Lost in economics : à la recherche d’une nouvelle science économique ?

- temps de lecture approximatif de 14 minutes 14 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

La science économique est-elle dans une impasse ? Théories contradictoires, point de vue divergents se télescopent et face à ce tableau dissonant, d'aucuns en viennent à penser que la science économique serait dans l'incapacité de nous livrer une explication de la crise qui secoue nos sociétés. Les théories économiques ne suffisent plus pour prévenir et résorber les crises qui se succèdent sans relâche depuis une décennie. Les divergences entre la pensée économique et le vécu quotidien des acteurs sociaux atteignent un point critique. Dés lors, quelques chercheurs explorent de nouvelles voies, de nouveaux questionnements, étudient de nouveaux objets et peu à peu trouvent un écho dans la communauté.

The New York Stock Exchange © Flickr
The New York Stock Exchange © Flickr

La science économique s’éloigne du pur formalisme mathématique et des sciences dites « dures ». Elle « flirte » avec les sciences cognitives afin de mieux appréhender les crises à venir, telles l’énergie, le climat, la régulation financière. Elle se rapproche des sciences sociales, se conjugue avec la philosophie, la psychologie à la recherche d’un nouvel élan humaniste.
Ces pistes de réflexion ne se sont pas encore substituées aux théories néo-classiques ou marxistes. Il s’agit davantage de réagir face à un modèle dominant, d’explorer de nouveaux champs d’études que d’inventer de nouvelles théories.

Sommaire

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1. Crise économique et crise de la pensée économique

« La crise mondiale, déclenchée par la crise des subprimes aux États-Unis à l’automne 2008, a eu l’effet d’un séisme sur l’économie globale. Grandes banques au bord de la faillite, une dépression économique sans précédent, une montée rapide du chômage, la plus importante chute du commerce mondial depuis trois quarts de siècle, sont les effets immédiats de cette onde de choc. » Ce constat de la violence de la crise économique, effectué par Pascal Lamy, est unanimement partagé.
Aussi, l’incapacité des économistes à prévoir l’une des plus importantes crises de l’histoire du capitalisme signerait pour une grande part de l’opinion publique, leur faillite collective. La vision de l’économie néoclassique prônant la rationalité des individus interagissant sur des marchés parfaitement efficients, est définitivement invalidée. Cette théorie repose sur un « modèle simpliste de l’économie de marché », où « il n’est nul besoin d’État – les marchés libres sans entraves, fonctionnent parfaitement »
Joseph Stiglitz, La grande désillusion, 2002

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Pourquoi les économistes se sont-ils trompés à ce point ?

Un éditorial de François Horn, La théorie économique dominante, victime collatérale de la crise ?, dans la Revue française de socio-économie (n°2, juin 2010), explique très bien les raisons des dérives de la pensée dominante.
– Le premier argument mettant en cause la théorie néoclassique concerne son caractère prédictif. La crise actuelle révèle l’échec des courants de pensée dominants de la science économique, qui ne l’avaient pas prévue.
– Le deuxième argument concerne les politiques menées, à partir des années 1980 conformément aux préconisations des économistes néoclassiques : désengagement de l’État et déréglementation. C’est dans le domaine de la finance que les politiques néolibérales ont été systématisées à l’extrême et que leurs effets déstabilisateurs ont été les plus spectaculaires.
– Le troisième argument, plus indirect concerne l’excès de modélisation au détriment de la discussion des postulats fondamentaux ou de l’adéquation de ces outils à la qualité des données traitées et des résultats obtenus. Cette démarche est sous-tendue également par la volonté des économistes néoclassiques de mimer les sciences « dures » afin de permettre à la science économique de prévoir l’avenir avec une plus grande précision et d’échapper à l’imperfection et à l’incertitude des sciences de la société.

Le renouveau post-crise de la critique

Les remises en cause de la théorie néoclassique provoquent par ricochet un regain d’intérêt pour des théories critiques proposant de nouvelles pistes pour inventer l’économie de demain.

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L’illusion économique, Bernard Guerrien, Omniscience, 2007.
Comprendre l’économie, c’est comprendre un aspect fondamental du monde qui nous entoure et prévoir l’évolution de l’organisation de notre société. Dès lors, les économistes et leurs analyses sont omniprésents dans les médias et ont un pouvoir décisif chez ceux qui nous gouvernent. Et pourtant, leurs prédictions ne se vérifient pas toujours. Les économistes seraient-ils des illusionnistes ?
Bernard Guerrien explique en quoi la démarche scientifique est difficile à appliquer en économie. Un point très clair sur la pensée économique contemporaine et sur ses motivations.

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La trahison des économistes, Jean-Luc Gréau, Gallimard (Le débat), 2008.
L’auteur dénonce “la manipulation collective des esprits” dont nous sommes victimes de la part des économistes libéraux qui dominent le débat en France. Car, malgré les vicissitudes répétées des marchés financiers des dernières années, l’espace de réflexion et de remise en cause des thèses néolibérales s’est continuellement amenuisé. Théorie des avantages comparatifs, concurrence, dette publique, industrie de services… Gréau analyse tous les thémes sur lesquels les propos de la coalition des néolibéraux travestissent les faits. Avec force arguments, il propose un modèle de « supra nation » qui, émancipée du modèle anglo-américain, pourrait reprendre le fil d’une véritable histoire.

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La crise de la croyance économique, Frédéric Lebanon, Editions du Croquant, 2010
La crise a ébranlé le fameux « consensus de Washington » qui s’est épanoui à la fin de la guerre froide et qui représente la croyance aveugle en la capacité des politiques néolibérales à nous mener sans dommage à la croissance infinie. La doctrine néolibérale est affaiblie. La crise n’a pas du tout été anticipée par la science économique dominante, ni par celle « des économistes de moins de 40 ans » et encore moins par celle des « prix Nobel ». L’auteur adopte dans cet ouvrage une perspective qui serait celle de la sociologie cognitive de l’économie. L’économie n’est plus un ensemble de marchés qui s’équilibrent et où se confrontent des acteurs rationnels. S’inspirant de la sociologie de Durkheim, il envisage l‘ économie comme un monde traversé de conflits, de tensions provoqués par les agents sociaux, sans réelle ligne directrice. Un ouvrage qui remet en cause la scientificité de l’économie.

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L’économie une science qui nous gouverne ? : leçons de crises, Actes Sud, 2011.
Ce livre rassemble des auteurs reconnus de premier plan sur des sujets dont l’actualité demeure entière. Il fait le pari de rendre les questions parfois techniques accessibles à un large public. Il donne des repères pour s’approprier les enjeux économiques, au cœur du débat démocratique. Comment l’économie pense-t-elle la banque, l’entreprise, l’internet ou encore l’innovation et la créativité ? Dans quelle mesure sait-elle appréhender la psychologie collective, les anticipations, les crises de confiance, les contagions ? Face aux enjeux majeurs associés à la crise, tels la régulation financière, les inégalités, le travail ; face à d’autres qui semblent annoncer des crises à venir, telle la crise énergétique et climatique, que nous dit la science économique ?

Partant donc du constat que le marché ne peut produire sa propre régulation, que l’homo œconomicus est un mythe, les théories critiques vont s’attacher à donner une explication fondamentalement endogène des crises en s’ouvrant aussi aux apports des autres sciences sociales, afin d’aborder les multiples aspects des crises.
Cette ouverture d’esprit, cette modestie de la démarche a su très vite séduire le public : Paul Jorion, anthropologue et sociologue, qui fut l’un des premiers à attirer l’attention sur l’imminence de la crise des subprimes, ses causes profondes et ses conséquences en chaîne, a attiré l’attention des médias et ses ouvrages (La crise : des subprimes au séisme financier planétaire, L’implosion : la finance contre l’économie : ce que révèle et annonce la “crise des
subprimes”
) publiés au début de la crise, ont connu un très large succès.

Les travaux de ces économistes critiques sont très divers, s’appuyant sur des écoles de pensée (institutionnalistes, régulationnistes, postkeynésiens, marxistes…). Les contradictions du modèle néo-libéral, l’instabilité financière (contre l’hypothèse d’autorégulation de la finance ) y sont disséquées : Frédéric Lordon (de Jusqu’à quand ? : pour en finir avec les crises financières,2008 à D’un retournement l’autre, 2011) , Michel Husson Un pur capitalisme, 2008, Gilles Dostaler Keynes, par delà l’ écononomie, 2009 font partie de ces nombreux auteurs dont la pertinence des analyses critiques ravive la réflexion .

A lire : Les économistes, nouvelle figure des médecins de Molière Nicolas Postel , in Alternatives économiques, 30/11/2011

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Refonder l’économie

André Orléan est la dernière star de ce mouvement appelant à la refondation de la théorie économique.

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L’empire de la valeur : refonder l’économie, André Orléan, Seuil, 2011
Largement relayé par la presse et les enseignants, ce chercheur se propose de repenser la théorie économique, aujourd’hui dépassée et incapable de prévenir et comprendre la crise. Il revisite les théories néoclassiques, fondement d’à peu prés tous les raisonnements d’aujourd’hui, de droite comme de gauche. Etre néoclassique, c’est croire à l’efficience des marchés : il n’y a de valeur que monétaire ou financière. Cette valeur s’impose aux acteurs de l’économie et à leurs interactions.
Pour André Orléan, il n’existe pas une juste valeur, ni pour les marchandises, ni pour les titres, mais différents prix possibles. Les prix ne reflètent plus rien de réel (et sur ce sujet on peut prendre un exemple aussi simple que le prix du pétrole, d’abord dépendant de la spéculation financière avant d’être fixé par la loi de l’offre et de la demande). A partir de ce nouveau cadre d’analyse, André Orléan nous propose de refonder et de définanciariser l’économie. En traitant de la valeur, André Orléan rattache l’économie à la tradition des sciences sociales et confirme cette volonté d’ouverture de l’économie critique.
« Mon analyse cherche à rétablir l’unité des sciences sociales, ce que j’appelle l’ unidisciplinarité, en montrant que la valeur économique, comme les autres valeurs, a la nature d’une croyance collective. » (Les Inrocks, 5/11/2011) .
Une réflexion irrespectueuse, savante et stimulante témoignant du renouvellement de la recherche en économie.

Comme lui, d’autres penseurs, en marge du discours ambiant, oeuvrent pour le pluralisme de la pensée. Car après le méa-culpa de circonstance des néo-classiques, force est de constater la persistance de l’ancien cadre intellectuel. De nombreux économistes prônent encore les mêmes outils et concepts – l’équilibre, la rationalité, l’utilité – pour sauver l’économie. Contre la domination de l’orthodoxie néolibérale, se sont constituées des associations rassemblant des économistes d’origine très diverses dont l’objectif est de desserrer l’étau de la non-pensée économique : : L’ afep, sur le plan académique, et les économistes atterrés, sur un volet plus politique.

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Philippe Askenazy (Ecole d’économie de Paris), Thomas Coutrot, (Attac), André Orléan (CNRS) et Henri Sterdyniak (OFCE) ont lancé en 2010 un appel contre “l’orthodoxie néolibérale”. Le manifeste qui en résulte nait de l’affirmation que sortir de la crise supposait non de l’austérité, mais une mise au pas des marchés financiers et une relance de l’activité économique. Il s’insurge contre la mise en oeuvre, en Europe, « avec une vigueur renouvelée des programmes de réformes et d’ajustement structurels qui ont dans le passé démontré leur capacité à accroître l’instabilité et les inégalités, et risquent d’aggraver la crise européenne ».

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Les économistes atterrés, changer d’ économie : nos propositions pour 2012, Les liens qui libèrent, 2012.
Atterrés par la crise économique qui se déploie sous leurs yeux, 400 économistes font leurs propositions de changement en vue des élections de 2012. Selon eux, les politiques néolibérales ont perdu toute crédibilité. Il est urgent de changer d’économie.

Pour en savoir plus : :
En lien avec ces différentes remises en question de l’efficacité économique, vous trouverez un panorama de la réflexion économique en France sur : Nonfiction

2. Les courants hétérodoxes de la pensée économique

La dernière crise financière invalide certes la théorie économique ” standard ” – néoclassique – toujours hégémonique mais d’autres voies ont toujours été explorées et depuis une vingtaine d’années, l’analyse économique s’est profondément renouvelée. Voici quelques analyses hétérodoxes qui, jouant des transdisciplinarités avec les sciences humaines, apportent un regard nouveau sur l’Homo oeconomicus.

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L’économie cognitive

L’économie cognitive est un nouveau mouvement d’idées qui a pour point de départ la critique des modèles économiques existants. Elle rejette le marxisme, le trotskisme, le maoïsme, et le retour du libéralisme. En rapprochant l’économique du cognitif, on remet en question l’Homo œconomicus. En effet, dans certaines situations, les êtres humains adoptent un comportement qui peut sembler irrationnel ou paradoxal. L’individu procède par erreurs et essais, prend des décisions regrettables, allant à l’encontre de ses intérêts. C’est en étudiant les comportements individuels ou collectifs que les chercheurs en économie cognitive tentent d’élaborer des théories ou principes qui contribueront à changer la vision des économistes.

Ce courant de recherche s’appuie soit sur l’expérimentation en laboratoire, soit sur le recueil de donnés réelles et se trouve donc associé à la psychologie ou à la sociologie

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Les esprits animaux : comment les forces psychologiques mènent la finance et l’économie, George A. Akerlof et Robert J. Shiller. Pearson, 2009.
S’inspirant de Keynes, les auteurs affirment qu’une grande partie des activités économiques ne répondent pas à des préoccupations rationnelles mais sont sous l’emprise des « esprits animaux ». Ils démontrent qu’on ne peut penser l’économie sans tenir compte des dimensions psychologiques des individus. En effet, les hommes n’obéissent pas à des motivations strictement économiques. Ils ne font pas toujours preuve de rationalité. Les « esprits animaux » sont à l’origine des nombreuses fluctuations de l’économie et du chômage involontaire. Le marché ne répond plus à la « main invisible « .
L’état se doit d’intervenir dans le champ économique pour fixer des limites tout en laissant une certaine liberté. Sinon, nous assistons à la dérive des économies telles que nous la vivons aujourd’hui.

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Nudge : la méthode douce pour inspirer les bonnes décisions, Richard Thaler, Cass Sunstein, Vuibert, 2010

Revenant sur le postulat classique de l’individu rationnel dont le but est de maximiser son bien être voir celui de la société, l’économie comportementale vient nuancer cette analyse en décrivant au contraire un individu parfois intuitif et automatique.
Les nudges représentent ce courant de l’économie comportementale. Ils ont été mis en avant en 1955 par Daniel Kahneman,prix Nobel d’économie. Nudge pourrait se traduire par : » pousser quelqu‘un du coude ; amener quelqu’un à faire quelque chose » sans autoritarisme, ni brutalité. Aux Etats-Unis, ils remportèrent un énorme succès, séduisant jusqu’à Barack Obama, devenu un adepte fervent.
Attention, le nudge n’est pas une technique de manipulation. De plus en plus utilisé par les politiques et les RH, le nudge est une sorte de paternalisme qui n’interdit rien, pèse sur nos décisions mais nous laissent libre de choisir. C’est une approche philosophique de la gouvernance qui vise à aider les hommes à prendre des décisions améliorant leur vie sans attenter à la liberté des autres.
Le « nudge » se présente comme une action ou une politique publique bienveillante. Car c’est aussi une philosophie de la transparence, qui estime que les bonnes décisions sont celles qui sont bien informées et est agréablement surprise par la propension des individus à modifier leurs comportements dès lors qu’ils sont bien renseignés. Elle est fondée sur le bon sens et vise à corriger les faiblesses et les excès de paresse de la nature humaine. Le nudge cherche donc à pousser les individus à prendre par défaut les décisions qui les avantagent le plus.
Un exemple de nudge : dans chaque foyer, on place une ambient orb, petite boule qui vire au rouge lorsque votre consommation d’énergie est excessive et qui reste verte sinon. Personne ne vous force à éteindre la lumière, mais sous l’influence du Orb, vous le faites.

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Neuroéconomie : comment les sciences cognitives transforment l’analyse économique ? , Schmidt, Christian, O. Jacob, 2010
Il s’agit de rapprocher la décision économique et la neurobiologie (et plus particulièrement l’imagerie médicale des différentes zones du cerveau mobilisées lors de cette décision). Notamment pour vérifier si la rationalité dont sont habituellement crédités les choix économiques est bien à l’œuvre.
Utilisant l’imagerie médicale, elle étudie l’influence des émotions dans les prises de décisions, qu’il s’agisse d’investissement, d’achat, de prise de risque ou de consommation. Schmidt argumente que le cerveau révèle une forte aversion aux situations ambiguës. Ainsi, sur les marchés financiers, le flot d’informations est si important que les traders se trouvent souvent conduits à prendre, sans s’en rendre compte, beaucoup plus de risques, avec toutes les conséquences que cela entraîne, pour fuir précisément cette ambiguïté qu’ils redoutent.
La neuroéconomie n’en est qu’à ses débuts, et comme la Freakonomics, elle a ses septiques. Pour ceux qui adhèrent, l’ouvrage propose de nombreuses pistes de recherche.

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La Freakonomics : des études dangereuses …… ?

La Freakonomics, quant à elle, part à la conquête de nouveaux objets d’étude. Elle explore les frontières de la science économique pour s’interroger sur les comportements humains afin de mieux comprendre certains phénomènes micro-économiques.
Apparue ces dernières années aux Etats-Unis, sous l’impulsion de Gary Becker (prix Nobel 1992), cette démarche économie insolite s’intéresse à la face cachée de tout et étend le champ de la science économiques à des domaines rarement abordés par les économistes : prostitution, trafic de drogue, kamikazes, avortement…
Cette économie « saugrenue » est décriée par les économistes classiques. Ils l’accusent de fuir vers la facilité, de trouver des relations à des variables sans grand intérêt, mais auxquelles des méthodes scientifiques peuvent donner une certaine caution.

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Freakonomics, Steven Levitt et Stephen J. Dubner, Gallimard, 2007
Steven D. Levitt est un économiste hors du commun. Une sorte de Zebulon de l’économie, un savant fou de la recherche. Son immense curiosité l’a conduit à se poser des questions peu orthodoxes en regard de l’économie classique. Ce qui intéresse Levitt ce sont les petites choses de la vie quotidienne. Son travail pourrait être comparé à celui d’un documentariste étudiant de près tous les faits sociaux. Il reste cependant économiste car il quantifie et démontre le résultat de ces observations. Mais, il ne propose aucune solution.

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Superfreakonomics , Steven D. Levitt et Stephen J. Dubner, Denoel, 2010
Quatre ans après la sortie de Freakonomics, les deux comparses renouvellent leur questionnement et produisent Superfreakonomics. De nouveau, ils appliquent les méthodes de l’économie aux petites bizarreries de la vie quotidienne. Parmi les questions de Superfreakonomics : comment refroidir la planète ? Pourquoi passe- t’on de l’apathie à l’altruisme et inversement ?
Et maintenant,la Freakonomics s’adapte au cinéma ! Sorti en janvier 2012, le documentaire éponyme adapte les idées des deux ouvrages. Morgan Spurlock (Super Size Me) et Seth Gordon (Comment tuer son boss ?) mettent en scène de manière ludique les lois de l’économie pour expliquer les comportements des individus en société.

Pour en savoir plus : Problèmes Economiques du 24/10/2010 propose un excellent dossier autour de la question de l’économie insolite.

Toutes ces pistes de recherche ne doivent pas masquer une évidence. La science économique a besoin de profondes réformes. Les cadres et dirigeants ont été formés pour vivre dans un monde sans crise. La crise, c’est la crise cognitive des économistes. Pour le débat démocratique, il faut rénover l’économie, s’éloigner des abus de la modélisation et la rapprocher des sciences sociales, tout en conservant l’esprit des sciences pures.

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