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Adieu l’enfance

La Féline

Cold-song et dream-wave, ou comment chiffonner ensemble les étiquettes pour tenter de qualifier ce petit bijou d'écriture et de son, premier album de La Féline, après 7 années d‘activité et 2 EP.

Bourdons ou arpèges électro minimalistes, beats élémentaires, basse mélodique et traits secs de guitare légèrement réverbérés…
Avec cet outillage il suffirait de quelques bons gimmicks pour aligner les tubes ressemblants d’une synth-pop aux formules éprouvées, sauf qu’avec un songwriting très soigné, et l’envie de faire des chansons, de raconter des histoires, La Féline varie ingénieusement la focale.

Des tubes donc, il y en a, mais graciles et nostalgiques (Adieu l’enfance, Les fashionistes, Midnight..). Ils jalonnent un album plein de trouvailles, comme le pastel sucré et secret de « La ligne d’horizon », le halo poussiéreux de « Zone », cette basse obstinée qui tourne « Dans le doute » et quelques médaillons fragiles : voix nue réverbérée qui devient mélopée diphonique (Rêve de verre), copeaux acoustiques (Moderne)…

La guitare distille des nuances qui suffisent à colorer un morceau de trois notes et à lui donner des reflets d’ouest ou d’orient, la voix blanche et sincère -en français- n’en rajoute pas, tout comme la production, ligne claire et haute définition. On aime cette franchise, cette fragilité droite qui ne minaude pas et qui donne à chaque titre l’aspect d’une feuille d’album, d’une page de journal, où l’intime de la chanson épouse sans forcer le format pop.

La Féline se danse comme Lescop et s’écoute comme Françoise Hardy, alchimie réussie entre lyrisme et froideur. La Féline s’appelle Agnès Gayraud, et quand elle ne fait pas de musique, elle écrit. Sur la musique, essentiellement.

Son blog : moderne c’est déjà vieux.

Voir dans le catalogue de la BML

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