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Les palimpsestes

Aleksandra Lun

« Je m’appelle Czesław Przęśnicki, je suis un misérable immigrant d’Europe de l’Est et un écrivain raté, il y a longtemps que je n’ai plus de relations sexuelles et je suis interné dans un asile en Belgique, pays qui est sans gouvernement depuis un an. »

Notre narrateur, en pleine crise identitaire, suit les séances de la thérapie « bartlebienne » pratiquée par la doctoresse de l’asile, ayant pour but sa réinsertion linguistique. Car, à défaut de devenir vétérinaire (le rêve de sa vie), il a décidé de se lancer dans l’écriture romanesque, mais pas dans n’importe quelle langue – son roman « Wampir » est écrit en antarctique. L’abandon de sa langue natale, le polonais, est aperçu par la terapeute comme « l’anarchie littéraire ». Heureusement pour Czesław, l’asile est fréquenté par une belle brochette d’émigrants littéraires : on y croise ses compatriotes Kosinski et Gombrowicz, Nabokov, Beckett, Cioran, Blixen et quelque autres atteints du même mal…

Si on ajoute à cette ambiance le compagnon de cellule de Czesław, un prête polonais obsédé par Jean-Paul II, qui passe son temps à pédaler sur un vélo d’appartement, le dépaysement total est assuré.

Ce petit roman est à lire de toute urgence, car la quête de Czesław ressemble finalement à celle de notre époque qui cherche fébrilement à définir son identité…

Voir dans le catalogue de la BML

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