Coil "Astral Disaster" (2000)

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

En attendant que soit enfin rééditée l’œuvre de Coil, groupe désormais culte mais aux disques introuvables depuis la faillite de son distributeur, World Serpent, pourquoi ne pas redécouvrir Astral Disaster, l’un de leurs albums les plus ambient, porteur d’une ferveur immobile et pour ainsi dire mystique, typique du vocaliste John Balance. Il faut attendre le solennel ‘The Sea Priestess’ pour l’entendre déclamer, d’une voix entourée d’écho, comme dans une cathédrale.

Enregistré en seulement deux jours pendant la fête païenne du Samhain, dans un local situé « sous le niveau de la Tamise », cette longue dérive somnambule semble célébrer un Londres occulte et hors du temps, comme la plupart des disques du duo. Mais ici, l’apaisement est total, malgré la présence de deux invités aux claviers (moog, mellotron et hammond sont utilisés), dont Drew McDowall et Thighpaulsandra. Sorti entre les deux volets du diptyque lunaire ‘Musick to Play In The Dark’ (deux chef d’œuvres qui font écho au Kid A de Radiohead, paru en même temps), Astral Disaster est une réussite indéniable de ce genre encore si méconnu qu’est l’ambient, au dénuement à peine perturbé par un piano mélancolique et un chant habité, comme étouffé par la galaxie lointaine dont il semble nous provenir (I Don’t Want To Be The One, au violon sépulcral, accompagné par Gary Ramon du groupe psyché Sun Dial à la guitare).

Si la pochette peut faire redouter – à tort – un contenu dérangeant (il s’agit d’une peinture de l’artiste surréaliste Babs Santini, qui n’est autre que Steven Stapleton), elle avertit en tout cas l’auditeur de l’effort nécessaire pour apprivoiser ce voyage aux sonorités pourtant si douces : seule une écoute au casque révèlera les nuances des nappes synthétiques des deux musiciens.

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