logo-article

Stromboli

Claude Nori

Parti une première fois en juillet 1990, sur les traces de Roberto Rossellini, pour l’île de Stromboli, Claude Nori y revient en novembre avec Gino, insulaire Corse dont il était amoureux. L’ouvrage qui en résulte, publié une première fois en 1991 et réédité dans cette nouvelle version augmentée et remaniée, se révèle somptueux.

Ce qui frappe, dès la photo de couverture, c’est la grande qualité d’impression du livre. L’opposition entre les blancs et les noirs est poussée au maximum d’intensité, tout en préservant les valeurs et les matières existantes, aussi bien dans les hautes que les basses lumières. Une alchimie particulière se produit entre les lumières diurnes et nocturnes de la Méditerranée, le grain de la pellicule photo, les encres chaudes et le papier mat de l’impression.

Claude Nori nous invite à partager son amour de la Méditerranée, en jouant avec les seuls éléments présents sur l’île. Les ombres, celle du couple amoureux projetée sur la cabine blanche d’un bateau ou celle d’une femme reflétée sur un pan de mur blanchi à la chaux, les ombres chinoises des marcheurs ou des marins, les contre-jours des portraits, les lumières écrasantes des terrasses, les lumières nocturnes, couchers de soleil et feux du volcan. Coquillages, cordages, filets de pêcheurs, terrasses et dédales de ruelles, hantent les images. Et puis, pour cette île en particulier, le contraste se fait extrême entre la roche noire volcanique et l’écume des vagues.

Tout Claude Nori se retrouve dans ce livre. Son attachement à la Méditerranée, sa tendresse pour les flirts, son attrait d’adolescent pour les jeunes filles et son goût pour les classiques du cinéma italien. Et pour finir ses talents d’éditeur.

A visionner en complément l’excellent documentaire Claude Nori : un flirt photographique qui, à partir de films d’archives, évoque les multiples engagements de Claude Nori pour une photographie qui accorde une part majeure à la biographie. En outre, on découvre avec beaucoup d’intérêt la manière et l’état d’esprit avec lesquels le photographe aborde ses modèles.

Le livre Contrejour : une aventure éditoriale, après un entretien avec Claude Nori, dresse l’histoire exhaustive des albums édités. Chaque ouvrage est illustré par une sélection de photos et bénéficie d’une analyse critique. Étude indispensable pour un amateur de l’édition photographique et de la photographie tout court, étant donné la notoriété des photographes publiés.

 

Tags

Thèmes :

Partager

Poster un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *