Heldon – Un rêve sans conséquence spéciale (1976)

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Heldon, à l’instar de formations comme Pôle, est emblématique de ces groupes underground français, souvent instrumentaux, et injustement inconnus. Mené par le guitariste et grand amateur de philosophie (et accessoirement ami de Gilles Deleuze) Richard Pinhas, dont le jeu est inspiré par Robert Fripp, Heldon est l’auteur d’une discographie extrêmement à la fois recherchée et admirée par les amateurs d’expérimental du monde entier. Ce disque est d’ailleurs à l’époque sorti dans une 2ème version sur un label New-Yorkais, sous le nom « A dream without reason ».

« Marie Virginie C. » propose une vision en cohérence avec la pochette, c’est-à-dire déshumanisée, machinique voir sidérurgique. Pinhas empile les textures de guitares hurlantes avec une froideur méthodique, impassible devant cet amoncellement de d’acier inoxydable. « Elephanta » prend des chemins de traverse que n’aurait pas renié un Brian Eno : ce ne sont « que » des percussions entremêlées, déployant une sorte d’atmosphère de jungle menaçante, prolongée par un « MVC II » aux basses lourdes et corrosives. « Toward the red line » vient confirmer que Pinhas a développé son propre style, bien loin de Robert Fripp, puisqu’il s’agit de séquences électroniques à la Tangerine Dream, accompagnées à la basse par Jannick Top, qui venait alors de sidérer le public au sein de Magma.

« Un Rêve sans conséquence spéciale » a définitivement des airs d’énorme avion de guerre échoué au milieu de la jungle, tant l’infernale cadence des machines y rencontre la moiteur étouffante des musiques transversales. Bien plus proche de la musique contemporaine et de la minimaliste que du rock.

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