A redécouvrir

Norbert BURGMÜLLER : Sonate, concerto, quatuors…

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 07/02/2024 par GLITCH

« Après la mort prématurée de Franz Schubert, aucune ne pouvait nous toucher de manière plus douloureuse que celle de Burgmüller. Au lieu de décimer parmi les médiocres, que l’on trouve à la pelle autour de nous, le destin nous prend nos meilleurs généraux » (Robert Schumann, 1836)

Un peu plus qu’un disque, c’est un compositeur oublié que nous proposons cette fois de redécouvrir.

Né en 1810, en même temps que Schumann et Chopin, et mort en 1836, la vie de Burgmüller a tout du chromo du musicien romantique maudit.
L ’amitié et l’admiration de Mendelssohn et Schumann ne le protégèrent pas de violentes et douloureuses ruptures. D’abord celle de ses fiançailles, suivie de peu par la mort de la promise.  L’épilepsie et l’alcoolisme ensuite, qui hachèrent le cours d’une vie qu’il finit noyé dans une cure thermale.
Son enterrement compta une longue procession d’admirateurs, Mendelssohn composa pour cette occasion sa marche funèbre op.103.

Norbert Burgmüller

Burgmüller n’aura composé qu’une vingtaine d’opus, parmi lesquels une sonate pour piano, deux symphonies (la 2è complétée -sans être achevée- par Schumann). Son catalogue compte aussi deux quatuors et un concerto pour piano.
On y trouve une palette d’héritages maîtrisés et d’audacieuses préfigurations. Ses compositions semblent suivre Beethoven (3è quatuor) et appeller Brahms (notamment dans les symphonies). Son style évoque Schumann et Spohr (son professeur), et surtout Schubert, le musicien le plus proche de sa sensibilité.

Pourtant, au-delà des références, c’est l’originalité, la forte personnalité de sa musique qui retinrent l’attention des contemporains de Burgmüller. Chez un compositeur qui écrit son premier quatuor à 15 ans et une magnifique sonate pour piano à 16, l’ardeur juvénile, l’art de la modulation, le sens mélodique sont déjà affranchis de la redite révérencieuse ou de l’exercice scolaire. Cette maturité précoce rappelle la trajectoire de l’espagnol Juan Crisostomo Arriaga, autre météore contemporain de Burgmüller et auteur de splendides quatuors.


 

Le critique du blog Passée des arts écrit avec justesse à propos de la sonate :

“Il y a quelque chose d’éperdu et de profondément poignant dans la lutte permanente que semblent se livrer courage et résignation dans cette sonate qui ne cesse de déployer une fantastique énergie, presque euphorique dans le brillant dernier mouvement, jusqu’à ce que l’irrépressible élan qui l’emporte vienne se briser sur les dernières mesures, se muant en une sorte de rage muette martelée par les derniers accords.”

 

Dans le catalogue de la BML

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