Weighing of the heart

Nabihah Iqbal

lu, vu, entendu par Luke Warm - le 06/01/2018

Nabihah Iqbal en quelques mots : dream pop, karaté, Egypte, Durutti Column et histoire africaine…

Nabihah Iqbal, vous l’aviez peut être vue à Nuits Sonores 2017 mais sous le nom de Throwing Shade pour un set mariant nappes vaporeuses, beats 100% UK et electro onirique.

Cette diplômée de Cambridge (doctorat en histoire de l’Afrique) prend aujourd’hui une autre direction, plus incarnée et affirmée (jusqu’au titre de l’album et sa pochette évoquant ses origines) et choisit donc de ne plus se cacher derrière un alias. « Weighing of the heart », premier album, s’ouvre sur une ballade au piano enrichie d’une ligne de guitare réverbérée et de percussions sèches bien loin des beats electro de son précédent projet.

Ce morceau, « Eden piece », qui pourrait rappeler The Durutti Column, nous introduit doucement dans un univers qui se révèle plus froid, aux rythmiques martiales, aux guitares grinçantes, influencé par la cold wave ou le post-punk 80s (la musicienne cite comme influences «Seventeen seconds» de The Cure mais aussi Tones of Tail, The Chameleons ou Gang of Four) qu’un élément vient malgré tout toujours adoucir : ici un chant vaporeux très dream-pop, là des nappes aériennes de synthés, ailleurs une basse quasi dub, de légers beats électroniques (qui n’apparaissent qu’au mitan de l’album) ou une mélodie quasi pop.

Si elle est ceinture noire de karaté, un autre de ses multiples talents, Nabihah Iqbal est avant tout une musicienne accomplie puisqu’elle s’occupe ici elle-même de tous les instruments en plus du chant, de l’écriture des paroles, de la composition, des arrangements et de la production.

« Weigthing of the heart » installe ainsi un univers très personnel, homogène, permettant à la londonienne de naviguer d’un ballade dépouillée (« Slowly ») à un final techno (« Untitled Friday »).

Voir dans le catalogue de la BML