Clementi – Piano Music / Balazs Szokolay, Piano

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux


Tout pianiste apprenti a rencontré une œuvre de Muzio Clementi. Est-ce la difficulté du débutant ? une réputation de pédagogue et de virtuose qui a nui à celle du compositeur ? En tout cas, la réputation du maître n’est pas à la hauteur de son talent. On se souvient davantage de remarques désobligeantes de Mozart (« C’est une vraie mécanique ») que de l’admiration de Beethoven qui lui confia l’exclusivité de l’édition anglaise de ses œuvres…

On est loin de trouver toutes les œuvres enregistrées de Clementi à la Bibliothèque municipale de Lyon, et si l’on veut écouter quelques unes de ses sonatines qui ont fait le bonheur ou la peine des élèves pianistes, il faut se reporter à ce disque qui en propose sept ainsi que trois sonates, toutes œuvres jouées au piano contemporain et datant de la fin du dix-huitième siècle, composées immédiatement avant ou pendant la Révolution française. Nous ne sommes pas loin du romantisme, mais très loin de la sécheresse qu’on attribue trop souvent à Clementi. Le terme d’ Empfindsamkeit (sensibilité) vient assez naturellement à l’esprit quand on écoute les 6 sonatines progressives de l’opus 36, et même celui de Sturm und Drang (tempête et passion) à propos de la sonate en fa dièse mineur opus 35 n°5, très pré-romantique. On est entre Carl Philip Emmanuel Bach et Joseph Woelfl, on entend un grand compositeur qu’il faut apprécier sans le comparer aux géants qu’il a pu côtoyer.

L’interprétation sur un piano de notre époque donne à ceux qui ont dû jouer Clementi dans leur jeunesse une petite émotion bien dans la note de ces œuvres à redécouvrir. Mais le pianiste hongrois Balazs Szokolay est bien au dessus du niveau des jeunes pianistes qui s’escriment sur les sonatines de Clementi, et il n’est pas nécessaire d’avoir déchiffré une de ces sonatines au piano pour goûter ce disque.

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