Logement précaire

L'hiver est là, avec toujours plus de personnes mal-logées.

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 20/12/2016 par AB

La trêve hivernale a débuté depuis le 1er novembre 2016, et va durer jusqu'au 31 mars 2017. C'est l'occasion de se pencher sur le problème du logement précaire en France.

 

Quelques définitions pour commencer

La trêve hivernale est une loi qui interdit d’expulser de leur logement les personnes qui y vivent. Les locataires bien sûr, mais aussi les squatters (sauf jugement contraire d’un juge). Cette trêve suspend également les coupures d’eau, de gaz et d’électricité en cas de factures impayées. Cependant, les fournisseurs d’électricité peuvent quand même réduire la puissance délivrée à l’habitation.

D’après le dernier rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre, 3,8 millions de personnes sont mal-logées. Soit qu’elles ne disposent pas de leur propre logement, soit qu’il soit d’une superficie insuffisante, soit qu’il soit dégradé.

Logement dégradé car étant un logement de fortune, une cabane ou un mobile home. Sur ce sujet, le livre de Gaspard Lion, Incertaines demeures, dresse des portraits saisissants de ces gens qui vivent sous des tentes, dans les bois.

Ce sont aussi les aires de stationnement non équipées pour les gens du voyage, qui existent encore malgré l’obligation faite aux communes par la loi. A cela s’ajoute les habitations insalubres, ou encore, celles ne bénéficiant pas d’un chauffage suffisant et n’étant pas équipées de sanitaires par exemple.

Le logement est précaire lorsque sa superficie est insuffisante pour le nombre d’habitants qui l’occupent. Selon l’INSEE, un couple avec deux enfants de plus de sept ans et de sexe différent devrait vivre dans une habitation de quatre pièces. S’il n’en a que deux, le logement est dit surpeuplé. En France, plus de 23.000 foyers vivent dans un logement de moins de 9m².

Le mal-logement c’est aussi devoir vivre dans la rue, à l’hôtel, ou chez un tiers, un ami, un parent. Pour aller plus loin, l’ouvrage Crise du logement : bien la comprendre pour mieux la combattre, dénonce plusieurs idées reçues sur le mal-logement.

Les conséquences sanitaires de l’habitat précaire

Le mal-logement est la cause de problèmes de santé chez les personnes concernées. La précarité énergétique et les habitations dégradées, mal aérées, sans sanitaires décents, mal chauffées, peu ou pas isolées, sont responsables de troubles du sommeil, de maladies respiratoires, bronchites, asthme, allergies. Parfois de pathologies plus graves comme le saturnisme, lié à la présence de plomb dans les canalisations d’eau vétustes. Des intoxications au monoxyde de carbone à cause d’appareils de chauffage défectueux.

Les personnes mal logées souffrent aussi d’isolement social qui peut engendrer stress, dépressions et autres maladies psychiques. La situation est encore pire pour les Sans Domicile Fixe dont l’espérance de vie est de 49 ans selon le Collectif des morts de la rue. Ils sont aussi plus touchés par les addictions aux drogues et à l’alcool. Enfin, les bidonvilles voient réapparaître des maladies que l’on croyait disparues en France comme la tuberculose.

Le problème du logement précaire, parfois mis en avant par les politiques, reste malheureusement toujours d’actualité. Mais dans le livre Sortir du mal-logement, c’est possible !, la Fondation Abbé Pierre propose des solutions pour améliorer les conditions de vie de millions de français.

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