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Le biais comportementaliste

Henri Bergeron, Patrick Castel et al.

Connaissez-vous les nudges : ces techniques de manipulation tirées de l'économie comportementale qui visent à inciter un individu à adopter un bon comportement ? Popularisées par l'administration Obama, ces techniques se répandent aujourd'hui dans les politiques publiques françaises. Non sans soulever des questions.

Les nudges peuvent se traduire par « coup de coude » ou « coup de pouce ». Issue des travaux d’économie comportementale de Richard Thaler et Cass Sunstein, c’est une notion qui définit un comportement de type manipulateur bienveillant, c’est à dire une forme souple d’incitation à faire ou ne pas faire, sans contraintes ou presque. On parle même de paternalisme libertarien pour parler de cette doctrine qui préconise par exemple de rendre automatique l’adhésion aux plans d’épargne salariaux afin de stimuler l’épargne ou encore de disposer les légumes en avant des vitrines dans les cantines pour améliorer l’alimentation des écoliers.

Ce petit ouvrage collectif publié par un groupe de sociologues de Sciences Po dénonce leur généralisation dans les politiques publiques en France, en particulier dans les domaines de l’environnement, la santé publique et l’éducation financière. Les auteurs montrent les limites des nudges sensés pallier les biais comportementaux qui empêchent souvent les individus de prendre des décisions rationnelles. Pour les auteurs, les nudges constituent un pis-aller faute de véritables politiques publiques dotées de moyens. Une critique sociale claire et pertinente, avec des exemples et des rappels théoriques à propos.

Écouter Thaler et Sunstein expliquer le concept des nudges :

Voir dans le catalogue de la BML

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