L’effusion mélancolique et la danse s’y mêlent dans une grande fluidité.

Un programme de toute beauté, où grâce et vivacité s’équilibrent à merveille.

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