Le monde selon Garp

John Irving

lu, vu, entendu par FK - le 14/06/2019

« Jenny avait l'impression que ses études n'étaient rien d'autre qu'une façon polie de gagner du temps, comme si elle avait été une vache mise en condition pour recevoir la canule de l'insémination artificielle. »

Garp né en 1943.

Le monde selon Garp « est le récit des rapports orageux et tendres entre une mère célèbre –Jenny – et son fils écrivain – Garp-. L’histoire tragique d’un homme aux prises avec ses rôles de père, d’amant et d’époux. ».

Dans ce roman, Irving utilise la métaphore de l’inversion pour chambouler les concepts d’une société puritaine. Et il n’y va pas de main morte pour maltraiter les préjugés, et la bien pensance.

On y trouve, par exemple, Roberta Muldoon, ex-Robert grand joueur de Baseball, qui a décidé un jour de se faire opérer car il a été toujours plus une femme qu’un homme.

La mère de Garp est depuis toujours une atypique pour qui la condition féminine est un combat de chaque jour : « Dans ce monde à l’esprit pourri, une femme ne saurait être que l’épouse ou la putain d’un homme — du moins ne tarde-t-elle pas à devenir l’une ou l’autre. ».

Ce roman interroge les motivations de l’écriture romanesque.

Jenny écrit pour changer le monde, son ouvrage – Sexuellement suspecte – a un impact énorme et elle devient, malgré elle, l’ambassadrice des femmes détruites.

Garp, lui, parle de création littéraire où l’imagination est sans limite sauf une : « un roman est terminé lorsque la vie des personnages est terminée. ».

« La seule raison valable pour incorporer une chose à un roman est que ce soit la chose qu’il aurait été idéal de voir arriver à ce moment-là. ».

Nous n’en dirons pas plus, mais la biographie de ce personnage ne peut laisser de marbre.

Ce roman est une véritable initiation à la lecture.

Le style est émouvant, dramatique, humoristique, politique, rocambolesque.

Une véritable balade sociale d’une Amérique tourmentée.

« Nous sommes tous des incurables ».

Le 23 septembre 2018 Irving déclare :