Celui qui bâille : Géronimo

- temps de lecture approximatif de 9 minutes 9 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Avant d'être un Apache Chiricahua parmi d'autres, Géronimo est une légende de l'Ouest, un mythe né de son vivant. Décrit à ses débuts comme un monstre assoiffé de sang, Géronimo est un des premiers phénomènes médiatiques de masse : au cours du XXe siècle, le phénomène s'amplifie lorsque le cinéma, la littérature ou la bande dessinée s'emparent de cette figure pour contenter l'imaginaire des foules. Dernier guerrier apache à se rendre en septembre 1886, face à une armée de neuf mille soldats, il fut déporté avec les siens en Floride puis en Oklahoma. Converti au christianisme, devenu fermier, il meurt d'une pneumonie à Fort Sill en 1909.

Geronimo © Wikipedia
Geronimo © Wikipedia

Geronimo !

Goyatlay (“Celui-qui-bâille”) devient Géronimo a la suite du massacre de sa femme Alope et de ses trois enfants en 1858 par les Rurales Mexicains.

“Dans les annales de l’espèce humaine, il n’y a pas de meilleur portrait d’une brute parfaite. S’il y a quelque chose de vrai dans la théorie de la transmigration des âmes, Géronimo doit avoir été la réincarnation d’un tigre du Bengale, encore que ce ne soit pas très gratifiant pour le tigre”.
The Philadelphia Enquirer, 1909, édition du jour de la mort de Géronimo

Mémoires de Géronimo, recueillis par S. M. BARRETT, La Découverte
En 1904, un “inspecteur général de l’éducation” de Lawton (Oklahoma) rencontre un vieil indien, prisonnier de guerre et déporté, loin de son Arizona natal, à Fort Sill où il terminait ses jours en cultivant des pastèques : il s’agissait du célèbre chef apache Géronimo qui avait tenu en respect victorieusement, des années durant, les meilleures troupes et les plus glorieux généraux des Etats-Unis. Des liens se nouèrent entre eux, et c’est ainsi que Géronimo accepta de raconter sa vie à S. M. Barrett, ce qui nous permet de lire aujourd’hui ce témoignage sur le génocide qui marqua la “conquête de l’ouest”.

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Pleure, Géronimo

Pleure Géronimo, par Forrest CARTER, Stock
Les Apaches ont eu le malheur d’être le dernier peuple indien à s’opposer à la mainmise des blancs sur le territoire des Etats-Unis. Ils ont été exterminés pour avoir eu le tort de vouloir rester libres à une époque où la pression démographique blanche dans la région était telle qu’il n’était plus question de s’embarasser de subtilités. Une des grandes figures de ce peuple est Géronimo, fils de chef, parent direct de Cochise.

Géronimo, l’Apache, par Angie DEBO, Rocher
Le statut de Géronimo n’était pas celui d’un chef traditionnel. L’homme, un Apache Chiricahua-Bedonkoke, devint un rebelle le jour où sa famille fut massacrée par des rurales mexicains. Le trauma qu’il subit en fit un guerrier hors du commun restant sourd à toutes recommandations, ordres des chefs tels Mangas Coloradas, Apache mimbreno et Cochise, Chiricahua-Chokonen. De son premier nom “Celui-qui-bâille”, Géronimo fut totalement incontrôlable jusqu’à sa reddition définitive au général Nelson E. Miles en 1886.

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La chute de Géronimo, par Samuel E. KENOI, Morris OPLER, Anacharsis
C’est dans les années 1930 que M. Opler recueille le récit de Samuel Kenoi, Apache Chiricahua, exilé avec son peuple de ses terres jusqu’en Floride. Kenoi avait vécu enfant la reddition de Géronimo et le tenait en peu d’estime. Il retrace cette époque, laissant libre cours à son mépris pour le chef indien et à son amertume envers les Blancs.

Sur les pas de Géronimo, par Harlyn GERONIMO et Corine SOMBRUN, Albin Michel
Combattant légendaire, Géronimo (1829-1909) fut l’un des derniers indiens à déposer les armes après avoir tenu en échec près de la moitié de l’armée des États-Unis. Malgré les promesses qui lui ont été faites, il ne reverra jamais sa terre natale : les restes du vieux guerrier chiricahua seront ensevelis dans le cimetière militaire de Fort Sill, en Oklahoma. Aujourd’hui, Harlyn Géronimo, son arrière-petit-fils, engagé dans la défense des droits de son peuple, continue de se battre pour honorer la mémoire de son aïeul. Né de la rencontre entre une Française, Corine Sombrun, et Harlyn Géronimo, ce livre présente le portrait croisé du héros indien et de son descendant. Au fil d’un voyage vers la Gila River, mêlant le récit intime et l’histoire d’un peuple, les auteurs évoquent la ” mémoire apache ” mais aussi les défis auxquels cette communauté doit faire face de nos jours.

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Goyathlay – Geronimo

Géronimo, par Olivier DELAVAULT, Gallimard, Folio
Né sur les rives de la Gila River, dans l’actuel Nouveau-Mexique, au sein de la tribu des Apaches chiricahuas, Géronimo n’a jamais été chef. Guerrier belliqueux, stratège hors pair, ce fut avant tout un chamane influent et redouté. Après avoir rompu l’accord de paix négocié par Cochise, il s’enfuit à plusieurs reprises de la réserve où il était assigné et organisa des raids meurtriers au Mexique, en Arizona et au Nouveau-Mexique. Cet ouvrage contient une bibliographie très fournie, et propose notamment une filmographie relative aux Apaches. L’auteur, de la librairie “Indiens d’Amérique” à Paris, est le fondateur de la collection “Nuage Rouge” aux éditions du Rocher.

Les Apaches

Les Apaches Chiricahuas appartiennent à la famille des Nadenes, elle-même liée aux Athapascans. Ils s’apparentent aussi à d’autres groupes comme les Chokonens et les Bedonkohe. Ces ethnies se divisent en bandes locales autonomes, de vingt à cent personnes. Le terme Apache signifierait “ennemi” dans l’usage des Zunis selon les rapports de Juan de Onate après une visite à Acoma. Les tribus auraient migré des Grandes Plaines au XVIe siècle pour atteindre la région de Chihuahua au Mexique. (Daniel ROYOT, A. Colin)

Voyage au pays des Apaches, Samuel W. COZZENS, Mille et une nuits
Entre 1858 et 1860, un jeune américain du nom de Samuel Cozzens s’aventure sur les terres des indiens Apaches, en Arizona. Il en rapporte un témoignage au vitriol, très éloigné du mythe du “bon sauvage” cher à Rousseau : les Apaches sont des créatures sanguinaires et diaboliques qu’il faut éliminer pour laisser place à la “vraie” civilisation. Ce récit ethnographique dérangeant, décrivant la vie quotidienne des Apaches dans une nature hostile et grandiose, a connu un immense succès en France à la fin du XIXe siècle.

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Les Apaches chiricahuas : de la guerre à la réserve, 1846-1876, par Donald C. COLE, Rocher
Histoire et us et coutumes d’une tribu apache précise : les Chiricahuas. La plus puissante, la plus connue, la plus redoutée, la plus représentative et, qui plus est, ouvrage écrit par un Apache chiricahua lui-même. Un des seuls livre sur ces Indiens qui relate autant leurs origines, leur genèse et leur cosmogonie, leurs traditions, leur économie et enfin leur histoire.

Mangas Coloradas, chef apache , par Edwin R. SWEENEY, Rocher
Mangas Coloradas (1790-1863), chef de la bande des Apaches chihennes mimbrenos, fut le plus important des chefs chiricahuas du XIXe siècle ; il en fut aussi le plus puissant et le plus adulé jusqu’à l’arrivée de son beau-fils Cochise, chef de la bande des Apaches chokonens. Au faîte de sa puissance militaire et de chef tribal, Mangas Coloradas avait toujours désiré vivre en paix avec les Américains. Cependant, les Apaches étant en guerre depuis des siècles avec le Mexique, Mangas Coloradas ne put tenir les Américains à distance de leurs alliances avec les Mexicains et a fini par devenir à la fin de sa vie l’un des plus redoutés de tous les chefs indiens vivant aux Etats-Unis. Ayant une claire conscience de la réalité, il était naturellement enclin à négocier, ayant déjà cherché à établir des relations pacifiques avec les Blancs. En fin de compte, sa confiance et sa bonne volonté entraînèrent sa mort. Lorsqu’en 1863, il voulut rencontrer les Américains pour confirmer son attitude initiale de paix, le général West le fit capturer par traîtrise pour ensuite le faire torturer au fer rouge pendant son sommeil, l’abattre à bout portant puis le décapiter. A l’instar de Victorio et de Cochise, les deux leaders les plus importants des Chiricahuas durant les deux décennies qui suivirent son assassinat, Mangas Coloradas n’avait pas cherché à combattre les Américains. Si ces dirigeants apaches, avec Geronimo, sont plus connus que lui, Mangas Coloradas fut un véritable chef qui sut user de diplomatie et développer des alliances pour atteindre une réelle position dominante sur une base tribale.

Mythes et contes des Apaches chiricahuas, par Morris Edward OPLER , Rocher
Ces récits issus de la tradition orale, vont de la destruction de la terre par les eaux aux descriptions de rites de puberté, aux récits des exploits des héros fondateurs comme Femme-Coquillage-Blanc, Tueur-d’ennemi, et Enfant-de-l’Eau. Si ces histoires se passent à une époque mythologique lointaine, elles ont néanmoins façonné pour toujours les sociétés apaches.

Légendes apaches : White Mountains et Jicarillas, par Lou CUEVAS, Rocher
Importantes dans la vision du monde des Apaches, les histoires de ce recueil expliquent comment les animaux se sont manifestés pour la première fois sous forme d’esprits tutélaires puis sous la forme physique, et comment leur raison et leur façon d’être a influé sur l’organisation sociale et religieuse de ces tribus.

Les Indiens d’Amérique du Nord

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Entre les mains du grand esprit : 20 000 ans d’histoire des Indiens d’Amérique du Nord, par Jack PAGE, Rocher
Bénéficiant d’une nouvelle analyse des travaux antérieurs, l’ouvrage rapporte, des origines à nos jours, toutes les phases et évènements qui ont façonné au fil des siècles l’histoire des tribus indiennes d’Amérique. Il couvre l’histoire totale de l’hémisphère nord américain indigène, avec des données ethnologiques, anthropologiques et archéologiques.

L’atlas des Indiens d’Amérique, par Norman BANCROFT-HUNT, Atlas
Malgré les différences dans la pratique de la guerre chez les indigènes, il subsistait un idéal commun à toutes les tribus, qui honoraient leurs jeunes guerriers et définissaient les mérites éxigés d’eux. Bien que les guerres indiennes appartiennent au passé, ces qualités subsistent parmi de nombreux peuples amérindiens qui respectent les valeurs traditionnelles de leur culture.

Indiens : les premiers Américains, par Fabrice DELSAHUT, Timée éditions
Eclaire la vie et les coutumes des Indiens d’Amérique du Nord à travers 50 anecdotes. Retrace les plus grandes batailles (Tampa Bay, Little Big Horn), met en avant les noms des chefs légendaires (Geronimo, Sitting Bull), les Indiennes (Pocahontas), ou encore les représentations à Hollywood (Little big man, Danse avec les loups), etc.

Les Indiens d’Amérique du Nord, par Daniel ROYOT, A. Colin
Depuis un demi millénaire, les Amérindiens constituent une source inépuisable de fascination. Des civilisations précolombiennes ont subi l’intrusion de conquérants des temps modernes qui les ont fait brutalement entrer dans l’Histoire. Au-delà des mythes liés tant au substrat idéologique euro-américain qu’aux représentations spectaculaires de l’Indien du Canada et des États-Unis dans la culture de masse, cet ouvrage propose d’abord une vision de la diversité des peuples d’une Amérique primordiale.

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Geronimo (1905)

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