Le renouvellement du Voeu des échevins de 1643

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 17/06/2016 par ameyer

Chaque année, le 8 septembre (date de la nativité de la Vierge) revêt à Lyon une importance particulière. Il est de tradition ce jour-là de voir les élus de la ville renouveler le Vœu des échevins de 1643. Aux 16e et 17e siècles, Lyon était régulièrement ravagé par la peste. C’est pour conjurer ce fléau que les échevins qui géraient alors la ville décidèrent en 1643 de demander à la Vierge sa protection et prononcèrent un vœu resté célèbre

L’essentiel pour comprendre

 Le voeu des échevins - 18.1 ko

Le voeu des échevins

Vitrail de L. Bégule, 1882 (Basilique de Fourvière)

Le vœu des échevins de la ville de Lyon à Notre-Dame de Fourvière en 1643, par Jacques-Jules GRISARD, impr. Pitrat
– Retrace l’histoire du vœu jusqu’à la fin du 18e siècle. Contient dans son intégralité le texte du vœu écrit le 12 mars 1643 en l’Hôtel de la Couronne (ancienne Maison commune et actuel Musée de l’imprimerie). Depuis la grande épidémie de 1628, la peste sévissait toujours à l’état endémique dans la région lyonnaise. En 1643, Lyon était à nouveau menacé. Persuadés que les moyens humains dont ils disposaient étaient insuffisants, le prévôt des marchands et les 4 échevins qui étaient chargés d’administrer la ville, firent vœu pour eux et leurs successeurs d’aller… “toutes les fêtes de la nativité de la Vierge, qui est le huitième jour de septembre, sans robes, néanmoins avec leurs habits ordinaires, en la chapelle de Notre-Dame de Fourvière, pour y ouïr la sainte messe, y faire leurs prières et dévotions à ladite Vierge, et lui offrir, en forme d’hommage et reconnaissance, la quantité de sept livres de cire blanche en cierges et flambeaux, et un écu d’or au soleil. Et ce pour disposer ladite Vierge à recevoir en sa protection particulière la ville de Lyon ». Ils s’engagèrent aussi à édifier 2 statues de la Vierge

Illust : la peste, 7.4 ko, 90x167

la peste

(Wikimédia- Licence GNU)

 Lyon malade de la peste, par Monique LUCENET, Sofedir
– Evocation saisissante et très précise de l’épidémie de peste de 1628-1629 qui frappa la ville de Lyon et décima environ la moitié de la population. En 1643, son souvenir était toujours très présent

 Les grands souvenirs lyonnais de l’an 1643, par René MOUTERDE,Deprelle et Camus
– Récit vivant et bien documenté autour des 2 principales préoccupations des magistrats municipaux en 1643 : la maladie et la mort du roi Louis XIII ainsi que le retour toujours possible et tant redouté de la peste. En 1638, le roi avait consacré son royaume à la Vierge. Les échevins lyonnais suivirent son exemple. Leur voeu fut exaucé, la ville fut épargnée

 D’autres perspectives :

Le lieu choisi : Notre-Dame de Fourvière

Illust : Basilique de Fourvière, 6.6 ko, 183x122

Basilique de Fourvière

(Ville de Lyon)

Jusqu’au 17e siècle, c’est la chapelle Notre-Dame de l’Ile-Barbe qui était le principal foyer de pèlerinages de la région lyonnaise bien que Fourvière soit aussi très fréquentée. Notre-Dame du Puy et Notre-Dame de Lorette en Italie étaient aussi régulièrement invoquées. Quand les échevins lyonnais choisirent Fourvière, ils s’inspirèrent des recteurs de l’Aumône Générale qui, en 1638 avaient formulé un vœu pour la guérison des enfants orphelins dont ils avaient la charge

 Miniguide de Fourvière, par Elisabeth HARDOUIN-FUGIER,Ed. SME
– Sous un petit format, présentation bien complète de l’histoire de Fourvière depuis la création de la chapelle en 1168. L’auteur indique qu’à partir du 17e siècle, avec les vœux de 1638 et 1643, le pèlerinage de Fourvière devint très populaire : « Fourvière entre dans l’histoire de Lyon »

 Notre-Dame de Fourvière et la piété lyonnaise, par l’abbé P. CHATELUS, E. Vitte
– Consacre un chapitre aux différents voeux ou promesses solennelles qui fondent le culte marial lyonnais

 La colline de Fourvière, par Bernard BERTHOD, A. Sutton
– A l’aide d’une riche iconographie, l’histoire et la vie du sanctuaire : on peut voir notamment des photos de précédents vœux des échevins

Une tradition bien vivante

Cette fête du 8 septembre -bien distincte de celle du 8 décembre par ses causes et son déroulement- se perpétue toujours aujourd’hui. Elle fut interrompue seulement à de rares périodes comme la Révolution et rétablie par le cardinal de Bonald en 1848. Elle se compose d’une messe solennelle à la Basilique de Fourvière au cours de laquelle a lieu l’offrande symbolique de l’écu d’or par le maire (ou l’un de ses adjoints) et du cierge par un représentant des paroisses. Une bénédiction de la ville par l’archevêque de Lyon , ponctuée de 3 coups de canon complètent la cérémonie. Des articles relatent chaque année cette commémoration, consultables à la Bibliothèque municipale, notamment sur la base Europresse
Comme il est souligné sur le site du diocèse, cette célébration est l’occasion d’une rencontre, d’échanges entre autorités civiles et religieuses.
Elle marque aussi une continuité entre les échevins du 17e siècle et les élus d’aujourd’hui et s’inscrit dans le patrimoine historique de Lyon

Documentation régionale, 2006

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