Il était une ville

Thomas B. Reverdy dresse ici un portrait touchant de la ville de Détroit, symbole d’un Occident aux prises avec la mondialisation.
Cette ville, jadis capitale mondiale de l’automobile, est en ruine et au bord de la faillite en 2008. C’est une situation inédite, on assiste au spectacle de notre propre déclin et non plus à celui d’une civilisation antique.
« La plupart des vieux travaillaient dans l’automobile et la plupart des jeunes dans l’immobilier. Alors le vent froid les emporte. La voiture et la maison. C’est tout le XXème siècle qui fiche le camp comme un courant d’air ».

Le point de départ pour T. Reverdy a été un livre de photo publié en 2009 de Romain Meffre et Yves marchand intitulé Détroit, vestiges du rêve américain , dans lequel sont présentées de saisissantes photographies de Détroit et de ses bâtiments laissés à l’abandon qui lui donnent des allures de ville fantôme.

Une blague circulait en ville en 2008 : que la dernière personne à quitter Détroit éteigne la lumière.
Avec ce roman nous devenons les témoins d’une ville qui se vide d’elle-même, sur fond de disparitions d’enfants.
La disparition, thème déjà cher à Thomas Reverdy dans son précédent roman Les évaporés , revient ici sous forme d’une enquête menée par un inspecteur de la vieille école qui tente de faire son travail dans cette ville sinistrée et qui ne dispose plus d’aucun moyen. Tous les personnages avec lesquels nous embarquons n’ont pas d’autre choix que de survivre et se débrouiller dans une ville sans promesse.
Nous croisons ainsi Eugène, jeune ingénieur français envoyé à Détroit pour une pseudo mission de sauvetage de l’industrie automobile, Candice une serveuse solitaire, Charlie un jeune garçon aventureux et sa valeureuse et dévouée grand-mère Gloria.

Grâce à l’écriture tout en sensibilité de Thomas Reverdy, on se laisse emporter par ce roman qui malgré tout reste lumineux. Un livre touchant, rempli d’humanité.

Retrouvez Thomas B. Reverdy à propos de son roman ici