Voyage en Italie

- temps de lecture approximatif de 17 minutes 17 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

« L'ITALIE PASSIONNE, l'Italie exaspère, l'Italie déroute ». C'est ainsi que Marc Lazar, spécialiste de l'Italie, dépeint ce pays célébré pour sa richesse culturelle, son patrimoine artistique, ses paysages, son art de vivre ou encore son dynamisme. L'Italie contemporaine est plutôt mal mal connue : « la passion pour l'Italie véhicule et alimente des clichés ». Si de nombreuses facettes de cette Italie du XXIè siècle sont héritées du passé (pouvoir de la mafia, conflits d'intérêts entre la sphère économique, les médias et le politique), l'Italie du temps présent a connu de profondes mutations : révolution profonde du système partisan, remise en question des références et des mythes fondateurs de la République. Observer cette Italie, c'est s'embarquer pour un voyage rythmé par des étapes totalement inédites et d'autres au parfum de déjà vu, de Rome à Venise.

Italie © Pixabay
Italie © Pixabay

Préparation au voyage
L’Italie contemporaine, CERI – Fayard
Cette approche plurielle proposée permet à chacun, connaisseur ou non de l’Italie, d’aborder, outre ses aspects les plus contemporains, ce pays méditerranéen dans ce qu’il a de plus passionnant : son art de mêler le nouveau et l’ancien.

Comprendre l’Italie des années 2000 : du social au politique, textes réunis par Carmela Lettieri, Publications de l’Université de Provence
Quelle est la nouvelle configuration qui caractérise l’Italie dans cette première décennie du XXIè siècle ? Ce volume apporte des réponses multiples et nuancées à cette question. On y examine les modifications dans le processus de formation et de maintien de l’exécutif, les réformes en matière de justice, le journalisme politique, la criminalité organisée, le débat sur les terrorismes des années soixante-dix, les politiques de déplacements urbains à Rome et les politiques territoriales à Naples.

Rome

Il Cavaliere

Silvio Berlusconi est moins un personnage neuf que la somme de tous les désirs contradictoires des Italiens. Moderne, mais aussi traditionnel, il offre à ses compatriotes une rupture avec une certaine manière de faire de la politique – aidé en cela par la mainmise sur les médias -, mais il les rassure également en préservant les traditions, avec une ouverture timide sur le monde et un libéralisme fortement teinté de colbertisme.
“Berlusconi, pourquoi ?”, Le Monde – 06/02/2009, un article de Philippe Ridet.

La Cour constitutionnelle italienne vient d’annuler la loi qui mettait le président du conseil à l’abri des poursuites judiciaires. Cette décision ouvre une phase d’incertitude politique en Italie. Déjà fragilisé par le battage médiatique autour de ses aventures féminines, le président du Conseil italien va désormais devoir faire face à la réouverture de son procès. Face à ces attaques judiciaires, Silvio Berlusconi essaiera probablement de gagner du temps en évoquant son emploi du temps de président du Conseil qui l’empêcherait de se rendre aux convocations de la justice. Il pourrait ainsi gagner des semaines et aller jusqu’à la prescription, ce qu’il a déjà fait dans d’autres affaires.

M. Berlusconi dispose aussi de plusieurs atouts maîtres pour rester au pouvoir, malgré les appels à la démission lancés par sa bête noire, l’ancien juge anticorruption Antonio Di Pietro, chef du parti Italie des valeurs. Plusieurs appuis solides : 100 sièges à l’assemblée, 40 au sénat et son allié fidèle, la Ligue du Nord. De plus, le parti démocrate est trop affaibli pour lui faire échec. Soutenu par l’opinion publique, Berlusconi multiplie les attaques contre les « juges rouges », aussi impopulaires que la justice italienne, qui empêche chacun de « faire ses petites affaires ». Enfin, le Cavaliere contrôle la TV, seule source d’information pour 70% de la population. Selon un sondage récent publié par Il Giornale, le quotidien dirigé par le frère de Silvio Berlusconi, des élections anticipées conduiraient aujourd’hui à la victoire de la droite alliée à la Ligue du Nord. Seule une partie de la société italienne (grands patrons, intellectuels, Eglise…) s’inquiète de l’image de l’Italie berlusconienne véhiculée à l’étranger et du rôle grandissant de la Ligue.

“Berlusconi, as de la com’, urgentiste des plaies italiennes”
L’article consacré au Cavaliere dans le Monde Magazine du 10 octobre 2009 s’intéresse à l’énigme Berlusconi, sur laquelle tous les politologues se sont penchés pour tenter d’expliquer sa longévité politique, en vain. Alors, ce sont les sociologues et ethnologues qui examinent la société italienne pour comprendre ce qu’elle trouve à ce personnage qui la fascine autant qu’il l’agace, voire l’exaspère. « Berlusconi a frappé l’imagination des Italiens en parvenant à débloquer des situations que la gauche n’était pas parvenue à régler » (P. Ridet, Le Monde magazine), s’assimilant totalement à ses compatriotes dont il serait à la fois l’égal et le modèle : « Je suis comme vous, leur dit-t-il, j’aime les belles femmes, le foot et m’amuser ».

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Le sarkoberlusconisme, de Pierre Musso, Ed. de l’Aube
Sarkozy et Berlusconi, même combat ? Pierre Musso essaie de faire le tour de la question, à partir d’un néologisme entré dans le langage courant.

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Le Caïman, réal. de Nanni Moretti, BAC Vidéo
Bruno, producteur de série B, cumule échec professionnel et sentimental. Au fond du gouffre il parvient à refaire surface grâce à une rencontre heureuse avec une jeune réalisatrice. Cette dernière lui apporte un scénario, “Le Caïman”. Bruno se rend compte rapidement qu’il s’agit d’une biographie de Berlusconi…

L’opposition ?

La gauche italienne est affaiblie par la désunion et la corruption. Aujourd’hui, la intellectuels, les artistes prennent le relais d’une gauche indécise et paralysée par ses querelles. Le Parti Démocrate, jugé inefficace après son passage au pouvoir, est supplanté par « L’Italie des valeurs », le parti d’Antonio di Pietro, qui apparait comme LE parti d’opposition, soutenu par le nouveau journal anti-berlusconien Il Fatto et par Roberto Saviano, l’auteur de Gomorra.

Refaire l’Italie : l’expérience de la gauche libérale, 1992-2001, sous la direction de Piero Caracciolo, Editions Rue d’Ulm
Une analyse des difficultés que rencontra la gauche italienne de 1992 à l’arrivée de Berlusconi.

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L’Italie sur le fil du rasoir : changements et continuités de l’Italie contemporaine, de Marc Lazar, Perrin
Sur le fil du rasoir, l’Italie souffre d’une économie affaiblie, réélit Silvio Berlusconi pour la troisième fois et parvient malgré tout à se moderniser. Un tableau complexe que Marc Lazar explique clairement, à l’aide de nombreuses comparaisons.

L’Italie, un Etat sans nation ? : géopolitique d’une identité nationale incertaine, de Manlio Graziano, Eres
Une présentation de l’Italie qui donne des clefs de lecture des principales constantes et des quelques changements majeurs qui en ont caractérisé l’histoire du pays, depuis sa naissance en 1861 jusqu’au séisme politique des années 1990. L’auteur tente de restituer les racines de nombreuses spécificités de la vie italienne.

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Viva Zapatero : le documentaire qui fait trembler Berlusconi, réal. par Sabina Guzzanti , Montparnasse
Dans une Italie où Berlusconi contrôle la quasi-totalité des médias, Sabina Guzzanti, célèbre humoriste italienne, voit son show déprogrammé de la télévision publique après sa première diffusion, sous le prétexte de vulgarité et d’insultes au gouvernement. A l’occasion de cette mise à pied, Sabina Guzzanti va enquêter avec autant d’humour que de sérieux auprès de la classe politique et médiatique sur l’état de la démocratie en Italie et en Europe.

Le Vatican

Les relations entre l’Eglise et le pouvoir en Italie entretiennent une singularité qui peut surprendre l’observateur français. Les accords du Latran qui mirent fin à près de soixante ans d’une situation complexe entre la papauté et les gouvernements italiens successifs, en créant l’Etat de la Cité du Vatican, ont 80 ans. Et malgré la révision du Concordat en 1894, instaurant le principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’influence du Vatican et de l’Eglise dans le débat public est toujours très sensible.
Chaque semaine, le cardinal Tarcisio Bertone, le secrétaire d’Etat de la Curie romaine, rencontre des ministres et des dignitaires de l’Etat italien. De plus, l’Etat sous-traite aux paroisses et aux associations caritatives catholiques une bonne partie de la politique sociale, et fait de l’Eglise ainsi un puissant protagoniste des débats publics. Ainsi, la Conférence Episcopale propose avec le soutien de l’Association des banques italiennes des « prêts de l’espérance » de 500€ par mois aux familles nombreuses, la charité chrétienne s’adaptant aux exigences de la crise économique.
Et si sur de nombreux points, le Vatican n’adopte pas seulement des positions droitières (immigration, racisme, sécurité) et s’aligne sur des positions des partis de gauche, il oblige l’Etat et les partis à toujours tenir compte de son influence dans la société civile. “Les partis survalorisent le poids de cet électorat”, explique Marco Politi, vaticaniste au quotidien La Repubblica et auteur de L’Eglise du non (Mondadori). ‘Mais dans le système bipolaire actuel, où la majorité peut se jouer à 20 000 voix, personne ne peut risquer de se les mettre à dos, même si, selon les sondages, la majorité des Italiens souhaite l’indépendance du processus législatif.”

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La foi et le pouvoir , le Vatican et l’Italie de Pie IX et Benoit XVI, de Sergio Romano, Buchet-Chastel
Histoire des relations entre l’Etat italien et la papauté, avec Rome symbole et siège de l’un et de l’autre depuis un siècle et demi. De l’après Cavour au réformiste Giolitti, de Mussolini à De Gasperi et jusqu’à aujourd’hui, de Pie IX et de Jean XXIII au pape actuel, S. Romano démontre que de 1870 à nos jours, les relations entre l’Italie et le Saint-Siège n’ont pas toujours été harmonieuses.

L’aventure fascinante de l’Église en Italie, Jean-Dominique Durand, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n°100, 2008.
Ce numéro de la revue Vingtième siècle est entièrement consacré à l’Italie et rassemble des spécialistes français et italiens.

Milan

Le Parti démocrate (gauche) a cédé du terrain au parti de Silvio Berlusconi et à la xénophobe et populiste Ligue du Nord lors des élections municipales et provinciales des 6 et 7 juin 2009.


A Milan, accoutrée d’une casquette ornée d’un aigle et d’un soleil noir sur un brassard, la Garde nationale italienne, liée au nouveau Mouvement social italien, un groupuscule d’extrême droite nostalgique de Mussolini, se propose d’organiser des « rondes citoyennes » désormais autorisées par la loi sécurité votée au printemps. Ces rondes apparaissent aussi au grand jour dans d’autres villes d’Italie. Placées sous l’autorité du maires et du préfet, des volontaires, non armées mais équipées de téléphones portables, elles doivent repérer des éléments extrémistes ou violents.
En Italie, certaines « rondes citoyennes » prennent un petit air fasciste, Le Monde – 17/06/2009.

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La Ligue du Nord, un séparatisme à l’italienne : Racines et discours d’un parti politique, de Clotilde Champeyrache, L’Harmattan
Une analyse de ce parti né dans les années 80, participant au gré des alliance au pouvoir tout en remettant en cause la notion même d’Etat italien. Acteur évident de ces transformations récentes, la Ligue du Nord tire ses racines d’une réalité bien plus ancienne, celle d’un échec partiel du processus d’unification de la Nation italienne.

Turin

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Comme Berlusconi, le foot italien fascine les italiens autant qu’il les scandalise. En 2006, une des plus grandes équipes d’Italie, la Juventus, est soupçonnée d’être au cœur d’un réseau d’« amis ». La Calciopoli (les pots de vin du foot) révèle les alliances entre le monde industriel, le sport et la politique.
“Le scandale du football professionnel : Calciopoli” in L’Italie en mutation, de Hervé Rayner , La Documentation Française

Source de pouvoir, le football attise aussi les relents nationalistes et racistes. Le phénomène des ultras se développe en Italie, se répandant ensuite dans le reste de l’Europe. Les clubs de supporters italiens constituent aussi un creuset pour les partis extrémistes (Lega Nord et Alleanza Nationale) voire néo-fascistes.

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Le phénomène ultra en Italie : historique du mouvement des groupes de supporters ultras de 1968 à 2005, de Sébastien Louis, Mare et Martin
En Italie, football rime avec passion et les matchs sont souvent le théâtre d’exubérances et d’incidents violents. Analyse de ce phénomène des ultras qui a très largement dépassé la péninsule.

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Galerie Andreuzzo

Sergio Marchionne, patron de Fiat, est ce héros que les Italiens affectionnent depuis qu’il a redressé la firme automobile après la grave crise qui l’a durement atteinte entre 2002 et 2004. « Sergio Marchionne, c’est la revanche de la petite Italie, de la Fiat et de ses drôles de petites voitures qualifiées en France de « ferraille invendable à Turin ». Il est l’homme qui sauve la Péninsule du ridicule où la plongent les blagues et les manières de sultan du chef du gouvernement, Silvio Berlusconi » (L’homme qui fait rêver l’Italie , Le Monde – 11/06/2009)
Mais avec l’onde de choc de la crise financière, Fiat n’a en effet pas échappé à la récession qui frappe tout le secteur automobile dans le monde : chômage technique, production au ralenti, chute des ventes. De fortes manifestations ont mobilisé les salariées de la CGIL devant les grilles de l’usine Fiat en début d’année. Pour les 5 000 employés du site, les 2 milliards d’euros débloqués par l’Etat italien pour l’industrie automobile (1 500 euros de prime à la casse pour l’achat d’un véhicule écologique) et l’électroménager ne changeront rien au marasme du secteur. Marchionne compte sur le rachat de Chrysler qui devrait permettre de vendre sa marque Alfa Romeo aux Etats-Unis.

Ma vie chez Fiat : le parcours singulier d’un jeune ouvrier socialiste devenu l’un des dirigeants du groupe turinois, de Marc Brianti, Ed. du Félin
Ouvrier à 14 ans, puis journaliste, l’auteur milite dans les Jeunesses socialistes à la Libération. A 27 ans, il entre dans le groupe Fiat où ses fonctions lui permettront d’avoir pendant 30 ans des contacts permanents avec les plus hauts niveaux de la hiérarchie de l’entreprise.

La crise est venue petit à petit frapper l’économie et la société italiennes. Durant les premiers mois de la crise mondiale, les faiblesses structurelles de l’économie italienne se transformaient en atouts et lui permettait ainsi de mieux résister au regard de ses voisins européens : croissance faible, secteur bancaire peu concentré, bonne tenue des exportations, petits salaires pour résister à la concurrence, faible endettement des particuliers. Mais très vite, elle a enregistré le pire recul de sa croissance depuis 28 ans. La dette publique pourrait atteindre 11% du PIB d’ici 2010. Et si l’Etat se vante d’avoir mis en place un plan de relance anticrise (0,5% du PIB), il demande aussi aux régions de mettre la main au portefeuille pour financer l’indemnisation des chômeurs dont le nombre ne cesse d’augmenter.
Le rapport annuel sur les revenus et les conditions de vie de l’Institut national de la statistique (Istat) confirme l’appauvrissement des Italiens. Face à cette situation, les réponses du gouvernement apparaissent modestes. L’Italie est, selon Caritas, un des pays d’Europe dont la politique sociale a le moins d’impact sur la réduction de la pauvreté.

Une économie au ralenti in L’Italie en mutation, de Hervé Rayner , La Documentation Française

Etudes économiques de l’Ocde. Italie, OCDE

Naples et Palerme

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« La mafia transforme la Méditerranée en poubelle pour déchets toxiques. Après les révélations d’un ex-mafieux, la police italienne a découvert il y a une semaine une épave pleine de bidons radioactifs au large de la côte sud du pays. Cela confirme les suspicions qu’avaient les magistrats anti-mafia depuis plus de dix ans : la mafia calabraise se serait débarrassée des déchets toxiques d’une trentaine de navires au fond de la mer Méditerranée (…) »

Ecouter le reportage France-Info

On s’en fout de la mer… Pense à l’argent !, Libération, 16/09/2009
En Calabre, la découverte de fûts radioactifs dans l’épave d’un cargo, le « Cunsky », confirme l’ampleur du trafic de déchets contaminés, Libération, 16/09/2009.

Les mafias (Cosa Nostra en Sicile, Camorra en Campanie, Ngrangheta en Calabre, Sacra Corona Unita dans les Pouilles) restent extrêmement puissantes ; le chiffre d’affaires de la puissance économique conquise par les organisations criminelles a été évalué à près de 11,5% du PIB en 2007. Le succès international du docu-fiction Gomorra (film et livre) rend compte de la fascination qu’inspire la mafia en Italie mais aussi hors de ses frontières.

Sur le sujet des mafias italiennes, lire Les mafias : les stratégies d’expansion de l’industrie de la violence, de Marie-Anne Matard-Bonucci, in L’Italie contemporaine, CERI – Fayard

Le serpent : Toto Riina le maître de Cosa Nostra, Attilio Bolzoni, Giuseppe D’Avanzo, Ed. du Toucan
Portrait d’un criminel du plus haut niveau qui a porté les paysans de Corleone jusqu’aux sommets du gouvernement mafieux.

La mafia est aussi un sujet de choix pour le cinéma. Parmi les sorties récentes et marquantes :

Gomorra, réal. de Matteo Garrone, d’après Roberto Saviano, TF1 Vidéo.

Lampedusa

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On estime à 3,5 millions le nombre d’étrangers vivant en Italie et à 1 million le nombre de clandestins. Des flots de clandestins débarquent régulièrement à bord d’embarcations de fortune sur la petite île sicilienne de Lampedusa, située à moins de 100 kilomètres des côtes africaines. L’Italie, avec ses 4000 km de côtes, est une des premières destinations pour les migrants venus d’Afrique ou d’Asie. Pays d’émigration, l’Italie est devenue en trente ans une terre d’immigration et ce changement est source de tensions sociales. Les événements à caractère raciste sont monnaie courante. Or, « jusque dans les années 80, le racisme et la xénophobie était absent de la vie politique, même à l’extrême droite », souligne Marc Lazar dans L’Italie à la dérive.
Désormais, le contrôle des migrations est devenu un argument électoral de poids. Aussi, les gouvernements successifs ont adopté une série de mesures afin de mieux contrôler l’afflux de migrants (loi « Turco-Napolitano » de 1998 et « Bossi-Fini » en 2002).
La Ligue, forte de ses résultats aux dernières élections, a usé de son influence pour faire passer l’été dernier une loi qui instaure le « délit de clandestinité », qui durcit les conditions d’entrée en Italie et oblige les médecins à dénoncer les patients clandestins. Cet arsenal législatif s’accompagne d’une politique de régularisations sous conditions. 105 000 emplois de femme de ménage ou de garde-malade ont été proposés aux nouveaux entrants. En réalité, les personnes concernées vivent déjà en Italie depuis longtemps dans la clandestinité. 266 000 étrangers avait fait cet été une demande de régularisation dans le cadre de ces nouvelles mesures.

L’Italie, pays d’immigration, in L’Italie en mutation, Hervé Rayner , La Documentation Française.

A relire :

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Eldorado, Laurent Gaudé, Actes Sud.
Le commandant Salvatore Piracci intercepte les bateaux chargés d’émigrés clandestins qui passent entre la Sicile et l’île de Lampedusa, et dont les passagers risquent souvent la mort. Sa rencontre avec une survivante bouleverse sa vie et ses convictions. Quant à Soleiman, il décide lui aussi de partir du Soudan avec son frère Jamal, puis avec Boubakar, pour l’Europe.

Venise

La culture doit-elle être financée par des fonds publics ? C’est par la négative que répondit Renato Brunetta, ministre de la fonction publique, lors de la dernière Mostra de Venise, constatant l’absence de film italien au palmarès du Festival. Demande fut faite au ministre de la culture de couper les vivres à la « culture parasite qui vit de ressources publiques et qui crache sur son propre pays ». En Italie, le cinéma et le spectacle vivant sont depuis 1985 en partie financés grâce au Fonds unique pour le spectacle (FUS).
Un ministre italien demande de “fermer le robinet des financements publics” pour le cinéma, Le Monde , 23/09/2009

A l’instar d’autres pays, le robinet des subventions publiques à destination de la culture se ferme peu à peu. La politique culturelle italienne se réforme et certains craignent même une macdonaldisation du patrimoine italien. En effet, Mario Resca, successivement président d’un casino puis de Mc Doanld’s Italie, vient d’être nommé à la direction des musées et des galeries italiennes et entend attirer en Italie un tourisme culturel de masse : « Travailler sur l’image, faire du marketing et faire circuler nos oeuvres dans le monde. Les ressources culturelles doivent dégager des profits ! »

A lire sur ce thème, le dernier chapitre de l’Italie contemporaine de Marc Lazar, consacré à la créativité culturelle et l’inventivité artistique de l’Italie.

  • Comment était organisée la ville de Rome au Moyen Age ? Voir…
  • A-t-on inventé la fourchette avant les spaghettis ? Voir…
  • Quelle est l’histoire de la chanson “L”Italien” de Reggiani ? Voir…

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