Des poétesses à (re)découvrir

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 10/02/2017 par MD

L’écriture de roman ou de poésie a longtemps été considérée comme un loisir qui ne devait pas détourner les femmes de leurs tâches ménagères. Malgré ces difficultés, les poétesses sont aujourd'hui reconnues par la critique. Certaines sont tombées dans l’oubli, d’autres demeurent dans nos mémoires. Nous vous proposons de (re)découvrir quelques-unes de ces poétesses.

écriture
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Madeleine Desroches, poétesse de la Renaissance exprimait dans l’un de ses poèmes les difficultés rencontrées par les femmes de lettres durant de nombreux siècles :

« Je voudrois bien aux Muses faire hommage
Et par escrits mes peines soupirer :
Mais quelque soin m’en vient toujours tirer,
Disant qu’il ne faut songer qu’au ménage. »

Françoise Chandernagor leur rend hommage dans son livre Quand les femmes parlent d’amour.

 

* Louise Labé (1524 ?-1566) née à Lyon, fut l’une des poétesses de la Renaissance. Sa vie et son œuvre restreinte sont entourées de mystère, on ne dispose que de peu d’éléments sur elle et certains chercheurs ont remis en cause son existence. Elle pourrait être une figure créée par un cercle de poètes, les recherches continuent à ce sujet.

En attendant les résultats de ces recherches, vous pouvez consulter ses Oeuvres poétiques.

 

* Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) fut la première poétesse romantique. Autodidacte, elle inspira Rimbaud et Verlaine. Elle sera aussi la marraine de grandes poétesses de son siècle (Renée Vivien, Anna de Noailles…).

Son recueil le plus célèbre est L’aurore en fuite : poèmes choisis.

Lucie Desbordes, l’une de ses descendantes a publié un livre en hommage à la poétesse : Le carnet de Marceline Desbordes-Valmore.

 

* Renée Vivien (1877-1909), poétesse britannique de langue française. Riche héritière, elle profitera de son héritage pour voyager et revendiquer sa liberté. Sa traduction des vers de la poétesse Sappho lui confèreront le surnom de « Sappho 1900 ».

Un extrait de son recueil Brumes de Fjords :

« La vieille

Sur les eaux noires, jamais un roseau n’a frissonné, jamais un nénuphar n’a fleuri.

On le nomme l’Etang mystérieux, car il est insondable et terrible,

Et nul n’en avait connu le fond,

Lorsque l’homme le plus audacieux des villages environnants résolut de découvrir le secret.

Il plongea dans l’onde opaque où le vent même venait s’évanouir sans jamais l’émouvoir d’un tressaillement. […] »

 

* Anna-Élisabeth de Noailles (1876-1933) est une poétesse française d’origine roumaine. Elle fut la première femme commandeur de la Légion d’honneur et la première femme reçue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Son œuvre poétique fait régulièrement référence au lac Léman, lieu de villégiature estivale de sa famille. C’est le cas de L’offrande.

 

 

* Catherine Pozzi (1882-1934) issue d’un milieu littéraire, elle étudia une année à Oxford et obtint son baccalauréat à 36 ans. Elle fréquenta ses contemporains comme Rainer Maria Rilke, Anna de Noailles, Colette, Pierre Jean Jouve… Elle vécut une relation passionnée avec Paul Valéry dont la rupture la fera s’éloigner du milieu littéraire parisien.

Très haut amour rassemble des poèmes, des fragments du journal intime et de la correspondance de la poétesse.

 

 

* Marie Noël (1883-1967) dite « La demoiselle d’Auxerre ». Elle fut décorée de la Croix d’officier de la Légion d’honneur en 1960. En 1962, elle reçut le grand prix de poésie de l’Académie française ainsi que de nombreux autres prix littéraires. Son œuvre est gérée par la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne à qui elle a léguée son œuvre à sa mort.

Les chansons et les heures fait partie des recueils les plus connus de l’auteur, nous vous proposons un extrait du Chant du rouge-gorge:

“Au mois de mai j’avais le cœur si grand
Que pour l’emplir je me suis en allée
Cherchant l’amour sans savoir quelle allée,
Pour le rencontrer, quel chemin on prend…

Rouge-gorge, au fond du bois incolore,
Au bout des sentiers dont il te souvient,
Du printemps, sais-tu s’il en reste encore ?
L’hiver vient…”

 

* Louise de Vilmorin (1902-1969) fut tour à tour poétesse, dialoguiste pour le cinéma, romancière et scénariste. Elle partagea la vie d’Antoine de Saint-Exupéry et d’André Malraux. Elle reçut le prix Renée Vivien en 1949.

L’alphabet des aveux est un recueil de poèmes dans lequel l’auteur utilise les fantaisies de l’écriture et de la phonétique.

 

* Andrée Chedid (1920-2011) est une poétesse française d’origine libano-égyptienne. Elle s’installe à Paris en 1946 avec son mari. Son œuvre est marquée par l’Orient et les liens entre l’homme et le monde. Elle reçut le prix Goncourt de la poésie en 2002.

L’étoffe de l’univers est le dernier recueil publié par l’auteure.

 

Bonnes lectures !

 

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One thought on “Des poétesses à (re)découvrir”

  1. Joly dit :

    Merci de nous faire découvrir ces talents au féminin. Elles ont su chanter l’amour, la vie et la beauté du monde.

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