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La quatrième dimension

Nona Fernández

Un roman indispensable pour comprendre le passé récent latino-américain et réfléchir sur la complexité de la mémoire.

Chili, 1984, en pleine dictature, un ex-tortionnaire repenti fait la une d’une revue politique nationale en déclarant « J’AI TORTURÉ ». Il livre son témoignage sur cette autre face du Chili, celle que l’on ne sait pas, celle des disparitions, des séquestrations, des tortures, ouvrant ainsi une porte sur une dimension parallèle.

Voici le point de départ de Nona Fernández qui dans son roman, la Quatrième dimension, active les mécanismes de l’imagination pour accéder aux brèches dans lesquelles la mémoire officielle et les archives n’ont pas pu ou voulu se glisser.

L’auteur utilise ses propres souvenirs de l’époque, revisite les lieux de son enfance, les événements qui l’ont marqué et les confronte aux révélations de cet homme.

Nous entrons ainsi dans cette quatrième dimension en suivant un père de famille arrêté sous les yeux ses enfants dans un bus, un jeune garçon témoin d’une exécution… Tous ces récits proviennent des aveux du tortionnaire repenti, exfiltré du pays. Autant de scènes de cauchemar qui ont hanté Nona Fernández alors jeune fille et qu’elle relate avec justesse et précision. Les phrases écrites au présent et dans un style très sobre donnent toute la puissance à ce récit.

Le titre du roman fait référence à la célèbre série télévisée des années 60, la Quatrième Dimension (The Twilight Zone) dont chaque épisode s’ouvre par ces mots : « Nous sommes transportés dans une autre dimension, une dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais aussi d’esprits. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination : un voyage au bout des ténèbres où il n’y a qu’une destination : la quatrième dimension. »

Voir dans le catalogue de la BML

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