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Mayday

Dorothée Zumstein

Mary Bell, 11 ans, assassine en 1968 deux enfants plus jeunes qu’elle. Dorothée Zumstein adapte au théâtre ce fait divers initialement titré Big Blue Eyes puis par la suite MayDay. Mayday, appel de détresse d’une fillette délaissée ? D’une femme souhaitant la rédemption ? De familles à qui l'on a arraché les enfants ?

Dorothée Zumstein s’inspire du roman Une si jolie petite fille de la journaliste britannique Gitta Sereny. Il retrace l’histoire  de Mary Bell, qui a réellement existé.

La dramaturge choisit de la mettre en scène dans un monologue de femmes. Une fille, sa mère et sa grand-mère nous racontent dans différents espaces temps, la misère, les secrets et l’héritage familial. On revient sans cesse autour de l’histoire centrale, celle de Mary, la fille, qui à l’âge de onze ans étrangle à mort deux enfants. On la retrouve 30 ans plus tard, alors qu’elle essaie de se reconstruire et d’avoir une vie de famille.

Dorothée Zumstein ne tente pas de nous apporter une explication à un tel crime ou de nous convaincre d’une quelconque innocence avec du pathos. Elle se contente de brosser avec réalisme le portrait de femmes en détresse.

Une histoire puissante et bouleversante qui nous emporte par l’écriture à double voix de Dorothée Zumstein. A la fois musicale et poétique, elle arrive également à être familière et hachée.

La pièce est mise en scène en 2017 par Julie Duclos. Nous avons pu notamment découvrir sa scénographie au théâtre des Célestins du 21 au 25 mars 2017.

Dorothée Zumstein est auteure d’une dizaine de textes de théâtre et est également traductrice. Elle a été primée pour Never, Never, Never et Mémoires Pyromanes aux Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre.

Extrait

Je retourne dans la ville où je suis née,

Je retourne dans la ville où je suis morte,

Où je suis morte un jour d’été.

Je suis là j’existe pas,

Il y a des choses qui montent en moi,

Je suis comme ces cheminées d’usine,

Ces cheminées qui se dressent,

Solitaires,

Rouges contre ciel bleu,

Noires contre ciel gris,

Parfois d’une couleur indéfinissable,

De la couleur en mouvement,

De la braise qui devient cendre.

Je suis comme ces cheminées,

Il y a des choses qui montent en moi,

Je n’ai pas le choix,

Mon corps est une cheminée,

Au fond il y a quelque chose qui brûle

Jamais ça cesse de brûler.

Mon corps est une cheminée

Couleur de braise qui devient cendre,

Mais jamais tout à fait…

Voir dans le catalogue de la BML

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