DOWNLOAD "The Eyes of Stanley Pain" (1997)
Publié le 08/10/2012 à 08:31
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2 min -
Modifié le 30/09/2022
par
Admin linflux
« Ce qui n’est pas légèrement difforme a l’air insensible ; d’où il suit que l’irrégularité, c’est-à-dire l’inattendu, la surprise, l’étonnement sont une partie essentielle et la caractéristique de la beauté. L’étrangeté est le condiment nécessaire à toute beauté ». Cette citation de Baudelaire est mise en exergue dans le livret de ce Eyes of Stanley Pain, deuxième album de Download.
On ne pourrait trouver meilleure mise en bouche pour aborder un tel groupe. A l’image de Baudelaire attiré par Edgar Poe, les canadiens de Download (de Vancouver, précisément) ont tissé quelques amitiés transatlantiques avec des anglais. Celle avec Steven Stapleton, dont les moustaches et les lunettes rappellent furieusement la pochette (et si c’était lui, Stanley Pain ?), et celle avec Genesis P-Orridge, alors en plein exil californien, qui collabore ici sur deux titres. Nous avons ici affaire à la rencontre sur une table de dissection entre l’electronica foisonnante à la Warp, et l’industriel torturé que créaient les membres de Download depuis le début des années 80 au sein du groupe Skinny Puppy.
L’IDM (qu’on appelait encore parfois à l’époque ‘Braindance’) se voit donc ici malmenée, télescopée, et au final transcendée par l’indus mutant et polymorphe de Skinny Puppy. Download fait ici se rencontrer deux pôles longtemps confinés chacun dans une extrémité : l’improvisation et la musique électronique. C’est encore plus flagrant sur “Fire This Ground“, carrément issu d’une jam session et parcouru de bruits plus proches du monde animal que de ce qu’on attend d’un disque électronique ! Ailleurs, c’est la drum & bass qui permute à toute berzingue (“Outafter“), voire la musique de film, sur le très cyberpunk “Base Metal“, aux atmosphères de Gotham City plombée et maladive.
Un album en forme d’exutoire, malgré une profusion de détails qui ne manque pas de désarçonner (c’est le but), à réserver aux oreilles très aventureuses.
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