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Périple en pays arabe

Voyage d’un aventurier juif au Maroc à la fin du XVIIe siècle de Samuel Romanelli.

Traduit de l’hébreu par Haviva et Paul Fenton

Une description haute en couleurs du Maroc de la fin du XVIIe siècle pleine d’éclat par un érudit baroudeur juif originaire de Mantoue, Samuel Romanelli. Ayant roulé sa bosse dans différents pays, il s’embarque pour la Barbarie où on lui dérobe son laissez-passer, ce qui le bloque pendant près de 4 ans au Maroc. L’aventurier qui est aussi un intellectuel, connaissant plusieurs langues, met à profit son séjour pour découvrir le pays et décrire ses périples dans un journal, rédigé en hébreu.

Cet auteur se démarque de diverses façons dans la littérature des voyages : c’est le premier récit de voyage au Maghreb Al-Aqsa (appellation historique du Maroc) fait par un Juif. Il est d’un genre nouveau, c’est un récit autobiographique d’aventure qui n’existait pas jusque-là dans la littérature hébraïque. Enfin, la durée du séjour de Romanelli et les larges possibilités d’observation qu’elle a ouvertes rendent ce récit tout à fait remarquable.

Nous y voyagerons, avec notre aventurier, à Tétouan, Meknès, Marrakech, où se révèlent le folklore et les mentalités des Maures et des Juifs marocains. L’œil attentif de l’auteur, sa culture et la conviction que la Haskala n’a pas fait écho parmi les Israélites du Maghreb, attachés à la Kabbale, entraînent le lecteur dans la découverte du Maroc à travers la vie de ses villes et de ses communautés, mais aussi ses langues et ses religions. Romanelli ne s’efface pas dans le récit, il se lance plutôt à cœur-joie dans des analyses linguistiques. Il se forge  un regard d’ethnologue ou d’orientaliste, cite d’imminents auteurs et les sources bibliques qui lui sont chères.

L’introduction très complète de Paul Fenton, professeur de langue et littérature hébraïque à la Sorbonne, est une vraie mine d’informations et une merveilleuse invitation à la lecture de l’œuvre de ce vagabond dans l’âme. Le propos de P. Fenton aide à mieux comprendre aussi bien le personnage que l’époque qui l’a fait voyager.

« Le périple en pays arabe » est paru à Berlin en 1792 et n’est pas passé inaperçu. Il a été réédité à travers toute l’Europe, de Vienne à Varsovie et de Leipzig à Vilnius, ce qui vaut peut-être la peine d’être souligné.

Voir dans le catalogue de la BML

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