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Toxoplasma

Calvo Sabrina

Grand prix de l'imaginaire 2018, un roman de SF autant politique que poétique.

Toxoplasma nous plonge au cœur de la commune indépendante de Montréal, qui depuis son soulèvement résiste tant bien que mal aux assauts donnés par les armées du roi venu réclamer son dû. L’ancien continent et le nouveau monde sont à feu et à sang, tous deux tombés sous les passions extrêmes, religions, fascismes, fanatismes en tout genre. Les habitants de l’île entretiennent cette éphémère parenthèse utopique, sous l’égide de différentes contre-cultures, en expérimentant à tâtons diverses formes d’autogestion.

 

C’est dans ce chaos qu’évoluent Kim et Nikki. La première est une hackeuse (internet n’existe plus et a été remplacé par la « grille », une version rudimentaire accessible uniquement aux initiés) pour qui le medium informatique est une manière de se rebeller. La seconde passe une partie de son temps à conseiller d’obscurs films de séries B aux quelques clients présents dans son vidéoclub, tout en endossant la casquette de détective privée pour chats perdus (et autres rongeurs sacrifiés) sur son temps libre.

 

Qualifié par son autrice de roman proto-cyberpunk, Toxoplasma est une réelle utopie littéraire, à la fois épique et très intime, poétique autant que politique, dans laquelle le quotidien précaire des personnages est très vite bouleversé par une machination dans laquelle ils tentent de prendre place, d’agir et de survivre, alors que la réalité glisse peu à peu vers quelque chose d’inconnu.

 

Entre science-fiction, thriller, parano post bug de l’an 2000, conspiration gouvernementale et expériences secrètes, Toxoplasma est un roman constellation, aux références multiples allant des séries B des 80’s aux groupes de post-rock des 90’s, en passant par l’œuvre de William Gibson ou l’univers de David Cronenberg, pour ne citer qu’eux.

 

Par les thèmes abordés et la façon dont ils sont traités, il s’agit d’un des romans les plus intéressants des années 2010.

Voir dans le catalogue de la BML

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