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Un peu tard dans la saison

La tentation de l'éclipse

Jérôme Leroy

"Oh, c'est épouvantablement simple [...] : les gens s'en vont ..."

En 2010, Jérôme Leroy avait signé à la Table ronde un recueil de poésie intitulé “Un dernier verre en Atlantide”, un manifeste terriblement mélancolique pour le “monde d’avant”. Le monde d’avant les portables et les réseaux sociaux, le monde des “Trois mousquetaires” lu dans la chaleur de l’été enfant, le monde des livres et des bouquinistes … et des dimanches après-midi dans des villes de province oubliées.

Dans ce roman d’anticipation il semble bien que l’auteur ait désormais bu ce dernier verre ! Le temps de “l’Eclipse” est venu : un phénomène de fuite, de retrait du monde, qui alerte les plus hautes autorités de l’état parce qu’il menace l’ordre établi bien plus sûrement que toutes les catastrophes auxquelles elles se sont préparées.

C’est Agnès Delvaux, “capitaine” de services qu’on devine très secrets, qui raconte bien des années après pour sa fille l’histoire de sa traque de l’écrivain Guillaume Trimbert et à travers elle le récit des dernières années de notre monde.

“La nostalgie fait souvent dire n’importe quoi” dit l’un des personnages de Jérôme Leroy. Sans doute mais il est difficile de ne pas succomber à cet hymne à la “saudade” d’un auteur qui écrit :  “le communisme pour moi, c’est comme la plage pour Mélina Mercouri dans Jamais le dimanche […]. C’est bleu, doré, avec des filles qui dansent sous les tamaris. Bref, le communisme, pour moi c’était une fin de l’histoire sexy, poétique et balnéaire”.

Dandysme et autodérision d’un écrivain communiste réactionnaire … avec lequel nous partagerions bien volontiers un dernier verre avant l’Eclipse !

 

Voir dans le catalogue de la BML

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