Photo / brut
De la banalité des désordres et questions
Arles, La mécanique générale 2019 Exposition. New York, American folk art museum 2020
lu, vu, entendu par Dalli - le 03/01/2020
Brute tout comme l’art brut, elle n’est pas l’exclusivité de résidents asilaires. Ils peuvent être marginaux, désocialisés, singularisés, acculturés, libres, sans (stratégies, prérequis), hors (normes, catégories), tout simplement singuliers. Leur œil, les outils qu’ils greffent à celui-ci compactent le monde, leur sphère intime, leur réalité, leur fantasme, autant de territoires qui agrègent les images.
Dans la chambre claire, Roland Barthes glisse l’existence d’un lien entre la photographie et la folie : par sa capacité à rendre compte du passé, à agir comme une hallucination. La société dit-il s’escrime à assagir la photographie, notamment en la transformant en art et en la banalisant, en refusant son caractère effrayant.
La photographie n’est pas l’apanage des fous, d’ailleurs « aucun art n’est fou ».
Tout prend puissamment du sens, rien n’est mesuré, tempéré. Chaque photo, photomontage, tirage, collage …démontre un amour pour l’image et ses possibilités infinies, ses combinatoires personnelles. Ainsi, plus de 400 œuvres collectionnées par Bruno Decharme et quelques autres (appartenant à des particuliers ou des institutions) sont conjuguées ici pour nous troubler.
Il est en effet, difficile de rester indifférent à cette somme qui parle souvent des tréfonds du soi, de tentatives d’explications de mondes ignorés, de circonscription de puissances insolentes.
La préhension du monde (non le «moyen de saisir quelque chose par la compréhension» mais bien celui d’ «avoir le droit d’arrêter») prend tout son sens… dans le contrôle de l’incontrôlable qui caractérise les auteurs d’art brut.
Synapses:
L’art brut Michel Thévoz
De Dubuffet au MOMA, un siècle pour définir l’art brut
Voir dans le catalogue de la BML
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